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Brigitte Micouleau
Question écrite N° 3878 au Ministère de la santé


Déserts médicaux et fracture sanitaire

Question soumise le 24 novembre 2022

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Mme Brigitte Micouleau attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention au sujet de l'inquiétude légitime des habitants de la Haute-Garonne concernant les déserts médicaux et la fracture sanitaire.

En effet, la récente étude de l'UFC-Que Choisir montre que, dans ce département, il est particulièrement difficile de consulter un médecin généraliste ou des spécialistes (gynécologues, pédiatres ou ophtalmologues) lorsque l'on considère à la fois la dimension géographique et financière de l'accès aux soins. Pour exemple, si 7,1 % des habitants de Haute-Garonne vivent dans un désert médical lorsqu'il s'agit d'accéder à un ophtalmologue, en prenant en compte uniquement ceux qui ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires, le chiffre monte à 21,8 %.

Cette fracture sanitaire concerne toutes les spécialités et ne se limite pas à ce seul département. Au niveau national, la dimension géographique révèle que jusqu'à 25 millions d'usagers vivent dans un territoire où l'offre de soins libérale est insuffisante. Pour les gynécologues, 23,6 % des femmes vivent dans un désert médical et quand il s'agit des pédiatres, ce sont 27,5 % des enfants qui vivent dans un désert médical. Si les déserts médicaux sont moins importants pour les généralistes (2,6 % de la population), 23,5 % de personnes rencontrent néanmoins des difficultés pour accéder à moins de 30 minutes de route à ce maillon essentiel du parcours de soins ; le médecin référent traitant étant obligatoire.

La fracture sanitaire est également financière. Les dépassements d'honoraires payés par les usagers ne cessent de croître, pour atteindre 3,5 milliards d'euros par an en 2021, soit le montant annuel le plus élevé jamais enregistré.

Près de 47 % des pédiatres se voient contraints de pratiquer les dépassements d'honoraires (+ 7 % par rapport à 2016), et plus de 64 % des ophtalmologues (+ 6 %).

Pour la plupart des spécialités, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins qui respectent et appliquent le tarif de la sécurité sociale. Ainsi, près de 7 patientes sur 10 résident dans un désert médical gynécologique, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas accès à un gynécologue de secteur 1 (sans dépassement d'honoraires) à moins de 45 minutes de chez elles, et près d'un enfant sur deux réside en désert médical pour ce qui est de l'accès aux pédiatres au tarif de la sécurité sociale.

Aussi, elle lui demande quelles mesures fortes compte prendre le Gouvernement afin de réguler l'installation des médecins et mettre fin à la fièvre des dépassements d'honoraires.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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