Mme Patricia Schillinger. Madame la secrétaire d'État, aujourd'hui même se tient le DuoDay, initiative qui permet à une personne en situation de handicap d'être accueillie par un professionnel au sein d'une entreprise, d'une collectivité ou d'une association.
Lancé par un ESAT du Lot-et-Garonne et soutenu par votre action résolue, cet événement a pris désormais une ampleur nationale. Plus de 12 000 duos se sont ainsi constitués pour cette quatrième édition. Le temps de cette journée, employeurs et personnes handicapées vont se rencontrer, échanger et travailler ensemble, croiser leurs expériences et leur vécu.
L'objectif est de développer les opportunités d'insertion professionnelle en surmontant les préjugés qui freinent l'emploi des personnes handicapées. La tâche est immense, comme nous le rappelle la citation d'Albert Einstein reprise sur la plateforme DuoDay : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé ! »
Si nous devons nous féliciter de la mobilisation grandissante autour de cet événement, ce changement de regard doit absolument s'accompagner de la mobilisation de tous en faveur de politiques particulièrement volontaristes. En France, 2,7 millions de personnes sont en situation de handicap et en âge de travailler. Le taux de chômage des travailleurs handicapés est de 19 %, et trois quarts des demandeurs d'emploi handicapés ont un niveau de qualification inférieur au bac.
Aussi, madame la secrétaire d'État, pourriez-vous nous détailler l'action du Gouvernement en matière d'incitation à l'emploi direct, de formation professionnelle, d'accès à l'emploi et de sécurisation des parcours professionnels pour les personnes en situation de handicap ?
(Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe Union Centriste.)
Mme Sophie Cluzel, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées. Permettez-moi tout d'abord de vous remercier, monsieur le président du Sénat, pour l'échange que nous avons eu avec les deux duos ici présents. Donner la parole aux personnes en situation de handicap, montrer leurs compétences et leur envie de travailler au milieu des autres, voilà ce qui anime notre politique !
Oui, cette édition est un succès : 25 000 personnes vont aujourd'hui travailler ensemble et avoir l'opportunité de découvrir de nouveaux métiers. Mais il faut maintenant passer à la vitesse supérieure, et c'est tout l'enjeu des politiques publiques que je porte avec Muriel Pénicaud et Olivier Dussopt.
Aujourd'hui, la complexité n'est plus une excuse, car nous avons simplifié et automatisé les déclarations sociales nominatives. Application du droit commun, efficacité et lisibilité, tels sont les principes qui nous guident.
Nous offrons des prestations de services aux entreprises pour les accompagner dans l'accueil des personnes en situation de handicap. Nous allons recruter jusqu'à 50 000 personnes pour faire vivre le dispositif d'emploi accompagné. Nous rapprochons Pôle emploi et Cap emploi pour mettre un terme à l'errance des personnes à la recherche d'un emploi. Nous allons également créer une plateforme de ressources numériques avec la Caisse des dépôts et la CNSA, toujours dans l'optique de gagner en lisibilité et en simplicité.
Nous voulons accompagner à l'emploi, mais également maintenir dans l'emploi. Nous entendons ainsi éviter la désinsertion professionnelle et travailler sur une reconversion pour que toutes les personnes en situation de handicap aient enfin leur place dans l'emploi et qu'elles puissent la conserver. Notre société s'enrichit de la différence.
C'est ainsi que tout le Gouvernement œuvre pour les politiques à destination du handicap, véritable priorité du quinquennat. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen et du groupe Union Centriste.)
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.