Amendement N° II-1210 (Rejeté)

Mise au point au sujet d'un vote

Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 4 décembre 2023 par : MM. Gontard, Mellouli, Benarroche, Grégory Blanc, Dantec, Dossus, Fernique, Mme Guhl, M. Jadot, Mmes de Marco, Ollivier, M. Parigi, Mme Poncet Monge, M. Salmon, Mmes Senée, Souyris, Mélanie Vogel.

Photo de Guillaume Gontard Photo de Akli MELLOULI Photo de Guy Benarroche Photo de Grégory BLANC Photo de Ronan Dantec Photo de Thomas Dossus Photo de Jacques Fernique Photo de Antoinette GUHL 
Photo de Yannick JADOT Photo de Monique de Marco Photo de Mathilde OLLIVIER Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Daniel Salmon Photo de Ghislaine SENÉE Photo de Anne SOUYRIS Photo de Mélanie Vogel 

Texte de loi N° 20232024-127

Article 35 et Etat B

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

ProgrammesAutorisations d’engagementCrédits de paiement
+-+-
Aide économique et financière au développement317 500 000317 500 000
Renforcement des fonds propres de l’Agence française de développement
Solidarité à l’égard des pays en développement

dont titre 2

317 500 000317 500 000
Restitution des « biens mal acquis »
TOTAL317 500 000317 500 000317 500 000317 500 000
SOLDE00

Exposé Sommaire :

Par cet amendement, le groupe écologiste du Sénat souhaite revenir sur la décision du gouvernement français de suspendre l’aide publique au développement destinée au Mali, au Burkina Faso et au Niger, qui a été prise en réaction face aux récents coups d’État qui ont marqué ces pays. Si l’interruption des relations diplomatiques et le refus de reconnaître les nouveaux régimes est compréhensible étant donné leur hostilité ouverte à la France et leur illégitimité démocratique, punir les populations civiles en suspendant l’aide publique au développement est grave.

En effet, cette suspension est contraire aux principes qui doivent animer notre diplomatie et risque d’accroître l’hostilité des sociétés civiles de ces pays vis-à-vis de la France. Ce n’est pas en abandonnant les populations de ces pays, parmi les plus pauvres du monde, que la France améliorera son image dans la région, bien au contraire. Nous pensons au contraire que les peuples ne doivent pas être les victimes de conflits politiques entre leurs gouvernements et que la solidarité internationale doit prévaloir, qui plus est au vu du passé colonial de la France dans ces trois pays, qui est en grande partie responsable de leur sous-développement actuel.

Sur le terrain, cet arrêt soudain des financements a plongé de nombreuses ONG et associations dans une grande précarité et une grande incertitude. Alors que ces organisations portaient des projets d’intérêt général, toutes les avancées pour les populations locales sont désormais remises en question et les personnels et volontaires bénévoles de ces associations ne savent plus comment poursuivre leur mission sur place. Au Mali, cette décision unilatérale de la France a même eu pour effet d’entraîner l’interdiction d’activité de toutes les ONG soutenues par l’aide française, qui va donc conduire à une dégradation supplémentaire des liens entre Maliens et Français.

Ainsi, cet amendement vise à rétablir l’aide publique au développement versée par la France au Mali, au Niger et au Burkina Faso à leur niveau de 2021, soit 317 500 000 euros. Ce versement vers le programme “Solidarité à l’égard des pays en développement” permet ainsi de maintenir le financement de l’aide au développement dans ces trois pays. Contraint par les règles de l'article 40, cet amendement flèche donc 317 500 000 millions d’euros de crédits (en AE et CP) supplémentaires soustrait de l'action 02 "Aide économique et financière bilatérale" (du programme 110 "Aide économique et financière au développement") vers l’action 02 « coopération bilatérale » (au sein du programme 209 « Solidarité à l’égard des pays en développement »).

Cet amendement a été travaillé en lien avec l’association “Coordination Sud”, qui regroupe de nombreuses ONG actives en matière d’aide publique au développement.

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