Au cours d'une seconde audition, tenue dans l'après-midi, la délégation procède à l'audition M. André Leclercq, vice-président délégué « Sport et société » du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), accompagné de Mme Dominique Petit, secrétaire générale de l'Académie olympique.
Je vous remercie d'avoir répondu à l'invitation de notre délégation. Celle-ci prépare tous les ans un rapport qui fait l'objet d'une publication. Cette année, nous avons choisi pour thème les femmes et le sport. Nous arrivons à la fin de nos auditions et notre délégation est et sera très attentive à l'application de la Charte du CIO et à la façon dont le CNOSF entend la faire appliquer.
Je suis vice-président du CNOSF mais aussi membre du Conseil économique, social et environnemental où je fais partie de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité. Je suis ici au nom du CNOSF et je suis fier que ce comité s'occupe de ce problème de l'accès des femmes au sport, domaine où il reste beaucoup à faire.
Je vais vous présenter des éléments statistiques relatifs à la place des femmes dans le sport, qui seront récapitulés dans le document Power Point que je vous projetterai.
La pratique sportive est officiellement en augmentation constante mais 71 % des hommes déclarent pratiquer une activité sportive au moins une fois par semaine, contre seulement 65 % des femmes. Dans le secteur associatif sportif, 83 % des présidents sont des hommes et 17 % des femmes. Ce score n'est pas brillant : dans le secteur associatif, seules la chasse et la pêche font pire. La proportion de femmes dirigeantes de fédérations sportives et de groupements nationaux est de 6 %. En revanche, au niveau du CNOSF qui compte 47 membres, le progrès est considérable, je m'en suis chargé. Il n'y avait aucune femme, il y en a maintenant huit. C'est un début.
La participation des femmes aux Jeux olympiques : notre document présente une photo des Jeux de Stockholm de 1912, avec des femmes en maillot de bain. La natation a été la première discipline à organiser des championnats internationaux hommes/femmes pour la raison simple qu'ils s'entraînaient ensemble dans les mêmes bassins. Alors qu'il a fallu attendre 1928 pour l'athlétisme, notamment grâce à l'action d'Alice Milliat. Le tableau suivant vous montre l'année d'accès des hommes et des femmes dans les différents sports aux Jeux olympiques. Dans ma discipline, le volley-ball, ils ont été admis la même année, en 1964. Le pourcentage de participation des femmes est en progression constante : 45 % pour le nombre d'épreuves, 40 % pour la participation.
Le planisphère suivant montre la participation qualitative, allant des pays où les femmes ont un haut niveau international dans toutes les épreuves jusqu'à ceux qui ne disposent d'aucun record national féminin et passant par tous les stades intermédiaires. On constate qu'il existe encore quelques pays, dans la péninsule arabique, où il n'y a aucune pratique sportive féminine. La carte suivante distingue la participation qualitative des différents pays. Le CIO a utilisé des méthodes quelque peu discriminatoires contre certains pays pour y rétablir l'égalité - comme dans le passé vis-à-vis de l'Afrique du Sud - même si le niveau de performances est faible : les Jeux olympiques ne sont pas un championnat, l'important, c'est de participer.
Et la France, qui se vante d'être le pays des droits de l'homme, de l'égalité ? Aux Jeux de Pékin, la participation des athlètes féminine (39 %) est bien sûr inférieure à celle de leurs homologues masculins mais c'est au niveau des encadrements, technique et médical (11 %) que le déséquilibre est catastrophique.
Nous avons, au Conseil économique, émis un avis et un rapport sur « Le sport au service de la vie sociale », qui dénoncent cette situation de fait. J'y propose un contrat social pour un sport équitable. La formule de Coubertin - « tous les sports pour tous » - est maintenant dépassée. L'objectif doit être : tous les sports avec tous !
