Interventions sur "obésité"

57 interventions trouvées.

Photo de Émilienne PoumirolÉmilienne Poumirol :

... ont contribué à améliorer les comportements en matière d'alimentation. Si les produits ultra-transformés focalisent l'attention, j'espère que l'éducation jouera un rôle bénéfique en matière d'alimentation. Comme l'a rappelé Élisabeth Doineau, les dépenses de santé deviendront insoutenables si nous n'accomplissons pas des progrès suffisants dans la prévention de pathologies chroniques - diabète, obésité, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque - qui grèvent les comptes de la sécurité sociale.

Photo de Christine Bonfanti-DossatChristine Bonfanti-Dossat :

Mme Courades a affirmé que la taxe sur les boissons sucrées n'était pas corrélée à la réduction de l'obésité dès lors que certaines habitudes ont été prises. Or cette taxe a permis, dans de nombreux pays, de réduire la consommation de ce type de boissons et de réinvestir les sommes dégagées dans des programmes de prévention. Pourquoi une taxe comportementale, qui a donné des résultats probants avec le tabac, ne fonctionnerait-elle pas pour les boissons sucrées ? Par ailleurs, les taxes appliquées aux é...

Photo de Elisabeth DoineauElisabeth Doineau, rapporteure générale :

...vant l'âge de 3 ans, contrairement aux pratiques de la génération précédente, ce qui forcera les professionnels à proposer des produits transformés contenant moins de sucre, moins de sel et moins de gras. À l'inverse, les familles plus précaires peinent à appréhender les préconisations formulées en termes d'alimentation, et c'est en leur sein que l'on trouve le plus souvent des enfants atteints d'obésité ou surconsommant certains produits. Des produits tests pourraient donc être utilisés, de manière à la fois éducative et ludique, afin de conseiller les enfants, quelle que soit la famille dans laquelle ils vivent.

Photo de Annick BillonAnnick Billon, co-rapporteure :

...parfois touchés, également. Si l'on considère que l'alimentation joue un rôle important dans l'évolution des morphologies, que penser de la viande que l'on vend dans les supermarchés, dont on sait qu'elle est pleine d'hormones ? Sa consommation peut-elle influer sur la puberté plus ou moins précoce des jeunes filles ? Dans mon territoire, situé en bord de mer, il semble qu'il y ait moins de cas d'obésité, car l'environnement favorise une activité physique régulière. Disposons-nous d'études scientifiques pour appuyer cette théorie ? En France, les rythmes scolaires sont lourds, notamment si on les compare à ceux de l'Australie, où l'école finit à 15 heures. Nos jeunes ont moins d'activité physique qu'ailleurs, et la charge de travail liée aux études secondaires empêche certains d'avoir la moindre ...

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

...s sur l'impact, sur le long terme, de la consommation d'alcool, notamment chez les jeunes filles ? Lorsque les graisses fondent, que deviennent les produits chimiques qui y étaient stockés ? Le corps les absorbe-t-il ? Peut-on considérer que les graisses constituent une protection pour le corps ? Pr. Karine Clément. - Il y a une attrition des médicaments contre les maladies cardiométaboliques. L'obésité ou le diabète ne sont jamais des pathologies isolées. Les personnes sont très diverses, on ne saurait donc résoudre ces problèmes par un traitement de masse. Par ailleurs, les laboratoires pourraient se heurter à des difficultés économiques s'ils décident de personnaliser les traitements. Les laboratoires en sont-ils capables ? Pr. Karine Clément. - Certains développent déjà des traitements « ...

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

On manque de statistiques et de connaissances genrées dans le domaine de la santé plus que dans d'autres. Quid du rôle de l'éducation et de l'école dans la prévention des maladies cardiométaboliques ? Pr. Karine Clément. - Je suis tout à fait d'accord avec vous. Depuis vingt ans, les connaissances scientifiques sur l'obésité ont considérablement évolué. On sait pourquoi l'on prend du poids ; on a identifié les facteurs environnementaux en cause. Néanmoins un fossé subsiste entre cette connaissance scientifique très précise et les messages transmis au grand public. L'école a certainement un rôle à jouer pour le combler. Nous en avons pris conscience et allons établir des messages à disséminer.

