M. le président. La parole est à Mme Patricia Schillinger, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
Mme Patricia Schillinger. La crise sanitaire, dont notre pays commence à peine à entrevoir la fin, a mis notre économie à rude épreuve. Pourtant, plus d'un an après les premières mesures sanitaires, qui menaçaient d'affecter durement et durablement notre économie, celle-ci se porte bien. Alors que nous venons de traverser l'une des pires crises qu'a pu connaître notre pays, le taux de chômage pourrait, selon l'Insee, n'être plus à l'automne que de 7,6 %, soit le taux le plus bas que la France ait connu depuis 2007 !
La volonté de protéger notre économie, « quoi qu'il en coûte », nous a ainsi permis de sauver nos emplois et de préserver de la faillite nos entreprises. En décidant d'investir massivement dans la relance, la France a pu retrouver une activité supérieure à celle du début du quinquennat. Parallèlement, notre taux de croissance devrait dépasser 6 % et nous placer largement au-dessus de la moyenne des pays de la zone euro, estimée à 4,8 %.
Ne pas mettre ces bons résultats au crédit de la stratégie mise en œuvre par le Gouvernement serait faire preuve d'une certaine mauvaise foi.
Toutefois, si notre pays a fait la démonstration de sa capacité de résilience, la crise sanitaire a aussi agi comme un révélateur de notre dépendance à l'égard de l'étranger en matière industrielle.
De ce constat naît l'impérative nécessité de permettre à la France de retrouver sa souveraineté économique.
Pour atteindre cet objectif, le Président de la République a annoncé hier un plan ambitieux de 30 milliards d'euros sur cinq ans.
Monsieur le secrétaire d'État, au moment où la Chine décide d'augmenter sa production de charbon dans un contexte de pénurie énergétique, comment la France peut-elle retrouver son âge d'or industriel et ainsi faire de ce secteur un vivier de plein emploi, sans rompre avec ses engagements sur le climat ?
(Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de la transition numérique et des communications électroniques.
M. Cédric O, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance et de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la transition numérique et des communications électroniques. Madame la sénatrice Schillinger, comme vous l'avez rappelé, le Président de la République a présenté hier un plan d'investissement intitulé France 2030. De fait, ce plan doit permettre à notre pays et à l'Europe de se mettre en position pour faire face aux défis économiques, mais aussi sociétaux, des années à venir.
Ce plan me paraît au fond porter deux messages : un message de progrès et un message d'indépendance.
Il s'agit d'un investissement dans le progrès.
Si nous voulons faire en sorte que nos sociétés et nos économies soient capables de répondre aux grands défis qui les attendent – le défi environnemental, le défi de la transition énergétique, y compris avec le nucléaire, le défi du vieillissement, ou encore celui de l'alimentation –, alors il nous faut profondément innover pour transformer tout aussi profondément nos modes de production et de consommation.
Il s'agit aussi d'un investissement dans l'indépendance.
Vous aurez noté, madame la sénatrice, en citant la Chine, que les derniers grands champions technologiques sont américains et chinois. Ce que nous voulons faire avec ce plan, ce que nous avons commencé à faire avec l'écosystème des start-up françaises, c'est faire en sorte qu'émergent en France et en Europe les champions technologiques et économiques de demain, ceux qui prendront en quelque sorte la relève des inventeurs et des innovateurs, qui, aux XIXeet XXe siècles, ont fait le rayonnement technologique et la prospérité économique de notre pays.
Pour aller plus loin encore, madame la sénatrice, il ne me semble pas inutile, dans un moment où le débat politique peut sembler quelque peu crépusculaire et où il semble que le « c'était mieux avant » trouve une forme popularité, de faire en sorte, en renouant avec le génie français en matière économique, de parler aux Français de l'indépendance de la France et de l'avenir de leurs enfants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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