Amendement N° 3139 (Rejeté)

Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023

Discuté en séance le 11 mars 2023
Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 1er mars 2023 par : Mmes Poncet Monge, Mélanie Vogel, MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi, Salmon.

Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Mélanie Vogel Photo de Guy Benarroche Photo de Daniel Breuiller Photo de Ronan Dantec Photo de Monique de Marco Photo de Thomas Dossus Photo de Jacques Fernique Photo de Guillaume Gontard Photo de Joël Labbé Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Daniel Salmon 

Alinéa 112

Compléter cet alinéa par les mots :

diminué de quatre années

Exposé Sommaire :

La retraite progressive est un dispositif essentiel pour le maintien en emploi des séniors et la prise en compte de l’accroissement de leur vulnérabilité face aux risques dont les risques psychosociaux. Selon le rapport de la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale, le nombre de bénéficiaires du dispositif « a connu depuis 2015, une importante augmentation, ayant notamment été multiplié par 4, 4 pour le régime général depuis cette date. » Selon la CNAV, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 7% depuis 2019 et concerne 22 604 bénéficiaires en 2021. Si le gouvernement projette une augmentation du nombre de bénéficiaires pour atteindre près de 50 000 personnes en 2027, les freins à ce dispositif restent nombreux et devraient être levés pour que l’ensemble des personnes pouvant prétendre à ce dispositif puisse en être bénéficiaires.

De fait, selon les chercheurs Serge Volkoff et Corinne Gaudart « beaucoup de senior se maintiennent en activité professionnelle à condition de disposer d’aménagements du temps qui leur conviennent. La sortie d’un système contraignant d’horaires ou de rythmes est alors pour ces personnes une condition pour ne pas sortir de la vie active ».

En outre, les bénéfices pour la santé sont nombreux puisque les chercheurs notent entre autres une réduction du stress et de la fatigue, source de nombreux risques psychosociaux. Car les risques augmentent au fil de l’âge, comme le démontre la DARES qui note que 25 % des accidents du travail en France concernent les salariés de plus de 50 ans alors que ceux-ci représentent 29 % des salariés. De la même façon, 58 % des décès concernent les plus de 50 ans contre 8 % chez les moins de 30 ans.

Afin de prévenir l’augmentation des risques et de permettre à un maximum de personnes de profiter de la retraite progressive, il est important que l’âge d’accès au dispositif corresponde à un âge cohérent avec l’accroissement de la vulnérabilité.

En repoussant l’âge d’ouverture des droits de deux ans, sans modifier l’accès au dispositif qui est possible deux ans avant l’AOD, le présent projet de loi constitue un frein pour de nombreux seniors qui vont devoir attendre 62 ans pour en bénéficier. Si donc le gouvernement souhaite favoriser le maintien en emploi des seniors, l'âge d’accès au dispositif doit tenir compte de l’accroissement de leur vulnérabilité et du fait, comme souligné plus haut, que les seniors se maintiennent en activité à condition d’avoir accès à des aménagements du temps dans leur emploi.

Le présent amendement se propose en conséquence de maintenir l’accès au dispositif de retraite anticipée à 60 ans.

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