Dominique Petit, secrétaire générale de l'Académie olympique, et moi-même sommes tous deux volleyeurs. Si l'équipe de France féminine de volley n'est pas présente aux Jeux olympiques, c'est parce qu'elle ne s'est pas qualifiée, ce n'est pas par discrimination. A ceci près qu'en France on ne fait pas les mêmes efforts pour les sports féminins et masculins. Vous ne voyez jamais de match de volley à la télévision. Ce sport est concerné par l'affaire des quotas dans la mesure où notre meilleure équipe féminine, celle de Cannes, est composée d'étrangères. Pour toutes ces raisons, nous n'avons pas d'équipe de France féminine de volley. Dans les conventions d'objectifs avec le ministère, nous « vendions » les garçons au public et au privé pour financer les femmes et les jeunes. Si notre équipe féminine de volley n'est pas aux Jeux, c'est donc aussi parce que, en France, nous n'arrivons pas à équilibrer. Certes, le niveau de performance n'est pas le même et, pour les équipes féminines, le filet est plus bas, mais je ne dirai pas que le volley féminin est un sous-produit du volley masculin : le jeu des filles est plus subtil et j'ai le souvenir d'un match de légende aux Jeux olympiques de Séoul, URSS contre Pérou. C'est plus facile pour le beach-volley, parce que les compétitions associent hommes et femmes, non pas en équipes mixtes - même si, sur les plages, les garçons et les filles jouent spontanément ensemble - mais en équipes parallèles, dans la même compétition avec les mêmes prix.
Ce n'est pas parce que hommes et femmes ne jouent pas ensemble que l'on peut parler de discrimination, il s'agit d'expressions différentes et pour le volley, le basket ou le handball, il y a un certain équilibre ; la Fédération française de football (FFF) fait de gros efforts pour le football féminin mais il reste des discriminations dans la prise en compte des secteurs masculin et féminin de certaines disciplines.
Au CNOSF, nous avons décidé de nous consacrer, plus qu'à la pratique sportive, à l'encadrement, aux arbitres, aux journalistes. En 1992, à Barcelone, président de la commission Médias du Comité olympique, j'ai dû fulminer en écrivant à L'Équipe, leur faisant valoir que nos athlètes féminines n'étaient pas des objets sexuels à montrer en photos avec leurs petites jupettes. Pas de réponse. En 2000, passant dans les couloirs du CNOSF, je perçois quelque chose d'incongru, d'étonnant : c'était la photo d'une athlète grimaçant de douleur en sautant une haie. Une première ! Il était temps de sortir des stéréotypes et des blagues machistes de comptoir : ce n'est pas d'hier que les femmes égalent les hommes, pendant la Première Guerre mondiale, elles avaient pris leur place dans les usines, pendant qu'ils se battaient dans les tranchées ! Nous avons donc choisi de favoriser l'accès des femmes aux responsabilités et à l'ensemble des activités relatives au sport, plutôt qu'à la pure et simple pratique.
Je vais vous présenter sur support Powerpoint, le plan d'action du CNOSF « Femmes et sport ». Lors des Assises nationales Femmes et Sport de 1999, le président Henri Sérandour a décidé de créer un groupe de travail chargé de dresser un état des lieux, de réfléchir au recul des femmes devant la prise de responsabilité dans le sport ainsi qu'au faible nombre de femmes parmi les cadres techniques.
Le CNOSF a réalisé en 2000 une plaquette - distribuée dans la majorité de nos organisations sportives et relayée dans les instances nationales, régionales et départementales - où il proposait des solutions générales et spécifiques. La grande décision du président Sérandour a été de modifier les statuts du CNOSF de façon à réserver aux femmes des postes dans le comité directeur. Certaines fédérations n'ont pas proposé de femmes : deux postes sont ainsi restés vacants, sans être proposés à des hommes. L'année suivante des femmes y ont été élues... et pas pour jouer les potiches ! Depuis les dernières élections, huit femmes - sur quarante-sept membres - sont au comité directeur et une femme est vice-présidente du Bureau exécutif. Le progrès est lent mais réel.
Toujours en 2000, nous avons organisé la deuxième Conférence mondiale sur la femme et le sport du CIO, portant sur différentes objectifs - promouvoir les femmes dirigeantes sportives, améliorer le financement du sport féminin, surmonter les contraintes sociales et structurelles - et sur différentes thématiques : le rôle des médias, des jeunes, des gouvernements et des organisations sportives.
