Amendement N° 840 rectifié (Retiré)

Engagement de la procédure accélérée pour l'examen d'un projet de loi

Discuté en séance le 10 avril 2015
Avis de la Commission : Demande de retrait — Avis du Gouvernement : Demande de retrait
( amendement identique : 381 )

Déposé le 7 avril 2015 par : MM. Bizet, G. Bailly, Mme Bouchart, M. Calvet, Mme Cayeux, MM. César, Commeinhes, de Nicolay, Delattre, Houel, Mme Gruny, MM. Laménie, Lefèvre, P. Leroy, Longuet, Mme Mélot, MM. Milon, Morisset, Perrin, Pierre, Raison, Reichardt, Trillard, Vaspart, Vogel.

Photo de Jean Bizet Photo de Gérard Bailly Photo de Natacha Bouchart Photo de François Calvet Photo de Caroline Cayeux Photo de Gérard César Photo de François Commeinhes Photo de Louis-Jean de Nicolay Photo de Francis Delattre Photo de Michel Houel Photo de Pascale Gruny Photo de Marc Laménie 
Photo de Antoine Lefèvre Photo de Philippe Leroy Photo de Gérard Longuet Photo de Colette Mélot Photo de Alain Milon Photo de Jean-Marie Morisset Photo de Cédric Perrin Photo de Jackie Pierre Photo de Michel Raison Photo de André Reichardt Photo de André Trillard Photo de Michel Vaspart Photo de Jean Pierre Vogel 

Après l’article 10 C

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le premier alinéa du I de l’article L. 442-6 du code de commerce, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« …° De pratiquer à l’égard d’un partenaire économique ou d’obtenir de lui des prix, des délais de paiement, des conditions de vente ou des modalités de vente ou d’achats discriminatoires et non justifiés par des contreparties réelles en créant de ce fait, pour ce partenaire, un désavantage ou un avantage dans la concurrence ; ».

Exposé Sommaire :

Rétablir l'article L.442-6-1 du code du Commerce qui fut abrogé par la loi du 4 août 2008, pour protéger le contractant le plus faible.

Depuis 2008, et le vote de la loi de modernisation de l'économie, la situation économique a radicalement changé.

Depuis 2008, le paysage de la distribution a radicalement changé lui-aussi.

Depuis 2008, le déséquilibre entre distributeurs et fournisseurs n'a cessé de se renforcer.

Depuis quelques mois les concentrations des distributeurs se sont accélérées si bien qu'aujourd'hui 93% de la puissance d'achat est entre les mains de 4 centrales dont dépendent des milliers de fournisseurs, multinationale, PME et TPE.

Le balancier du déséquilibre est désormais bloqué en faveur de la distribution et la dépendance économique est devenue la situation de fait. Pas une entreprise, quelle que soit sa taille, qui ne soit en situation de dépendance totale d'un ou de plusieurs distributeurs.

La négociation commerciale dans cette situation n'en est plus une : elle se résume à une capitulation, tôt ou tard, devant les conditions du distributeur sous peine de perdre d'un seul coup 20, 30, 50 voire 90% de son chiffre d'affaires.

Dans cette situation, la concurrence saine, celle qui entretient une compétition au mérite, et en faveur des consommateurs n'existe plus. Reste uniquement une guerre sur les prix, une guerre des prix entre enseignes, pour gagner des part de marché, pour se partager l'existant, pas pour créer de la valeur. Les premières victimes sont les entreprises de l'alimentaire et les agriculteurs.

Cette guerre des prix n'est pas sans conséquence sur l'économie française : depuis 1 an, une spirale déflationniste est enclenchée avec une déflation sur les produits alimentaires aujourd'hui à -0, 8%. Une situation inédite !

Certains produits sont vendus aujourd'hui au même prix qu'il y a 7 ou 10 ans alors que dans le même temps les matières premières ont fortement augmenté (ex : pain de mie, yaourts, etc).

Après plus de 7 ans de libre négociabilité, aucun point positif ne peut être mis au crédit du nouveau régime juridique de la négociation, mais au contraire nous avons assisté à une dégradation très forte des relations au sein de la filière, constat partagé par l'ensemble des producteurs agricoles, des industriels et de nombreux distributeurs.

Cet amendement propose donc de réagir et de corriger une situation avant qu'elle n'entraîne le reste de l'économie dans la déflation. Il s'agit de rendre aux fournisseurs une prérogative qu'ils n'auraient jamais dû perdre : fixer la valeur de leur produit.

Et rendre par la même occasion à la négociation son vrai rôle : celui de mettre en concurrence les fournisseurs sur leurs produits et leur prix et les distributeurs sur la qualité de leurs relations avec les consommateurs.

C'est au consommateur qu'il revient de choisir le produit qu'il veut acheter, dans quel magasin et le prix qu'il est prêt à accepter.

En revenant sur la libre négociabilité au profit de la non-discrimination tarifaire, c'est la guerre des prix que l'on attenue et pas la concurrence qui demeure entre industriels et entre distributeurs. Le prix bas ne doit pas l'être au point de faire disparaître l'industrie. Sinon, à terme, c'est le consommateur / citoyen qui sera le premier perdant. Le prix le plus bas n'est pas le prix le plus juste.

NB:La présente rectification porte sur la liste des signataires.

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