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M. François Bonhomme attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la mise en œuvre des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), ces nouveaux cours prévus par la réforme du collège. Cette réforme est entrée en vigueur à la rentrée de septembre 2016.
Sur le papier, ces modules concernent les collégiens de la 5ème à la 3ème, à raison d'une à trois heures par semaine. Le ministère a défini huit thèmes de travail, du développement durable au monde économique et professionnel en passant par la citoyenneté ainsi que les langues et cultures de l'Antiquité.
L'arrêté de mai 2015 précise que ce n'est pas tant leur finalité interdisciplinaire qui est mise en avant que leur finalité pratique. Il s'agit de définir un sujet commun aux programmes, de mêler au moins deux disciplines et de réaliser un projet collectif concret.
Cette réforme qui s'accompagne de modules d'accompagnement personnalisé en classe entière avec un plafonnement à vingt-six heures des cours diminue de facto le nombre d'heures de cours et est un coup porté aux enseignements fondamentaux avec un risque de nivellement par le bas. Beaucoup auraient préféré une augmentation du nombre d'heures de cours dans les disciplines permettant d'acquérir le socle de connaissances attendues en fin de collège. Ainsi, un investissement pratique élevé ne garantit en rien une réussite des apprentissages. L'interdisciplinarité est quelque chose de complexe qui suppose d'avoir déjà de solides acquis scolaires.
Par ailleurs, la réforme touchant profondément aux pratiques enseignantes, il y a autant d'établissements que d'applications différentes des EPI. On peut craindre que les élèves ne reçoivent pas le même enseignement, du fait que chaque collège répartit comme il le souhaite une partie de son emploi du temps entre l'accompagnement personnalisé des élèves et les EPI. Ainsi, l'autonomie laissée aux collèges pour appliquer cette réforme pourrait s'avérer contre-productive car les programmes établis permettaient d'assurer un socle de connaissances commun à tous les collégiens.
Aussi, il lui demande en quoi les EPI et plus largement la réforme des collèges permettront de lutter contre l'échec scolaire et comment une telle redéfinition de la nature même des savoirs ne risque pas d'affaiblir la mission de l'école.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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