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M. François Bonhomme attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur la suppression, depuis le 1er janvier 2023, du timbre rouge utilisé pour l'affranchissement des lettres prioritaires. Pour lui succéder, un dispositif électronique, la « e-lettre rouge », a été mis en place par La Poste. Le client doit désormais rédiger son courrier directement en ligne et télécharger un document depuis son ordinateur ou réutiliser un brouillon déjà enregistré dans son compte. Il peut aussi bénéficier d'un accompagnement dans un bureau de poste par un conseiller de clientèle. La e-lettre est ensuite imprimée dans le centre courrier le plus proche du destinataire, mise sous enveloppe et distribuée au destinataire dès le lendemain (hors dimanches et jours fériés). Le montant facturé pour ce service s'échelonne de 1,49 euros - contre 1,43 euros pour l'ancien timbre rouge - pour une limite de trois feuillets à 8,80 euros pour un maximum de 30 feuillets. Les timbres rouges déjà émis restent valables mais les courriers sont désormais distribués en trois jours et non plus en un seul comme précédemment. La Poste justifie cette dématérialisation pour des raisons pratiques et environnementales. En effet, la « lettre rouge » ne semblait plus correspondre aux usages actuels des clients et demandait un transport rapide incluant parfois un trajet en avion avec une forte empreinte carbone. Cependant, l'affranchissement électronique génère de nombreuses inquiétudes. Tout d'abord, ce dispositif risque d'aggraver la fracture numérique. Certaines populations âgées ou en situation de handicap, ainsi que des personnes précaires rencontrent d'importantes difficultés pour utiliser des outils numériques. Certes, La Poste prévoit une aide personnalisée depuis l'un de ses bureaux locaux mais y aura-t-il assez de personnels pour prendre en charge les clients ? D'autre part, ces derniers vont désormais devoir se déplacer au lieu de déposer simplement leur enveloppe dans une boite postale près de leur domicile. Les habitants des zones rurales seront ainsi les plus pénalisés et ceux-ci ne verront malheureusement pas leur accès au service public postal simplifié. Autre inquiétude, le secret de la correspondance sera-t-il bien respecté notamment lorsque l'aide matérielle d'un agent s'avérera nécessaire ou encore lors de la procédure de rematérialisation des courriers en bout de chaine ? Il souhaite savoir ce que le Gouvernement entend faire pour remédier à cette situation créée par le nouveau dispositif de « e-lettre rouge ».
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