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

Entre 2001 et 2004, la santé était l'une des compétences du département, notamment la santé publique primaire. Dans ce cadre, j'ai eu l'occasion de mettre en oeuvre deux actions : la maîtrise du syndrome d'alcoolisation brutale et la lutte contre l'obésité infantile. Nous avions travaillé avec les cuisiniers des cantines scolaires pour qu'ils contribuent à changer l'alimentation des enfants. Le système a ensuite été étendu aux écoles primaires. Cela avait été un vrai succès. Bien que la santé soit désormais une compétence de l'État, notre action perdure depuis lors. Au Canada, les enfants emportent des « lunch boxes » à l'école. Le contenu de ces b...

Photo de Michelle MeunierMichelle Meunier :

Vous insistez sur la nécessité de genrer la recherche. C'est une perspective optimiste. Dans quelle mesure l'obésité a-t-elle un caractère héréditaire ? Pr. Karine Clément. - Oui, les connaissances dont nous disposons sur le génome humain valident ce que les études épidémiologiques avaient établi : le patrimoine génétique joue un rôle dans le cas de l'obésité. Nous avons commencé à identifier les gènes en cause, mais surtout à mettre ceux-ci en relation avec notre environnement et les bactéries présentes dans ...

Photo de Brigitte BoutBrigitte Bout, rapporteur :

Si nous avons entrepris ce travail de dix-huit mois pour rédiger un nouveau rapport sur l'obésité, c'est pour dissiper certains lieux communs. Afin d'établir des stratégies de traitement et de prévention sur des bases scientifiques, nous avons parcouru la France, procédé à 234 auditions, visité nombre de centres de nutrition, dont 79 à l'étranger. Quelles sont les caractéristiques de l'obésité ? L'évaluation clinique de cette maladie est complexe. On se fonde généralement sur l'indice de mas...

Photo de Brigitte BoutBrigitte Bout, rapporteur :

...publicité, à laquelle les jeunes enfants sont particulièrement sensibles : le bandeau informatif obligatoire, difficile à lire, ne sert à rien. Il faut aussi mentionner l'augmentation des portions et l'accès illimité à la nourriture. La sédentarisation, je le répète, a des effets très néfastes. L'impact du développement technologique ne doit pas être négligé. Enfin, de nouveaux déterminants de l'obésité sont apparus : le stress - car les gens stressés compensent leur malaise en mangeant des produits sucrés ou gras -, certains médicaments, les polluants et perturbateurs endocriniens auxquels Gilbert Barbier consacrera bientôt un rapport au nom de l'Opecst. Doit-on considérer l'obésité comme une adaptation physiologique à notre mode de vie ? L'obésité est une maladie chronique qui peine à être re...

Photo de François AutainFrançois Autain :

Je félicite Mme Bout pour son excellent rapport. Mais doit-on considérer l'obésité comme une maladie ? Certains ont tendance à tout médicaliser - la vieillesse, la ménopause... -, non sans arrière-pensées puisque cela permet de vendre des médicaments ou des régimes... Car il faut parler non seulement des médicaments qui rendent obèse, mais aussi de ceux qui sont censés traiter l'obésité. Je ne citerai aucun laboratoire... La baisse des prix agricoles est avérée, mais le consom...

Photo de Christiane DemontèsChristiane Demontès :

Je voudrais insister sur le rôle des inégalités sociales dans l'obésité. Je suis maire d'une commune ouvrière, où j'ai fait réaliser en 2008 un diagnostic santé : nous avons constaté que la morbidité liée à l'obésité était bien supérieure à la moyenne départementale. On a trop tendance à renvoyer les obèses à leur responsabilité personnelle, contrairement aux anorexiques. C'est un enjeu de santé publique ! J'aimerais que les ARS aident les communes dans leur combat....

