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François Bonhomme
Question écrite N° 15054 au Ministère de l'agriculture


Conséquences pour les semenciers de la mise en œuvre des mesures de protection contre le coronavirus

Question soumise le 9 avril 2020

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M. François Bonhomme attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les conséquences pour les semenciers de la mise en œuvre des mesures de protection contre le coronavirus.

Malgré la crise sanitaire et économique qui touche notre pays, les entreprises semencières sont pleinement mobilisées afin d'assurer la continuité de l'activité des filières agricoles et alimentaires pour répondre aux enjeux d'approvisionnement d'aujourd'hui et de demain.

Cependant, elles rencontrent plusieurs difficultés quant à l'application sur le terrain des mesures d'urgence décidées au niveau national.

Elles se trouvent notamment face à un manque de main d'œuvre opérationnelle. Une partie des équipes est en arrêt de travail, les personnels en poste sont concentrés sur les activités prioritaires avec, pour certains, le projet de mobiliser les personnes en télétravail sur des postes opérationnels en usine. Dans certains cas, une main d'œuvre temporaire est recherchée. L'interdiction du covoiturage prive des salariés en zone rurale de l'accès au travail.

Les transporteurs routiers, se trouvant eux-mêmes en situation tendue, n'accordent pas la priorité aux entreprises semencières. Ils doivent en effet assurer 15 % supplémentaires de transport de produits alimentaires tout en étant en situation d'effectifs réduits. Les mesures applicables à la circulation entrainent des contraintes administratives très importantes, notamment dans les plus petites structures pour la mise à jour des attestations de circulation et leur compréhension sur le terrain, que ce soit par les salariés ou les forces de l'ordre.

En Europe et à l'étranger, apparaissent les premières difficultés de circulation des semences et plants qui ne manqueront pas d'avoir une incidence sur les cultures à venir.

En matière commerciale, les jardiniers amateurs n'ont pas accès aux semences et plants potagers qui constituent pourtant, pour certains, un levier fondamental de l'accès à l'alimentation, notamment dans les zones rurales. Les jardineries et magasins de libre-service agricole connaissent une réduction de leur activité pour le secteur des produits alimentaires pour animaux ou humains.

Si les ménages à faibles revenus ne peuvent pas cultiver leur potager, les conséquences seront très préjudiciables pour eux.

La situation des maraichers impacte également les entreprises semencières car le manque de main d'œuvre pour la récolte et l'arrêt des ventes sur les marchés entrainent des annulations de commandes. La pérennisation de leur activité se trouve remise en question avec un impact potentiel sur leurs fournisseurs de plants et semences.

À cela s'ajoute la difficulté de mise en place d'essais dans le cadre de la recherche et du développement en raison notamment de la pénurie de salariés, mais aussi des règles « barrière » difficiles à mettre en place. Le risque de manque de solutions hydroalcooliques et de masques se fait jour.

Les laboratoires agréés pour les analyses nécessaires ont dû réduire leur fonctionnement du fait de l'espacement physique du personnel, des arrêts de travail, d'un potentiel manque de consommables à terme. Ils doivent donc prioriser les analyses à effectuer, avec le risque que toutes les analyses nécessaires ne puissent pas être réalisées.

Il lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour atténuer les impacts des mesures gouvernementales sur le fonctionnement des entreprises qui font partie intégrante et sont un maillon essentiel de la filière agricole et alimentaire.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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