M. Daniel Chasseing attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur le récurrent problème posé par le cynips du châtaignier, cette guêpe ravageuse originaire de Chine qui, depuis quelques années, s'attaque à l'ensemble de la châtaigneraie française, qu'elle soit fruitière ou forestière. Or il n'existe aucun moyen de lutte fiable pour détruire ce prédateur, à l'exception du torymus sinensis, qui demande, non seulement du temps, mais encore de fonds importants pour être efficace. Il lui demande donc de bien vouloir lui faire savoir quelles sont les intentions du Gouvernement pour accélérer la lutte contre le cynips avant qu'il ne soit trop tard pour sauver les châtaigniers de France en général et de la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes en particulier.
En France, le cynips du châtaignier (dryocosmus kuriphilus) fait l'objet depuis 2010 d'une lutte biologique par l'introduction dans les environnements contaminés de son prédateur naturel, torymus sinensis. L'organisation collective de la lutte est coordonnée par un comité de pilotage national animé par la chambre d'agriculture de l'Ardèche. Il regroupe de nombreux partenaires tels que des syndicats castanéicoles, des représentants des pépiniéristes et des apiculteurs, des instituts de recherche, des centres techniques, des organismes de veille sanitaire, des organisations professionnelles agricoles et les services de l'État. Des travaux de recherche et de mise en œuvre de la lutte biologique contre le cynips du châtaignier ont été menés avec un soutien financier dans le cadre du plan Écophyto. Des lâchers de torymus sinensis ont ainsi été réalisés sur plus de 50 sites essentiellement dans le sud de la France (Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône-Alpes, Corse, Midi-Pyrénées et Aquitaine) entre 2011 et 2014. A l'issue de ces programmes d'introduction, le ministère chargé de l'agriculture a poursuivi en 2015 l'accompagnement de la profession en lui accordant une subvention de 50 000 euros pour la réalisation d'actions de lâchers de torymus sinensis. Au total, en 2015, plus de 2 400 lâchers ont eu lieu dans une trentaine de départements recouvrant 9 régions. En ce qui concerne la région Nouvelle Aquitaine, environ 650 lâchers ont eu lieu en 2014 et 2015. La lutte biologique contre le cynips du châtaignier a continué en 2016. Les résultats sont encourageants avec un bon taux de réussite des implantations detorymus sinensis. L'ensemble des lâchers doit être réalisé dans le respect des articles L. 258-1, et R. 258-1 à R. 258-9 du code rural et de la pêche maritime, et après évaluation de la souche concernée par l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
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