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De quoi aurions-nous l’air si nous refusions d’adopter une réforme que nous votons chaque année dans cet hémicycle, depuis plusieurs années ? Nous ne sommes pas des girouettes. Notre boussole, ce n’est ni Emmanuel Macron ni le Gouvernement ; c’est l’intérêt national !
Ce qui abîme le plus la politique, ce sont les zigzags, les revirements, les tête-à-queue ! Le Sénat s’honorera de travailler avec constance et cohérence. Monsieur Attal, je suis intimement convaincu que ce qui honore le politique, c’est de tenir un discours de vérité.
C’est un fait incontestable ! La vérité est de reconnaître que oui, cette réforme est d’ordre budgétaire. Elle est évidemment et, en quelque sorte, accessoirement budgétaire, car elle doit remédier aux maux que traduisent des chiffres déjà énoncés dans la discussion, en particulier les 150 milliards d’euros de déficit cumulé sur dix ans – et e...
Si cette réforme a des déficits pour point de départ, son point d’arrivée ne peut pas être également des déficits ; je l’ai déjà souvent rappelé. Il y a bien pire que de demander aux Français des efforts, c’est de les leur demander pour rien ! Tel serait le cas si, en 2030, la réforme ne permettait pas d’équilibrer le système. Nous proposeron...
… mais aussi sur la biométrie, comme vous l’avez rappelé, monsieur le ministre, et sur l’alignement des conditions de résidence prévues pour le versement des minima sociaux, notamment entre revenu de solidarité active (RSA) et Aspa. Nos propositions enrichiront le texte tout en gardant un coût raisonnable, bien loin, monsieur le ministre, des ...
C’est une réforme globale – certains l’ont même qualifiée de « mère de toutes les réformes » – parce qu’elle concentre de nombreux enjeux, au moins trois, qui sont à mes yeux les plus importants. Le premier enjeu, c’est notre modèle social et son régime de retraite par répartition, qui donne du sens au lien entre les générations, à ce que nous...
On peut toujours tenter de l’améliorer, mais le fait est qu’il est généreux. Ainsi, fait trop rarement relevé, parmi les pays de l’OCDE, la France est le pays où la proportion de pauvres âgés de plus de 65 ans est la plus faible. Notre pays compte 2, 5 fois moins de personnes âgées pauvres que la moyenne des pays européens.
C’est cela aussi que l’on tente de préserver à travers les changements. C’est absolument fondamental ! La générosité va avec l’exigence : exigence en matière de lutte contre la pauvreté, exigence de justice en matière de régimes spéciaux. Pourquoi attendre quarante-trois ans pour faire converger les régimes spéciaux et le régime général ? Une...
Nous déposerons bien sûr un amendement sur ce sujet, c’est une question de justice et, croyez-moi, notre proposition est populaire ! Le deuxième enjeu est démographique. Un système intergénérationnel, c’est un système démographique. Auguste Comte a dit très justement que la démographie, c’est le destin. Oui, c’est en particulier le destin d’un...
M. Bruno Retailleau. Alors oui, nous proposerons, avec courage et fierté, une surcote pour ces mères de famille. Nous le leur devons bien, mes chers collègues !
Le troisième enjeu est un enjeu de société important. Quelle société voulons-nous ? Voulons-nous une société du droit à la paresse ou une société du travail ? Voulons-nous une société de la décroissance, du déclassement collectif, de l’appauvrissement individuel, ou bien celle, que nous appelons de nos vœux, de la prospérité pour tous, une soci...
M. Bruno Retailleau. Écoutez-moi, vous n’aurez pas affaire à un ingrat : c’est le produit d’un mensonge vieux de quarante ans, le boniment de celles et de ceux qui nous ont vendu la retraite à 60 ans, puis la semaine de 35 heures, de celles et de ceux qui ont dit aux Français qu’ils vivraient toujours mieux en travaillant toujours moins !
Le résultat, nous le voyons : la richesse par habitant, c’est-à-dire le niveau de vie des Français, a dégringolé au vingt-sixième rang !
M. Bruno Retailleau. Il est temps aujourd’hui, mes chers collègues, de mettre fin à ce mensonge et de tenir un discours de vérité aux Français, ce qui permettra, demain, d’améliorer leur pouvoir d’achat et leur niveau de vie. La prospérité pour tous passe par le salaire, bien sûr, mais aussi par la création de richesses grâce au travail !
C’est la raison pour laquelle le report de deux années de l’âge de départ à la retraite est fondamental. Je sais que ce recul est exigeant, qu’il est impopulaire. Il est bien sûr un levier budgétaire, mais il est surtout un filet de sécurité contre les décotes massives – M. le ministre du travail a parlé dans son intervention liminaire de « mac...
À cet égard, relisez l’excellente simulation de la Cnav, qui a étudié l’hypothèse d’un allongement de la durée d’assurance requise (DAR) pour une pension à taux plein, et celle d’un recul de la borne d’âge. J’en reviens à la prospérité : pensez-vous que la France puisse s’en tirer en travaillant toujours moins ?
(Protestations sur les travées des groupes CRCE et SER.) et ainsi mettre plus de travail dans la machine économique française, ce qui permettra davantage de redistribution.
Le recul de l’âge procure un autre avantage : nous allons automatiquement, mécaniquement, augmenter le taux d’emploi des seniors § C’est capital, car aujourd’hui, la croissance de demain est obérée par une productivité et une durée du travail en berne et par un taux d’emploi parmi les plus faibles de tous les pays européens. Bien entendu, nou...
Mes chers collègues, nous aurons ici un rôle important à jouer – chacun l’a dit avec ses mots, mais je pense que nous partageons tous le même point de vue, quelles que soient nos appartenances partisanes et nos divergences politiques. Nous sommes le Sénat, la Haute Assemblée, chacun de nous a une responsabilité. (Rires sur les travées des grou...
Je sais que nos débats seront passionnés, mais raisonnés ; ils seront parfois rugueux, évidemment, car nous n’avons pas les mêmes convictions. Je suis d’ailleurs heureux de constater que l’examen de ce projet de loi ressuscite un peu le vieux clivage entre droite et gauche ! § Le Parlement, c’est la représentation des Français, ce n’est pas la...