637 interventions trouvées.
...essivement dans différentes parties de l'UHSA. Ces parcours sont conçus de manière plus ou moins fluide. Les malades qui arrivent au sein de l'UHSA nécessitent une hospitalisation à temps plein car ils sont en situation de crise. Si un premier traitement a parfois pu être administré au sein de l'établissement pénitentiaire où ils se trouvaient, ou du SMPR où ils ont été transférés, voire dans un hôpital extérieur, les malades qui arrivent en UHSA sont dans une situation qui implique une première phase d'observation et de prise en charge médicamenteuse souvent lourde. Nous avons surtout pu le constater à Lyon. À l'issue de cette première phase, la pathologie peut être précisément déterminée, et un traitement destiné à la stabiliser peut être mis en place. Enfin, dans une troisième phase, le pat...
...té au sein des unités de soins. Plus largement, les critiques adressées aux UHSA rejoignent celles relatives à notre système pénitentiaire en général et, plus spécifiquement, à l'incarcération des personnes atteintes de troubles mentaux. C'est sur un fond de polémique que les UHSA ont été créées, polémique nourrie par une déclaration du Président de la République de l'époque, qui avait parlé d'« hôpital-prison ». On a pu craindre que ces unités servent à cautionner l'enfermement des personnes malades dans une optique de protection de la société peu compatible, vous en conviendrez, avec le respect des droits individuels. L'équipe médicale de l'UHSA du Vinatier nous a expliqué le long travail de discussion en son sein et auprès des autres psychiatres pour fonder et expliquer leur projet thérapeut...
...e point de vue. Le secteur de la psychiatrie, que j'essaye de suivre dans mon département, est largement sinistré, tout comme le secteur pénitentiaire. Je partage l'avis d'Alain Milon : ce n'est pas parce qu'on a des problèmes psychiatriques qu'on est forcément dangereux. Or j'ai le sentiment que les magistrats ne sont pas suffisamment formés pour faire la part des choses entre l'internement en hôpital psychiatrie et l'internement dans les UHSA. Comment faire pour mieux former nos magistrats ou, à tout le moins, les aider à faire la part des choses entre la psychiatrie et l'incarcération ? J'ai suivi un stage destiné aux parlementaires au tribunal de Toulouse. L'un des juges me disait qu'il se référait à l'avis du psychiatre sur les personnes qu'il devait auditionner. Peut-être faudrait-il un...
Je veux tout d'abord louer la précision du travail qui a été réalisé, et surtout l'humanité qui en émane. Vous n'avez pas évoqué le choix qui a été fait de construire des unités situées dans les hôpitaux psychiatriques et non dans les prisons. Or la construction d'une UHSA dans un hôpital psychiatrique doit démarrer de zéro. Les coûts sont donc bien plus élevés que pour une construction à l'intérieur d'une prison. Ceci oblige à des transfèrements assez fréquents, avec les difficultés que vous avez relevées pour trouver des personnels susceptibles d'accompagner les prisonniers vers l'UHSA. Comment la question a-t-elle été tranchée ?
Le prix d'hospitalisation à l'UHSA s'élève à 650 euros par jour, comme dans un hôpital psychiatrique. Parmi les malades que nous avons rencontrés, plus de la moitié sont détenus pour des crimes de sang. Il ne s'agit pas de personnes radicalisées. C'est une population très particulière.
Pourquoi ne pas implanter ces unités dans les prisons ? C'est une question de philosophie. Les détenus qui souffrent de troubles psychiatriques graves doivent bénéficier des mêmes soins qu'un patient ordinaire. Or les soins relèvent des structures de santé, donc de l'hôpital. Par ailleurs les hôpitaux psychiatriques ont généralement des terrains disponibles pour la construction. Il s'agit de réfléchir en termes de territoire pour permettre un meilleur maillage. Nous avons été interpellées - et nous pensons qu'il faut trouver une solution à cette question - au sujet des transports. En effet, le patient qui devrait quitter l'UHSA un jour donné ne sort souvent que le ...
