M. François Bonhomme attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les questions que laisse en suspens le plan national, rendu public le 29 septembre 2016, de lutte contre la maladie de Lyme et les autres maladies vectorielles transmises par la tique.
La maladie de Lyme toucherait plus de 26 000 personnes supplémentaires chaque année et présente des signes cliniques subjectifs avec un diagnostic difficile à poser ; quant aux tests d'aide au diagnostic, ils sont imparfaits.
À ce jour, la maladie n'est pas reconnue en France : elle est sous-diagnostiquée et la sécurité sociale n'est guère prompte à prendre en charge les traitements.
Le plan annoncé, à travers cinq axes stratégiques, couvre les questions de surveillance et de l'amélioration des connaissances sur les tiques, de la prévention, de l'amélioration de la prise en charge des malades, de l'amélioration des tests diagnostiques ainsi que de la recherche.
Mais il renvoie à plus tard la demande des associations de malades d'inscrire la maladie de Lyme dans la liste des affections de longue durée afin de permettre une meilleure prise en charge des traitements.
Surtout, le Gouvernement n'a nullement fait mention du budget qui devra être mobilisé pour mettre en œuvre ce plan.
Aussi, face à un tel enjeu de santé publique, il lui demande des précisions quant aux moyens qui seront alloués pour lutter contre cette maladie et venir en aide aux malades.
Le 29 septembre 2016, la ministre des affaires sociales et de la santé a présenté un projet de plan de lutte contre la maladie de Lyme et autres pathologies transmises par les tiques aux associations de défense des malades. Ce plan a été élaboré par la direction générale de la santé en lien avec les agences sanitaires et tous les institutionnels concernés, ainsi que les professionnels de santé, équipes de recherche, professionnels du secteur forestier, et vétérinaires. Les avis des associations sont pris en compte. Ce plan vise à mieux diagnostiquer la maladie et prévenir l'apparition de nouveaux cas en informant la population, à améliorer la prise en charge des malades et à développer les connaissances sur les maladies transmises par les tiques. Il met en œuvre des mesures concrètes en matière de prévention, de diagnostic et de soins afin de répondre aux besoins immédiats des malades. Afin de mettre fin à l'errance médicale, la Haute autorité de santé est chargée d'élaborer en lien avec les associations et les sociétés savantes, un protocole national de diagnostic et de soins (PNDS). Ce protocole comprendra la mise à disposition des médecins d'un bilan standardisé décrivant la liste des examens permettant un diagnostic complet chez toute personne présentant des symptômes évocateurs et un protocole de traitement pour assurer une prise en charge efficace de tous les patients. Cette prise en charge sera assurée dans des centres spécialisés répartis sur tout le territoire et désignés par les agences régionales de santé (ARS). La recherche est également mobilisée pour améliorer les connaissances sur la maladie de Lyme et autres pathologies transmises par les tiques. Ainsi, la mise en place d'une cohorte constituée de patients suivis dans les centres de prise en charge spécialisés permettra d'améliorer les connaissances scientifiques sur la maladie. La conduite de recherches approfondies dans le cadre du projet « OH TICKS ! » permettra de mieux connaître l'ensemble de maladies transmises par les tiques à l'homme, à identifier les symptômes et à fournir de nouveaux outils pour une meilleure gestion de la maladie. Enfin, des recherches sur de nouveaux outils diagnostiques post exposition vectorielle s'appuyant sur des technologies de pointe seront coordonnées par l'institut national de la santé et de la recherche médicale. Le premier comité de pilotage de ce plan s'est tenu le 19 janvier 2017 au ministère des affaires sociales et de la santé, présidé par le directeur général de la santé et en présence des agences sanitaires concernées, de la Haute autorité de santé (HAS), de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et des associations. Ce premier COPIL confirme la mobilisation du ministère des affaires sociales et de la santé et de l'ensemble des acteurs engagés pour répondre aux besoins de prise en charge des malades, renforcer les outils d'information et développer la recherche sur cette maladie. Le plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques perdurera le temps nécessaire à l'atteinte des objectifs.
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