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Daniel Gremillet
Question écrite N° 9860 au Ministère de l'éducation nationale


Impact de la réforme du lycée et du nouveau baccalauréat dans l'organisation de l'offre de formation

Question soumise le 4 avril 2019

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M. Daniel Gremillet interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur l'impact de la réforme du lycée et du nouveau baccalauréat dans l'organisation de l'offre de formation.

À compter de la rentrée scolaire 2019, les élèves de secondes et de premières connaîtront la mise en œuvre de nouveaux programmes et d'une nouvelle organisation de leur cursus scolaire. Outre le suivi de disciplines majeures enseignées dans le cadre de ce qui peut être désigné comme le « tronc commun », chaque élève devra choisir trois spécialités en classe de 1ère puis deux en terminale. Ces matières sont au nombre de douze et peuvent être complétées par des enseignements optionnels. Si l'objectif poursuivi, parfaitement louable, est bien de donner davantage de valeur au baccalauréat et d'assurer une meilleure cohérence entre le lycée et les études supérieures, cette réforme interroge sur les moyens réels qui y seront consacrés et sur la garantie d'apporter à chaque élève, où qu'il vive, la même égalité de choix et de chances en termes d'insertion professionnelle.

La possibilité de choisir des matières de spécialité impliquera la création d'un parcours personnel qui sera soit très orienté, en choisissant par exemple uniquement des enseignements de spécialité à caractère littéraire, soit généraliste, en optant pour un panachage de matières à la fois littéraires et scientifiques. Dans un sens comme dans l'autre, ces choix seront déterminants pour la poursuite des études, ce qui suppose qu'un travail approfondi sur l'orientation soit mené en amont. Or, il semblerait que le contenu, la forme et le financement des 54 heures qui y seront consacrées, restent actuellement relativement opaques. De même, se pose la question de la maturité des élèves pour se projeter, dès l'âge de 14 ou 15 ans, dans une profession ou, à tout le moins, dans un secteur professionnel. Il s'agit de ne pas tomber dans l'écueil actuel des études supérieures, que la réforme cherche justement à éviter, où nombre de jeunes connaissent des échecs en raison d'une carence en terme d'orientation.

Autre problématique que pose la réforme, celle de l'égal accès des jeunes à l'ensemble des enseignements de spécialité. À titre d'exemple, dans le département des Vosges, l'académie de Nancy-Metz a cherché à assurer un minimum de sept enseignements de spécialité qui sont les plus proches de l'offre actuellement proposée au travers des sections générales. Force est de constater que même cette offre de disciplines a minima n'est pas assurée partout. L'élève désireux de suivre cet enseignement « manquant » devra soit trouver un moyen de mobilité pour effectuer les 30 km qui le séparent de cette possibilité, soit opter pour un second choix, soit être en internat. Plus généralement, qu'il s'agisse de pôles urbains de taille moyenne ou d'établissements en milieu rural, des problématiques d'organisation d'emploi du temps, de déplacement, de logement, de coûts et même de sécurité vont se poser. Il ne fait aucun doute qu'ils constitueront, in fine, autant de freins à une possibilité réelle pour les élèves de choisir les enseignements de spécialité qu'ils souhaitent. Il en résulte qu'en fonction de leur lieu de résidence, ils auront plus ou moins d'opportunités d'accéder aux études supérieures qu'ils désirent.

Ainsi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures il envisage de prendre pour répondre aux problématiques d'orientation et d'organisation qu'impliquent la mise en œuvre des enseignements de spécialité afin que les objectifs affichés de cette réforme soient atteints.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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