... Docteur Max-André Doppia, président d'Avenir hospitalier. - Nous sommes très honorés d'être reçus en tant que représentants syndicaux. Mon syndicat, Avenir hospitalier, représente environ un quart des praticiens hospitaliers. Nous possédons une expertise en matière de risques médico-sociaux. Les chiffres sont trop élevés, même si je suis choqué d'entendre dire parfois que le taux de suicide à l'hôpital n'est pas plus élevé qu'ailleurs. Le suicide ne constitue que la partie émergée des risques psychosociaux à l'hôpital. L'essentiel n'est pas visible ; les pouvoirs publics ont du mal à entendre ces souffrances qu'en tant qu'acteurs de terrain nous connaissons bien et dont nous sommes les porte-paroles. Les Français, à 85 %, plébiscitent l'hôpital public, son efficacité. Pourtant les professionnel...
Lorsqu'on évoque les questions de démographie et d'attractivité de l'hôpital, il faut mettre sur la table le problème du niveau de rémunération des praticiens par rapport au secteur privé, en particulier pour les spécialistes. Les choses étaient peut-être comparables il y a trente ans, mais ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, les rémunérations du privé sont sans commune mesure avec celles du public, d'autant plus que vous y atteignez le plafond indiciaire au bout de seulem...
Tout d'abord, merci pour ces témoignages qui vont dans le sens de ceux que nous avons entendus ou connaissons. Il est vrai que la loi HPST a cassé la collégialité qui pouvait exister entre les parties administratives et soignantes de l'hôpital et que la loi de modernisation de notre système de santé ne l'a pas rétablie. C'est pourquoi je rejoins la question d'Yves Daudigny sur le rôle de la commission médicale d'établissement, en particulier en matière d'organisation de l'hôpital ou de nomination des chefs de pôle. Il me semble que la communauté soignante doit retrouver la place qui doit être la sienne. Vous avez évoqué la question de...
...nt voyez-vous les choses en la matière ? Ensuite, je souhaite remercier le docteur Trévidic de sa mise au point - salutaire - sur les trente-cinq heures ! Le statut des praticiens hospitaliers doit être revu et les métiers reconnus, y compris pour les paramédicaux. L'absence de cette reconnaissance crée une insatisfaction, une souffrance. Enfin, parler de management est-il vraiment utile à l'hôpital public ? Je ne suis pas certaine que cela reflète bien ce qu'il doit être car, pour nous, il n'est pas une entreprise comme une autre.
...gement les propos de Laurence Cohen et je souhaite remercier les intervenants. En ce qui concerne le financement, je me demande vraiment comment l'on peut continuer à fonctionner dans de telles conditions. Demander chaque année des économies ne peut pas durer indéfiniment... Nous devons aussi nous poser la question de l'organisation et je trouve que le terme de management n'a pas sa place à l'hôpital. C'est un dévoiement car il doit être dirigé par des équipes, au service des patients. Finalement, la loi HPST, en introduisant ce management vertical, a cassé la gestion humaine. Enfin, comment les hôpitaux peuvent-ils continuer à exercer leurs missions de service public ? Dans mon département, ils rencontrent de très grandes difficultés, par exemple en matière psychiatrique. Ils doivent conser...
Je souhaite également vous remercier. Je ne suis pas médecin, mais il m'est arrivé d'être un patient et, en tant qu'élu, je siège au conseil de surveillance de l'hôpital Le Vinatier dans l'agglomération lyonnaise, que nous avons profondément restructuré. Je sais que les personnels hospitaliers ont le sens de l'éthique et des responsabilités. Malgré le grand nombre de métiers présents, la gestion des ressources humaines est souvent déficiente et les aspects liés aux coûts ou à l'organisation ont longtemps été minorés, voire insignifiants. Dans les entreprises pr...
