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Dominique Estrosi Sassone
Question orale N° 764 au Ministère de l'éducation nationale


Impact de la réforme du baccalauréat dans l'apprentissage des langues régionales

Question soumise le 18 avril 2019

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Mme Dominique Estrosi Sassone attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la place de l'enseignement des langues régionales avec la réforme du baccalauréat.

Actuellement, la langue régionale est de coefficient 2 lors du passage de l'examen du baccalauréat mais la réforme qui sera mise en œuvre en 2021 bascule les langues régionales dans une notation en contrôle continu.

Avec cette réforme, l'enseignement des langues régionales court donc plusieurs dangers à commencer par le désintérêt des élèves qui risquent de se détourner d'une matière qui n'ouvre plus à une possibilité de points.

Si la réforme du baccalauréat permet en théorie de choisir pour spécialité n'importe quelle discipline, donc une langue régionale, certains professeurs s'inquiètent néanmoins car en pratique peu de lycées prendront la décision de définir une langue régionale comme spécialité et préféreront conserver les matières classiques ouvrant aux cursus généraux de l'enseignement supérieur.

Cette crainte est très forte dans les Alpes-Maritimes où les élus, les professeurs et les familles ne veulent pas que l'apprentissage du niçois ou du provençal disparaisse des enseignements régulièrement suivis. Bien sûr, pour les élèves dont l'établissement ne proposerait plus l'enseignement de langues régionales, il pourrait être proposé un enseignement par le centre national d'enseignement à distance mais il s'agirait d'une rupture avec l'apprentissage habituel d'une langue qui doit être interactif et non isolé.

De plus, en restaurant le prestige des langues anciennes qui seront dotées d'un coefficient 3, la question de la concurrence entre les options est posée puisque toutes ces langues dans leur ensemble représentent des vecteurs culturels, intellectuels ainsi que des symboles de nos racines et peuvent donc être inscrites au même plan.

En outre, avec cette réforme des langues régionales, l'offre pédagogique locale sera profondément bouleversée puisque dans certaines communes comme à Nice, il existe une école bilingue nissart-français depuis 2013 dont la pérennité sera inévitablement remise en cause lorsque les parents réaliseront que les efforts de leurs enfants ne seront plus récompensés le jour des résultats du baccalauréat.

Enfin, les professeurs des langues régionales sont inquiets pour leurs postes puisque les effectifs devraient se réduire dans le temps avec des grilles horaires restreintes. La question de leur avenir professionnel et matériel est donc posée.

Elle lui demande s'il compte retoucher la réforme du baccalauréat en faveur des langues régionales alors que dans certains territoires l'attache à la langue locale est très forte et reflète l'expression d'un patrimoine commun, d'une identité, de racines historiques et de traditions.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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