Sur les jeunes : ayant en charge la formation des dirigeants du sport français et voulant les rajeunir, j'ai monté des stages pour jeunes dirigeants de 18 à 25 ans. La parité a été atteinte sans aucune difficulté. Mais, comme nous créions des clubs virtuels, je me suis aperçue que, si les jeunes filles voulaient bien en être secrétaire générale ou trésorière, aucune n'était candidate pour devenir présidente. Ce qui reflète la situation des clubs réels où les femmes refusent d'être présidentes au motif qu'elles préfèrent agir plutôt qu'avoir un rôle de représentation. La prochaine étape devrait consister à travailler avec les jeunes sur le rôle et la fonction de président car les jeunes femmes semblent en avoir une vision qui date un peu, il ne s'agit plus seulement d'épingler des médailles mais aussi de porter des projets... Il y a donc un gros travail d'éducation à faire chez les jeunes et chez les parents tant les préjugés ont la vie dure : je suis choquée de voir encore la publicité réserver les lessives aux ménagères et les voitures aux garçons !
En 2001, le CNOSF a organisé une journée de réflexion interne sur l'accès des femmes aux postes de décision. Des personnalités issues de l'entreprise - IBM, Air France - sont venues relater leurs expériences de la féminisation des postes de responsabilité dans les grandes entreprises. Nous avons élaboré des solutions de l'ordre du législatif, du fonctionnel, de la formation et du médiatique. Nous avons notamment monté un module sur l'intérêt d'un comité directeur mixte. Dans le groupe, les hommes étaient minoritaires. A la fin, certains d'entre eux nous ont avoué enfin comprendre ce que vivent les femmes dans les réunions majoritairement masculines... Nous nous sommes aussi engagés dans un plan d'action de formation européen afin de favoriser l'accès des femmes aux responsabilités sportives internationales. Nous avons aussi réalisé un film « Femmes et sport » qui montre le poids de la culture et les discours aberrants prétendument physiologiques, médicaux ou esthétiques qui freinent l'accès des femmes à tous les sports.
En conclusion, le CNOSF a engagé des actions, proposé un programme cohérent, une vraie stratégie. Mais tout cela se heurte au poids de la culture et des mentalités. C'est donc un travail de longue haleine que le CNOSF poursuit en collaboration avec le CIO et les fédérations internationales. Les freins ne viennent pas que des hommes mais aussi des femmes elles-mêmes : lorsqu'on propose un poste de directeur technique national à l'une d'elles, elle se demande si elle va en être capable, si elle va avoir assez de temps... C'est un travail de longue haleine qu'a entrepris le CNOS, car beaucoup reste à faire.
Pour répondre aux questions que vous m'avez adressées par écrit, je vous répondrai pour commencer que le CIO avait décidé que les comités nationaux olympiques (CNO) devaient garantir aux femmes un minimum de postes dans les organes de décision des organismes sportifs - 10 % puis 20 % à compter de 2005. Quelle est la valeur juridique de cette recommandation ? Le CIO avait confié à la Marocaine Nawal El Moutawakel la présidence du Comité d'évaluation des villes candidates pour les Jeux olympiques. C'est donc une jeune femme qui présidait le comité d'évaluation ! Bravo le CIO !
Un mot du parcours de la flamme olympique des Jeux de Pékin; la cause du Tibet ne fait pas de gros progrès, je peux comprendre qu'on critique le CIO mais pas que des manifestants insultent et crachent sur une athlète en fauteuil roulant, Béatrice Hess, qui est la championne française la plus médaillée !
Sur les pourcentages de 10 et 20 %, la France est à la traîne malgré les leçons qu'elle donne aux autres. Dans ma fédération internationale par exemple, le seul continent qui ne soit représenté que par des hommes, c'est l'Europe ! J'ai des collègues femmes asiatiques, africaines, sud-américaines mais mes collègues européens sont tous des hommes !
La recommandation du CIO a-t-elle une valeur juridique ? Non, il est une autorité morale et, à mon avis, c'est plus important. Il ne peut donner d'ordre à aucun gouvernement, à aucune fédération mais il oblige par différents moyens, subordonnant l'inscription aux Jeux à la participation d'équipes féminines.
