Amendement N° II-238 (Rejeté)

Mise au point au sujet d'un vote

Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 22 novembre 2022 par : MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi, Mme Poncet Monge, M. Salmon, Mme Mélanie Vogel, les membres du groupe Écologiste - Solidarité, Territoires.

Photo de Guy Benarroche Photo de Daniel Breuiller Photo de Ronan Dantec Photo de Monique de Marco Photo de Thomas Dossus Photo de Jacques Fernique Photo de Guillaume Gontard Photo de Joël Labbé Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Daniel Salmon Photo de Mélanie Vogel 

I. – Créer le programme :

Fonds pour la création d’un programme d’accompagnement Justice-Santé mentale

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

ProgrammesAutorisations d’engagementCrédits de paiement
+-+-
Justice judiciaire

dont titre 2

Administration pénitentiaire

dont titre 2

15 000 00015 000 000
Protection judiciaire de la jeunesse

dont titre 2

Accès au droit et à la justice
Conduite et pilotage de la politique de la justice

dont titre 2

Conseil supérieur de la magistrature

dont titre 2

Fonds pour la création d’un programme d’accompagnement Justice-Santé mentale15 000 00015 000 000
TOTAL15 000 00015 000 00015 000 00015 000 000
SOLDE00

Exposé Sommaire :

Un rapport d’information du Sénat, publié le 5 mai 2010 Prison et troubles mentaux : Comment remédier aux dérives du système français ? faisait état d’un constat alarmant et malheureusement toujours d’actualité : une personne détenue sur quatre souffrirait de troubles psychotiques, associée parfois à une problématique addictive . C’est huit fois plus que dans la société libre. Un grand nombre de détenus souffrent de troubles mentaux sans être pris en charge dans de bonnes conditions.

L’incarcération étant un facteur aggravant les troubles, le milieu carcéral a dû s'adapter sans pouvoir faire face à l’ampleur du phénomène : offre de soins ambulatoires incomplète avec des postes de psychiatre non pourvus, insuffisance de places en unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) et problème de répartition sur le territoire.

Les UHSA, bien qu’ayant amélioré sensiblement la prise en charge des détenus en souffrance mentale, sont devenus au fil du temps, des « hôpitaux-prison » où les détenus occupent des lits, parfois plusieurs années, jusqu’à la fin de leur peine.

D’autres détenus alternent entre période d’incarcération et période d’hospitalisation en UHSA, sans pouvoir bénéficier d’une démarche de soin sur le long terme.

Au-delà du manque de moyens, la prison – par son architecture, ses normes de sécurité, sa fonction d’enfermement même – est un terrain intrinsèquement hostile au soin.

C’est pourquoi le Québec a mis en place depuis plus de 20 ans, un programme d’accompagnement justice-santé mentale, atteint un taux provincial de réussite de 80 %.

Ce programme permet d'accompagner et d'encadrer les personnes présentant une problématique de santé mentale et ayant commis des infractions criminelles dans le processus judiciaire, tout en leur donnant les moyens pour améliorer leur situation.

Tout en offrant des dispositifs alternatifs en milieu ouvert, la collaboration avec les acteurs de la santé et des services sociaux amoindrit les facteurs menant la personne à commettre l’infraction.

Le présent amendement a ainsi pour objet de lancer une expérimentation pour déployer le programme d'accompagnement Justice-Santé mentale en France.

Pour ce faire, il est proposé de transférer 15 millions d’euros de l’action 01 « Garde et contrôle des personnes placées sous main de justice » du programme 107 « Administration pénitentiaire » destinés majoritairement à la construction de places de prison, pour abonder la création de ce nouveau programme.

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