M. François Bonhomme attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les effets néfastes de la lumière bleue produite par nos ordinateurs pour la vue
Il rappelle que la lumière bleue entraine une fatigue oculaire, des maux de tête et des troubles de la vision qui peuvent conduire à un endommagement de la rétine et à l'apparition d'une dégénérescence maculaire.
L'exposition à cette lumière bleue constitue un enjeu de santé publique à l'heure où nous passons en moyenne six heures par jour devant nos écrans. Les enfants âgés de 12 ans et plus sont quant à eux particulièrement exposés car 64 % d'entre eux possèdent un écran électronique.
Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer les mesures envisagées par le Gouvernement pour limiter les effets néfastes de la lumière bleue pour la vue.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), en 2010, et le Comité scientifique européen sur les risques sanitaires émergents (SCENIHR), en 2012, ont publié des rapports d'expertise sur les effets sanitaires des systèmes d'éclairage utilisant des diodes électroluminescentes (LED) et ont formulé des recommandations. Ces rapports mettent en évidence les effets sanitaires potentiels liés à l'usage des LED résultant de la forte proportion de lumière bleue dans le spectre d'émission de ces lampes et de l'éblouissement qu'elles produisent. Trois populations sont plus particulièrement sensibles à l'exposition à la lumière bleue émise par les LED car leur cristallin ne filtre pas (ou peu) les courtes longueurs d'ondes (notamment la lumière bleue). Il s'agit des enfants (en raison de la transparence du cristallin) et des personnes aphakes (sans cristallin) ou pseudophakes (cristallin artificiel). L'Anses recommande de privilégier un éclairage indirect et pour éviter tout risque, notamment en présence des enfants, de privilégier les systèmes d'éclairage à LED blanc chaud à faible intensité lumineuse. Il est également recommandé d'éviter les systèmes d'éclairage à LED où une vision directe du faisceau émis est possible, afin de prévenir l'éblouissement. Toutefois, l'évolution rapide des technologies de l'éclairage et de leurs marchés nécessite une actualisation de l'expertise de l'Anses afin de guider les actions de prévention à mettre en place. Dans ce contexte, l'actualisation de l'évaluation des risques liés aux LED bleues chez les personnes sensibles a été inscrite dans le 3ème plan national santé environnement (PNSE 3) qui a été publié en novembre 2014 et l'Anses a été saisie en décembre 2014. Il lui a été demandé de mettre en perspective les risques liés à la lumière bleue et les risques d'éblouissements avec les autres technologies d'éclairage, de proposer des axes d'amélioration du cadre normatif existant relatif à l'évaluation du risque photo toxique, et plus particulièrement son protocole de mesure, et de faire des propositions en vue d'améliorer l'information notamment des consommateurs sur les risques éventuellement encourus et la manière de s'en protéger. Le rendu de l'expertise de l'Anses est attendu pour la fin de l'année 2018.
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