A quels organismes cette recommandation doit-elle s'appliquer ? Mais à tous, à toutes les fédérations internationales et à tous les CNO. Nous, Français, étions nuls, nous restions « entre mecs » sans nous poser de question, nous sommes maintenant seulement mauvais : nous avons donc progressé parce que nous n'avions pas le choix.
Quelle est la proportion de femmes dans les instances dirigeantes du CNO, des fédérations ? J'ai dit qu'elle progressait. Il faut rappeler l'action de cette femme extraordinaire Giana Angelopoulos-Daskalaki qui avait obtenu l'attribution des Jeux à Athènes et qu'il a fallu rappeler peu après pour en piloter l'organisation... Mais je ne sais pas ce qu'il en est pour le Comité d'organisation des Jeux de Londres.
La participation des femmes aux Jeux olympiques ? Depuis la magnifique victoire d'Hassiba Boulmerka, l'on a progressé en nombre de participantes et en nombre d'épreuves.
Est-il acceptable qu'aux Jeux olympiques de Londres, certaines délégations ne comportent aucune sportive ? Je suis embêté. C'est choquant bien sûr, mais je ne suis pas d'avis de condamner. Il faut continuer à progresser par la persuasion. Le Bahreïn et le Qatar ont franchi le pas. Jetons l'opprobre moral sur les derniers. L'Iran participe aux Jeux avec beaucoup de garçons qui portent tous la barbe et qui ont tous la même date de naissance : avec ce pays, il n'y a pas que la participation féminine qui pose problème... Mais je crois plus à l'autorité morale du CIO qu'à son pouvoir de coercition.
La délégation française se rapprochera-t-elle de la parité dans sa composition ? Oui, pour ce qui est de la participation des athlètes mais il reste un énorme travail à faire pour l'encadrement.
Existe-t-il encore des disciplines sportives olympiques non ouvertes aux femmes ? A ma connaissance, non. La boxe vient de basculer. Et cela arrange bien les pays riches que nous sommes et qui avons les moyens de mettre immédiatement en place ces activités sportives féminines.
En revanche, la natation synchronisée n'est pas ouverte aux hommes...
Faut-il que le président du CIO remette en personne la médaille d'or non seulement au marathonien mais aussi à la marathonienne ? Ça, c'est une bonne idée !
Le messager de Marathon, Philippidès, c'était un soldat ; dans la Grèce antique, l'homme était du côté du Chaos et la femme du Cosmos. Il y a encore le poids de la tradition mais un messager, aujourd'hui, peut être aussi bien féminin que masculin, depuis trois millénaires, les sociétés ont évolué. S'il fut à une époque important symboliquement que cela soit un homme, tel n'est plus le cas aujourd'hui.
Hier, ma grand-mère portait un foulard sur la tête, même pour aller aux champs, et mon grand-père était toujours couvert : il ne serrait jamais la main d'une femme ; il touchait le bord de sa casquette pour la saluer.
La discrimination homme-femme est aussi affaire de génération. Il faut bien comprendre la différence entre tradition et culture : les sociétés évoluant, les règles de fonctionnement doivent suivre.
Vous parait-il légitime que le CIO continue de cautionner des Jeux séparés pour les femmes, alors que la ségrégation sexuelle parait contraire au principe de non discrimination inscrit dans la Charte olympique ? Le CNOSF va-t-il demander au CIO de faire respecter ce principe ?
C'est une question très difficile. Faut-il prévoir des plages horaires spécifiques dans les piscines pour les filles ? Si l'on refuse, ne risque-t-on pas de sanctionner encore plus les femmes ? Évitons les solutions toutes faites. Il revient aussi au politique d'apprécier l'opportunité de telle ou telle mesure.
En France, le sport est unisexe dès le plus jeune âge. Tous les jeunes qui passeront par le Camp olympique de la jeunesse ne se poseront pas la question puisque tous vont s'entraîner ensemble.
Le principe de neutralité du sport, inscrit dans la règle 51 de la Charte, qui proscrit toute forme de propagande politique, religieuse ou raciale, ne doit-il pas conduire à interdire le port de signes religieux ou toute tenue affichant l'appartenance à une religion ? Le CNOSF est-il prêt à demander au CIO de mieux respecter ce principe que par le passé ?
