Les amendements de Roger Karoutchi pour ce dossier

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Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, réécrire l’histoire, ce n’est pas établir la vérité historique ! Or, je vous l’avoue, je suis un peu mal à l’aise face au texte qui nous est présenté aujourd’hui.

Chère collègue, écoutez-moi avant de réagir ! Je suis mal à l’aise car, comme d’autres, je suis né au Maroc avant de gagner la métropole, sans pour autant avoir jamais manifesté de réactions ou éprouvé de sentiments négatifs à l’égard du pays d’où je venais. Je suis mal à l’aise car, dans l’histoire, il ne faut pas garder ce qui arrange et la...

Franchement, ce n’étaient pas les autres qui étaient visés. À cet égard, il faut garder un peu de calme et considérer la responsabilité de l’OAS avec sang-froid : en fait, à plusieurs reprises, l’OAS a tenté d’assassiner le général de Gaulle ; à ma connaissance, elle n’a pas essayé d’assassiner Jacques Duclos !

Alors, que peut-on véritablement affirmer ? Reprenons les documents d’époque. Souvenons-nous de Paris, en 1961. Depuis 1957, la guerre d’Algérie oppose diverses communautés, le FLN, l’OAS ou encore le mouvement national algérien, le MNA, de Messali Hadj : près de 10 000 morts, c’est le nombre reconnu des victimes de la lutte interne entre le MN...

Chers collègues de la majorité, je n’ai pas interrompu Pierre Laurent, je vous saurais donc gré de ne pas m’interrompre.

Après ce que je viens d’entendre, j’ai de la marge ! (Mme Laurence Cohen proteste.). Chère collègue, laissez-moi parler ! Respectez un peu la parole des autres, même si la vôtre est naturellement éminente…

À Paris – puisqu’il est question de Paris – depuis 1959, les commissariats de police sont protégés par des sacs de sable. Le général de Gaulle a engagé le processus qui va conduire à l’indépendance de l’Algérie, non sans mal, même au sein de la droite, même au sein du mouvement gaulliste : c’est le courage et le génie politique du général de Ga...

Depuis, au terme d’un débat contradictoire, on a conclu qu’en réalité il avait décompté les morts de l’ensemble du mois d’octobre et non pas seulement ceux de la journée du 17.

Mon cher collègue, je suis entièrement d’accord avec vous : en tant qu’historien, je ne peux qu’être favorable à l’ouverture des archives. Mais ce n’est pas nous qui décidons ! Ouvrons donc les archives, …

… en étudiant qui a fait quoi et dans quelles circonstances. Sur ce point, tout le monde est d’accord : la vérité historique doit être dite. Ouvrons les archives, étudions les instructions qui ont été données. De fait, monsieur Laurent, vous affirmez que le préfet de police a déclaré : « Pour un coup porté, dix seront rendus. » Pardonnez-moi d...

Que le préfet de police déclare, aux obsèques d’un policier tué par le FLN : « Oui, je veux protéger la police », ce n’est pas condamnable ! Je le répète, il ne faut pas faire de l’histoire à sens unique. D’ailleurs, les syndicalistes policiers de l’époque – souvent classés plutôt à gauche – notamment le fameux Gérard Monate, déclaraient alors...

Entre le 29 août et le 2 octobre 1961, trente-trois attentats ont été perpétrés par le FLN contre la police, treize policiers ont été tués et plusieurs dizaines d’autres ont été blessés. Voilà le climat de l’époque !

Et alors, cher collègue ? Pensez-vous sincèrement que, soudainement, dans une atmosphère sereine, un déchaînement policier s’est abattu sur Paris, sans aucun motif ?

Mes chers collègues, nous sommes en pleine guerre d’Algérie ! On déplore des milliers de morts en Algérie. Des assassinats sont commis chaque jour à Paris. Chaque jour, la police est victime de nouvelles attaques ! Des policiers meurent, de nombreux agents de police sont blessés, des familles sont brisées… C’est la lutte contre l’OAS, qui n’ép...

… des actes commis par des policiers et que ceux-ci n’auraient pas dû commettre ? Certainement. Mais je note que plusieurs rapports de police de l’époque en font état. Gérard Monate lui-même – les syndicats de police étaient extrêmement puissants à l’époque – relate dans un rapport un certain nombre de débordements, de dérapages et d’actes poli...

C’était écrit noir sur blanc, monsieur Assouline ! Franchement, je trouve hallucinant de vouloir mettre ces deux événements sur le même plan !

Pour ma part, je considère le régime de Vichy comme un régime totalement illégitime, qui a collaboré et mis à la disposition de l’Allemagne, du régime nazi, la police et l’ensemble de l’administration française. Il n’y a aucune comparaison possible avec ce qu’était l’État français en 1961 ! Sans doute n’avez-vous pas de sympathie pour ce qui é...

Pour ce que l’on en sait, aucune des instructions données par Maurice Papon entre le 2 et le 17 octobre n’a outrepassé les limites de la République. Dans son instruction du 17 au matin, il demande à la police de maintenir l’ordre, le calme, la sécurité, mais aussi de respecter les individus qui manifestent.

Ne dites pas n’importe quoi, madame ! On aurait évidemment préféré que la guerre d’Algérie ne fasse aucun mort ! Lors des grèves insurrectionnelles de 1947, il y a eu aussi des morts ! C’est même un ministre socialiste, Jules Moch, qui a créé les CRS à cette occasion. Demandez donc que l’on reconnaisse les crimes de M. Jules Moch !

Il faut savoir respecter l’histoire sans la dénaturer. Qu’on ouvre les archives, parfait ! Que chacun assume ce qu’il a à assumer, après une étude historique objective, parfait ! Que les choses se fassent dans la clarté, l’historien que je suis en sera ravi ! Qu’on ait accès à tout, qu’il n’y ait plus de documents classés et, de ce fait, non c...