Aujourd'hui, les charges administratives rebutantes, l'éloignement des lieux de décision, le numerus clausus, le niveau des salaires ou encore le temps de travail affectent l'attractivité de l'hôpital pour les médecins. Les choses devraient pourtant s'améliorer et certains services fonctionnent bien, malgré tout. J'ai été surpris de voir que certaines souffrances ont explosé depuis 2000, alors qu'elles ne sont pas particulièrement mises en avant. Enfin, quel est le rôle de la commission médicale d'établissement en matière de recrutement, en particulier vis-à-vis du directeur ? Docteur Jean-M...
Merci pour vos interventions qui font entrer la vie dans notre hémicycle, quitte à choquer certains. C'est le groupe CRC qui a pris l'initiative d'un débat sur l'hôpital, au cours duquel nous y avons dénoncé la mauvaise qualité de vie au travail. Nos propos ont été largement mis en doute par le ministère et par nombre de nos collègues. D'où l'importance de cette audition. Pour ma part, je me rends souvent dans les hôpitaux pour savoir ce qui s'y passe. Et je déplore la contradiction entre les propos de la ministre, qui prône le dialogue social, et ses actes, qui ...
Inutile de polémiquer, surtout après de tels témoignages. Ayant longtemps exercé à l'hôpital, je continue à m'y rendre régulièrement. La satisfaction des patients est grande, en général, car vous dispensez des soins d'une qualité remarquable. Certes, la situation des urgences se détériore depuis des années, mais vos qualités et vos compétences sont des atouts réels qu'il faut aussi savoir mettre en valeur. Il est vrai que dans l'organisation du travail, cela fait des années que l'on diss...
Dans la vie, hors la santé, tout est détail. Que celle-ci vienne à flancher et tout bascule. On le voit bien à l'hôpital. L'espace de dialogue avec le patient fait partie du soin. Or la T2A l'a fait disparaître. Les chefs multiplient les actes techniques, sont harassés de travail et n'ont plus le temps de mettre un pied dans leur service. Et les contraintes financières imposent des rotations de personnel. Pensez-vous qu'il faudrait revenir sur la T2A ? Il faut ré-humaniser l'hôpital.
Merci pour vos explications. Nous avons bien conscience des difficultés et des dysfonctionnements de l'hôpital. Qu'une infirmière passe de pédiatrie à un service de réanimation sans y être formée en est le témoignage. Il est évident que son stress n'en pouvait qu'être accru. Les chefs de service sont de plus en plus absorbés par les tâches administratives et ne prennent plus le temps d'échanger avec leurs équipes. De même, le dialogue avec les malades n'est plus suffisant alors qu'il fait partie du traite...
Merci pour vos témoignages. Certes, l'hôpital a subi l'instauration de la T2A, des 35 heures, des GHT ou du virage ambulatoire - qui est peut-être la mutation la plus profonde car elle réduit considérablement la relation humaine avec le patient. Quels changements préconisez-vous ? Le management interne de l'hôpital dépend aussi beaucoup des qualités humaines du directeur et de son équipe. Et celles-ci font parfois cruellement défaut. Pourtan...
Depuis le débat en séance sur la situation de l'hôpital, le 12 janvier, dont notre groupe avait pris l'initiative, j'ai reçu un grand nombre de témoignages de médecins, d'infirmiers et d'autres agents, qui nous remercient d'avoir posé la question de la souffrance au travail des professionnels de santé. Je vous remercie à mon tour, monsieur le président, d'avoir organisé cette table ronde, qui sera suivie d'une autre où les organisations syndicales et ...
...nfirmiers et aux équipes de soignants. Trois thématiques les préoccupent plus particulièrement : la frustration - vous avez évoqué ces soignants qui passent en courant devant les familles parce qu'ils ne peuvent les prendre en charge -, la place qui leur est assignée dans le service et la question de l'objectif de l'exercice de leur métier. Rappelons que le service est l'élément structurant de l'hôpital, le pivot de son organisation. Les médecins sont recrutés sur la foi de leurs qualités professionnelles, pas de leur capacité à animer des équipes ; or le projet de service concerne l'ensemble du personnel. Les résultats sont meilleurs et les difficultés du travail mieux acceptées, si les objectifs sont partagés. La T2A a imposé la notion de productivité, jusqu'alors très inhabituelle en milieu ...