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Mme Nicole Bonnefoy attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports sur le risque routier et sanitaire que présente le trafic de poids lourds le long de la route nationale 10 entre Poitiers et Bordeaux.
Les usagers de la route et les riverains sont excédés et le manifestent à travers une pétition citoyenne qui a recueilli plus de 7 000 signatures à ce jour. À cela se rajoutent les délibérations dans le même sens de 126 communes charentaises. La presse locale, régionale et nationale s'est par ailleurs largement fait l'écho de cette situation.
Le trafic est si intense avec des poids lourds qui ne respectent ni les distances de sécurité, ni la réduction de vitesse, ni l'interdiction de doubler, que chaque automobiliste qui s'y engage prend un risque pour sa vie. Ainsi, nombreuses sont les personnes qui ne l'empruntent plus ; même les chauffeurs routiers reconnaissent le danger, nommant cette nationale « la route de la mort ».
À l'insécurité routière, s'ajoutent le bruit et la pollution atmosphérique mesurés par plusieurs cabinets d'études et qui mettent en danger la santé publique. C'est ainsi par exemple qu'en nord Charente, les agriculteurs engagés dans des cultures dites « tracées » ont pour consigne (dans le cahier des charges de la coopérative) de planter à plus de 300 mètres de la route nationale 10, au regard des métaux lourds que l'on peut retrouver dans les cultures de céréales ! Ainsi le trafic poids lourds sur la route nationale 10 a des conséquences en terme de sécurité routière, de sécurité sanitaire, environnementale, sociale et économique y compris pour les finances publiques au regard du coût régulier d'entretien, de réfection des voies et de mobilisation des forces de police.
Bien évidemment l'idéal serait de voir les marchandises sur le rail mais cette réponse n'est, hélas, pas possible à l'instant. La seule réponse immédiate et qui ne coûtera rien, pour réduire de moitié ce trafic incessant, est d'obliger les poids lourds en transit à prendre l'autoroute située en parallèle, c'est-à-dire l'autoroute A10, qui est taillée pour recevoir ce trafic avec sa voie dédiée aux poids lourds et les aires de repos en conséquence.
Cette solution a été proposée à plusieurs reprises au Gouvernement et aux services de l'État dans la région. L'étude d'une dérogation pour restreindre ce trafic ou bien une expérimentation ont été évoquées par la préfète de la région Nouvelle Aquitaine le 19 septembre 2019. Le mardi 19 novembre 2019, dans le cadre de l'examen en commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, du projet de loi n° 139 (Sénat, 2019-2020) adopté par l'Assemblée nationale, de finances pour 2020, Mme la ministre de la transition écologique et solidaire a dit qu'« Il faut continuer à se préoccuper des poids lourds en transit et faire en sorte qu'ils n'aient pas la tentation d'emprunter des itinéraires gratuits. Toutefois, les décisions ne peuvent se prendre sans les organisations professionnelles concernées, qui ne se sont pas montrées extrêmement ouvertes à la discussion sur ce sujet. Nous ne souhaitons pas créer de crispations, même s'il est vrai que l'ouverture d'une discussion serait dans l'intérêt de tous ».
Aussi, elle souhaiterait savoir précisément et concrètement quelles mesures il entend prendre, quelles concertations il entend mener pour faire en sorte que les poids lourds en transit n'empruntent plus la route nationale 10 quand ils peuvent prendre l'autoroute A10 entre Poitiers et Bordeaux.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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