Là aussi, il faut faire la distinction entre tradition et culture. Si j'avais dit à mes grands-parents qu'ils portaient un foulard et une casquette pour des raisons religieuses, ils m'auraient regardé avec de grands yeux. A la messe, les femmes restaient couvertes et les hommes... allaient plutôt au bistrot, mais pas les jeunes.
A la fédération de volley, nous avons eu des difficultés avec l'Égypte car les Européens se sont opposés à une tenue spéciale pour les pays musulmans. Mais il a fallu convaincre les dirigeant de la fédération, et non pas les athlètes, qui n'y étaient pour rien. Aujourd'hui, les musulmanes qui le souhaitent pratiquent avec la tenue normale, sauf qu'en-dessous, elles ont des vêtements qui couvrent leurs bras et leurs jambes et certaines portent le voile. Décemment, on ne peut pas leur interdire de participer aux Jeux olympiques ! Comme je l'ai dit, il faut bien faire la distinction entre tradition et culture. Nous sommes dans un détournement de la religion : on culpabilise à l'avance la victime pour déculpabiliser le coupable. Nous avons discuté de cette question avec des collègues musulmans afin de lutter contre le phénomène. Il n'est pas souhaitable de voir des voiles aux Jeux olympiques. Mais nous ne pouvons refuser les femmes qui les portent, d'où l'embarras du CNOSF mais aussi du CIO. Nous constatons que, dans une même équipe de volley, il y a des femmes musulmanes qui s'habillent comme les autres athlètes tandis que d'autres masquent certaines parties de leur corps.
Aux championnats du monde universitaire (UNSS), l'Algérie s'est retrouvée contre Israël : l'équipe a refusé de jouer.
J'étais au championnat du monde cadets-garçons en Algérie auquel l'Iran participait. Nous étions deux juges francophones, un Belge et un Français. Le Belge était procureur du roi. Il y avait des garçons et des filles ramasseurs de balles en short. Un responsable de la télévision iranienne a pris une gamine par les cheveux pour l'éjecter du cours : il ne supportait pas qu'une fille puisse passer à la télévision. Le procureur du roi n'a pas accepté cette attitude et il a fait comprendre au chef de la délégation iranienne que ce comportement était inacceptable. Le collègue algérien qui faisait aussi partie du jury a été difficile à convaincre car l'honneur des hommes était en jeu. Pourtant, grâce à cet incident, on a progressé car nous nous sommes parlé. Certes, des dispositions législatives sont importantes mais, pour nous, l'essentiel est de faire partager les valeurs du sport et non pas de les imposer.
Le rôle du président du CIO est considérable et il est parfois considéré comme un chef d'État. Il s'agit vraiment d'une autorité morale. Nous avons reçu Juan-Antonio Samaranch, lorsqu'il était président du CIO, comme un véritable chef d'État et sa parole comptait. L'actuel président doit donc promouvoir l'égalité entre les sexes et nous vous demandons de nous soutenir. La valeur universelle du sport doit servir aux filles : en France, les femmes ont trop longtemps souffert d'un universel qui ne concernait que les hommes. Il leur a ainsi fallu attendre cent ans de plus que les hommes pour avoir le droit de vote ! Et encore, le Général De Gaulle a dû passer par une ordonnance pour surmonter les réticences du Parlement et, en particulier, du Sénat. Nous rêvons d'un universel pour tous et toutes.
A la fin des années 1990, un tournant considérable a eu lieu : les différents alibis et tabous se sont effondrés.
Il reste des blocages importants, et c'est pourquoi nous réclamons des Jeux olympiques pour les hommes et pour les femmes, même si ce n'est pas dans la tradition de Coubertin.
Coubertin n'a pas été novateur dans tous les domaines.
Je vous remercie pour cette audition où vous avez fait preuve d'un grand enthousiasme. La délégation va faire des propositions et j'ai senti que nous allions avoir des alliés précieux.
Et vous avez également le soutien de la troisième assemblée.