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Mme Marie Mercier attire l'attention de Mme le ministre de la Santé et de la Prévention sur les conséquences dramatiques de la désertification médicale, qui vont jusqu'à entraîner des situations de « non-assistance » de patients en danger.
Un témoignage poignant mérite d'être lu :
« Je suis l'heureuse maman de 4 grands enfants. Ma fille cadette de 16 ans est lourdement handicapée depuis l'âge de 14 mois suite à une varicelle, elle est sous assistance respiratoire 24h/24 et tétraplégique. Les médecins n'ont jamais pu établir un diagnostic précis et sa prise en charge a été compliquée à cause du manque de visibilité des médecins quant à l'évolution de la maladie, mais également par faute de professionnels de santé sur notre territoire. La situation n'a fait qu'empirer en 20 ans et nous avons assisté impuissants, son père et moi à la dégradation de notre système de santé. Nous avons touché le fond il y a 6 mois quand de graves douleurs l'ont affectée. Nous avons alerté son médecin traitant, puis son médecin réanimateur référent, sans succès, l'un comme l'autre étant débordés et loin de notre domicile. Un traitement anti-douleurs donné par téléphone et une ordonnance pour une échographie, qui a révélé des problèmes rénaux, ont été faits mais sans suite. Les douleurs reprenant par vague, un des deux médecins nous a quand même trouvé un rendez-vous chez un spécialiste en mars à 150 km de notre domicile. Là encore, après 1 heure passée en salle d'attente, 10 minutes ont suffi pour que le médecin nous dise qu'il ne pouvait rien faire sans un scanner. Rendez-vous est donné un mois plus tard, toujours à 150 km, pour l'examen radiologique et un nouveau point avec le spécialiste. Face aux résultats plutôt mauvais, le médecin nous reçoit avec des nouvelles pessimistes mais toujours sans examiner notre fille. Pendant tout ce temps, sa souffrance ne diminue pas et son état ne fait que s'aggraver mais les professionnels ne s'affolent pas. Je vous écris aujourd'hui de la réanimation de Lyon, où ma fille vient d'être admise en urgence car son état est très critique. Ma colère est telle face à cette inertie médicale que je me dois de vous la faire partager. À l'heure où j'écris ces mots, j'attends depuis plus de trois heures dans la salle d'attente qu'un médecin daigne venir me chercher pour enfin pouvoir embrasser ma fille et être sûre qu'elle aille bien. Depuis 20 ans que nous côtoyons le milieu médical, je déplore ce qu'il est devenu. Pour exemple, la petite réflexion de l'interne à notre arrivée en lui donnant le nom de la commune du médecin référent de notre fille : »avec un nom pareil, ça ne m'étonne pas que ce soit un désert médical !« . Aujourd'hui, si nous arrivons à la ramener à la maison, nous savons que nous serons de nouveau seuls face à la maladie sans médecin de proximité et sans prise en charge adéquate. »
De nombreux maires de son département de Saône-et-Loire déplorent de voir partir le ou les médecins généralistes installés sur leur commune, sans personne pour les remplacer. Des milliers de patients sont laissés sans médecin référent et avec la quasi impossibilité d'en trouver un nouveau. Ces maires font face à de terribles témoignages comme celui exposé plus haut. Ils ne cessent d'alerter les autorités et se démènent pour trouver des solutions, à la recherche active de médecins. La santé des Français doit être une priorité, en milieu rural comme ailleurs. Le temps n'est plus aux simples mesures pour lesquelles il faut parfois attendre des années avant d'en voir apparaître les premiers bénéfices.
Aussi, elle souhaite savoir si le Gouvernement compte réagir fortement et prendre des dispositions draconiennes afin de répondre aux graves difficultés rencontrées partout sur notre territoire.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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