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Mme Brigitte Micouleau attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur le dispositif national « chèques alimentaires » et l'action des associations d'aide alimentaire locales.
Depuis mars 2020, la crise sanitaire a dramatiquement augmenté la précarité alimentaire de nombreux citoyens. Parmi eux se trouvent désormais de plus en plus de familles, de jeunes, d'indépendants et de commerçants.
Ainsi, la banque alimentaire de Toulouse et sa région a connu durablement, depuis mars 2020, une augmentation inédite de 60 % de ses bénéficiaires et de 70 % du volume de denrées distribuées. Afin de faire face, avec ses 100 associations partenaires actives, l'équivalent de 6 600 000 repas ont été distribués en 2020 pour 20 000 bénéficiaires sur son secteur.
Le Président de la République souhaite appliquer la proposition de la convention citoyenne portant sur des chèques alimentaires destinés aux plus fragiles.
Les modalités de ce projet sont actuellement en cours de discussion et questionnent les acteurs associatifs historiques et nationaux de l'aide alimentaire.
L'expérience éprouvée des associations a démontré l'importance fondamentale d'un accompagnement de l'aide alimentaire, devant s'inscrire dans un projet global de soutien des bénéficiaires, qui en expriment majoritairement le besoin. Ainsi, la mission des banques alimentaires de restaurer l'homme implique non seulement une aide alimentaire d'urgence mais aussi un accès à une alimentation équilibrée et de qualité. De nombreuses autres aides, notamment psychologiques, sont menées par les associations de proximité, qui connaissent bien leurs bénéficiaires et les accompagnent dans leurs problématiques diverses.
Elle souhaite lui faire part des risques de dérive non négligeables quant à l'utilisation de chèques alimentaires dans des commerces de proximité, ou même au sein de grandes surfaces, qui pourrait à la fois exposer les bénéficiaires à une stigmatisation en augmentant leur sentiment de précarité, et s'avérer compliquée.
Il s'agit de s'assurer que des populations fragilisées par la crise ou leur parcours de vie emploient ces chèques pour se procurer une alimentation saine. Une aide uniquement monétaire pourrait présenter le risque d'éloigner les bénéficiaires de toutes les formes d'aides complémentaires et indispensables, prodiguées par les associations.
Grâce à son expertise, la banque alimentaire peut recueillir les besoins des associations et procéder à des commandes et achats adaptés, gérer les flux et approvisionner l'ensemble du réseau d'aide alimentaire de son périmètre, en y intégrant la distribution de produits locaux de qualité aux bénéficiaires, soutenant ainsi activement une partie indispensable de l'économie régionale et locale.
Elle souhaite donc avoir la confirmation que la banque alimentaire, notamment de Toulouse et sa région, avec les associations qui œuvrent sans relâche et sans faillir depuis le début de la crise sanitaire, soient inscrites au cœur du futur dispositif d'aide pour restaurer l'homme via les « chèques alimentaires ».
Cette question n'a pas encore de réponse.
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