Photo de Sylvie DesmarescauxSylvie Desmarescaux :

Je m'interroge sur le rôle effectif du poids à la naissance pour juger du risque d'obésité. En revanche, je suis tout à fait d'accord pour souligner le rôle de l'éducation : dans ma région, une étude a montré que le plat favori des enfants à la cantine était les frites ! Faire la cuisine soi-même est plus sain que de manger des plats cuisinés, et coûte moins cher. Toutes les formes d'obésité sont-elles des maladies ? Je ne le crois pas : beaucoup sont liées à une mauvaise alimentation...

Photo de Brigitte BoutBrigitte Bout, rapporteur :

Pour répondre à Sylvie Desmarescaux, l'obésité peut être appelée une maladie lorsqu'elle est liée à un dysfonctionnement du système intestinal ; mais quelle qu'en soit l'origine, elle a des conséquences néfastes sur la santé et nécessite une prise en charge sanitaire. J'ai parlé de la baisse des prix des produits agricoles, mais ce sont surtout les produits agro-industriels que j'avais en tête, par exemple la farine 80, moins chère et moins ...

Photo de Sylvie DesmarescauxSylvie Desmarescaux :

Mais cela favorise-t-il vraiment l'obésité ? Je connais bien des contre-exemples.

Photo de Gilbert BarbierGilbert Barbier, sénateur :

..., M. Gilbert Barbier, sénateur, a estimé qu'il existait une forte suspicion de lien entre certaines affections et l'exposition à des perturbateurs endocriniens. Il a constaté que les travaux de la Société internationale d'endocrinologie avaient synthétisé les études rapportant des effets potentiels des perturbateurs endocriniens sur la reproduction, certains cancers, le développement cérébral, l'obésité et les troubles cardiovasculaires. Il a ajouté que, depuis quelques années, des expérimentations très poussées étaient réalisées chez l'animal - rats, singes, poissons - et que les premières études chez l'homme sur des cohortes significatives commençaient à être publiées. Il a néanmoins insisté sur les obstacles existant pour prouver les relations de cause à effet des perturbateurs endocriniens...

Photo de Brigitte BoutBrigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST :

a insisté sur le fait que le rapport présenté à l'Office représentait le fruit d'un immense travail d'investigation puisque 234 personnes ont été auditionnées, dont 100 au Sénat, 55 en province et 79 au cours des déplacements à l'étranger. Elle a alors présenté les cinq parties de ce rapport : - une première partie sur les caractéristiques de l'obésité qui est une maladie à part entière avec une analyse de ses déterminants, de ses conséquences sur la santé humaine, mais également sur le système de santé ; - une deuxième partie sur les apports de la recherche en matière de traitement de l'obésité qui s'intéresse notamment aux voies de recherche prometteuses pour traiter l'obésité ; - une troisième partie qui porte sur les apports de la science...

Photo de Alain VasselleAlain Vasselle, sénateur :

a soutenu les orientations présentées précédemment et en particulier la suppression de l'exonération de la taxe sur la publicité pour les produits alimentaires manufacturés et les boissons avec ajout de sucres, et le principe de porter son taux à 5 %. En revanche, il a regretté l'absence de propositions visant à lutter efficacement contre l'obésité des populations les plus défavorisées, qui sont également les plus touchées par ce fléau.

Photo de Brigitte BoutBrigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST :

...les populations à risque, et qu'il convenait de privilégier les interventions de proximité et de communauté, qui mettent les individus en situation de s'approprier les conseils sur une alimentation plus équilibrée et une plus grande activité physique. Elle a alors cité l'étude « Fleurbaix Laventie Ville Santé » qui a démontré que ce type d'action avait un effet réel sur le taux de prévalence de l'obésité de l'ensemble de la population, dont les catégories les moins favorisées.

Photo de Bruno SidoBruno Sido, sénateur :

... avancée repose sur le fait que la santé semble malheureusement une notion abstraite dans les milieux populaires, qui ne constitue pas une valeur fondamentale. L'Office a, alors, adopté à l'unanimité le rapport d'information présenté par Mme Brigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST, sur « l'organisation de la recherche et ses perspectives en matière de prévention et de traitement de l'obésité ».