Mme Frédérique Espagnac attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur le projet de réorganisation des programmes de France bleu, prévu pour septembre 2017, qui inquiète vivement les salariés des quarante-quatre antennes locales du réseau France bleu et leurs représentants syndicaux.
En effet, la direction de France Bleu veut imposer à la rentrée une émission nationale sur deux nouvelles tranches horaires et donner aux rédactions locales la charge supplémentaire de deux rendez-vous d'information nationaux de la matinale.
Ce sont trois heures de programmes locaux qui désormais ne seront plus produits en région, faisant craindre de voir l'ancrage local remis en question. Or cet ancrage est constitutif de l'ADN du réseau France Bleu. C'est le respect des particularismes de chaque locale, en phase avec des populations, des cultures et des territoires qui fait le succès de France Bleu auprès de la population et dont l'audience reste constante depuis plusieurs années autour de 7 %, malgré la concurrence médiatique.
De plus, le basculement de la charge de deux rendez-vous d'information nationaux aux rédactions locales fait craindre, à terme, la disparition de la rédaction nationale qui travaille en complémentarité avec elles, risquant d'entraîner des suppressions de postes, et une charge supplémentaire de travail pour les rédactions au détriment du travail de terrain qui fait, là aussi, le succès du réseau.
Malgré les contraintes budgétaires, les équipes ont su s'adapter à l'évolution du monde de la radio et à la modernisation des outils ; elles se sont investies dans des ateliers de grille leur permettant d'imaginer de nouvelles dynamiques, une évolution des émissions tout en garantissant la spécificité de son ancrage local qui fait son authenticité et sa popularité.
Cette réforme, imposée brutalement et sans concertation, est en train de provoquer une crise au sein du réseau, ses salariés craignant de voir disparaître son d'identité première : la proximité.
Aussi, elle souhaiterait savoir ce qu'elle envisage afin d'ouvrir le dialogue avec salariés et de garantir la spécificité du réseau France bleu.
La ministre de la culture est attachée à la singularité du réseau France Bleu, pilier du service public, dont les missions en tant que radio de proximité de référence, fédèrent un public populaire et divers et sont une priorité de Radio France pour la période 2015-2019. À compter de la rentrée 2017, Radio France souhaite donner une nouvelle impulsion éditoriale à France Bleu, afin d'inverser la baisse des audiences constatée au cours de la période récente. La société a ainsi engagé, depuis plus d'un an, un travail de fond sur les grilles de France Bleu, en organisant plusieurs séminaires au cours desquels toutes les pistes d'évolution des 44 antennes ont été étudiées, en concertation étroite avec les responsables de chaque station. Bien que la répartition des tranches locales et nationales dans la grille n'ait pas encore été définitivement arrêtée, Radio France a indiqué que les programmes de proximité continueraient de constituer le cœur de l'offre de France Bleu. Le projet d'émission nationale sur une nouvelle tranche horaire dans la matinée n'a pas abouti. S'agissant par ailleurs des journaux d'information, les évolutions de grille n'auront pas, selon la société, pour conséquence d'affaiblir les rédactions en région, mais de valoriser leur travail, en offrant à chacune la possibilité de composer un journal adapté à l'audience locale, en mêlant aux éléments d'information locale qu'elle produit des éléments d'information mis à disposition par l'antenne nationale. Les modifications devraient intervenir progressivement à partir de la rentrée 2017, à l'initiative des rédactions locales, et toujours avoir pour objectif de donner une plus grande autonomie aux stations de France Bleu, afin qu'elles répondent au mieux aux attentes des auditeurs. La ministre de la culture sera attentive à ce que l'évolution de ces grilles de programme respecte ces objectifs.
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