Interventions sur "europe"

60 interventions trouvées.

Photo de Karine DANIELKarine DANIEL :

.... Vous avez évoqué l'effet de l'élasticité-prix dont nous subissons aujourd'hui les conséquences : il y a 30 ans, nous avons choisi la dérégulation et la sortie d'un système de prix stabilisés pour redonner un rôle de signal de marché aux prix. Aujourd'hui, il est reproché à ce mécanisme, qui fonctionne à plein, de créer une instabilité et une volatilité excessives, générant des crises partout en Europe. Pourtant, le renoncement à la fixation administrative et à la stabilité des prix était précisément le but recherché par la réforme de la PAC des années 1990 ! Les jeunes agriculteurs subissent aujourd'hui un effet de ciseaux, renforcé par le fait que les aides sont majoritairement liées aux facteurs de production et aux surfaces cultivées. Dans ce contexte, le prix des terres agricoles qui dimin...

Photo de Daniel GremilletDaniel Gremillet :

Merci à nos trois intervenants. Je vais prolonger les propos de Karine Daniel sur le sujet crucial des nouvelles techniques génomiques : nous nous efforçons de dégager un point de vue commun pour le présenter à notre commission des affaires européennes. À votre avis, l'Europe peut-elle se permettre de faire des choix comparables à ceux qu'elle a effectués en matière d'organismes génétiquement modifiés (OGM) ? Les NTG ne constituent-elles pas la dernière chance de préserver notre indépendance ainsi que la biodiversité de semences paysannes sur nos terres ? Par ailleurs, les sanctions prises à la suite du conflit entre l'Ukraine et la Russie ont en réalité renforcé la ...

Photo de Audrey LINKENHELDAudrey LINKENHELD :

Ma question porte sur le lien entre l'Europe sociale et l'Europe agricole. Au détour des enjeux démographiques que vous avez évoqués, je m'interroge sur la main-d'oeuvre de la filière agricole, notamment européenne, dont on sait que, dans plusieurs pays - non seulement au Sud mais également en Allemagne par exemple -, elle est peu rémunérée et travaille dans des conditions difficiles. A-t-on pris conscience qu'en régulant mieux les droits s...

Photo de Louis-Jean de NicolayLouis-Jean de Nicolay :

Je suis heureux d'entendre qu'au fond, l'agriculture doit rester européenne et que les défis mondiaux renforcent la nécessité d'une agriculture bien organisée en Europe, sous peine d'être dépassée par la concurrence internationale. Je souhaite vous interroger sur la captation de carbone et le rôle de l'agriculture dans l'amélioration de la qualité environnementale. Parvient-on à organiser efficacement la conciliation des impératifs de production et de préservation de l'environnement - à travers l'aménagement des haies ou la plantation d'arbres qui augmentent l...

Photo de Alain CadecAlain Cadec :

J'ai récemment publié une tribune dans Le Télégramme intitulée « Clauses Miroir : le miroir aux alouettes », tout simplement parce que ces clauses sont inapplicables. Tout d'abord, elles contreviennent aux règles de l'OMC. De plus, aujourd'hui en Europe, on ne peut contrôler, dans le meilleur des cas, que 3 à 4 % des entrées de marchandises sur le territoire européen. Par conséquent, les clauses miroirs ne peuvent pas être mises en oeuvre. Il ne faut pas se retrancher derrière cette martingale, conçue par le président de la République lorsque la France a pris la présidence de l'Union européenne. Nous ne pourrons jamais imposer, dans les accords ...

Photo de Louis VOGELLouis VOGEL :

Les mesures de lutte contre les pratiques déloyales concernant le non-respect des normes par ceux qui importent des produits en Europe sont des mesures de court terme utiles, mais qui ne suffiront pas. Il faut changer le calendrier et la programmation des mesures imposées par l'Europe.

Photo de Laurent DuplombLaurent Duplomb :

...uvions dans une voiture folle sans frein, sans feux, sans moteur qui va droit dans le mur : le crash est assuré. D'autres pays réagissent avec force. Lorsque le conflit a éclaté, le gouvernement allemand a pris des décisions peu écologiques : ouvrir tous les ports de la Baltique à l'importation de gaz de schiste américain, alors que nous nous interdisons de faire quelque recherche que ce soit en Europe ; annuler la fermeture des centrales nucléaires, même si cette mesure n'a tenu que trois jours - mais la Belgique a, elle, pris la même décision. Le dogmatisme nous a conduits à faire preuve d'une naïveté coupable. M. Fernique estime que l'inflation du prix des céréales pendant les huit mois précédant le conflit ukrainien s'explique par le réchauffement climatique, alors qu'elle découle en réal...

Photo de Pascale GrunyPascale Gruny :

...ra une baisse de la production agricole au vu des besoins mondiaux ! Je suis d'accord avec la proposition de résolution européenne. Les Européens que nous sommes se comportent vraiment comme de grands égoïstes. On va respirer un air sain et bien manger, tandis que les autres habitants du monde n'auront que ce qui reste, sans les mêmes normes environnementales. Est-ce cela l'Union européenne ? L'Europe ne nous écoute pas. Nous devons mesurer les efforts faits par les agriculteurs depuis des décennies ! Il faut les accompagner dans les changements, mais en laissant du temps au temps... Si nous avions tous fait les mêmes efforts, on respirerait mieux ! Certains sont très écolos mais ne sont pas concernés : imposer des normes environnementales aux agriculteurs ne leur pose pas de problème. Mais ce...

Photo de Jean-Michel HoullegatteJean-Michel Houllegatte :

...nous l'avons fait de manière très consensuelle sur le paquet « Ajustement à l'objectif 55 ». Je sais qu'une table ronde a été organisée par la commission des affaires économiques, le 15 mars dernier sur l'impact de la guerre en Ukraine sur le marché agricole et la souveraineté alimentaire, et qu'elle a donné une orientation. Néanmoins, cette précipitation me gêne. Nous devons faire confiance à l'Europe : elle est pragmatique, puisque la Commission européenne a pris un certain nombre de mesures le 23 mars dernier pour autoriser de façon dérogatoire et temporaire la mise en culture de 4 millions d'hectares qui devaient être exclus de la production pour une mise en jachère ou réservés compte tenu de leur impact écologique. L'Union européenne a aussi prévu une enveloppe de 500 millions d'euros pour...

Photo de Daniel GremilletDaniel Gremillet :

...te proposition de résolution européenne, nous ne sommes pas dans une réaction d'opportunité : nous faisons preuve de responsabilité. La sécurité alimentaire n'est pas gravée dans le marbre : elle est, on s'en rend compte, très fragile. L'agriculture s'inscrit dans un temps long. Beaucoup avaient oublié les risques. À l'école primaire, on nous apprenait que l'Ukraine était le grenier à grains de l'Europe : cette réalité historique est toujours bien réelle. Nous avions déjà alerté sur le danger de voir l'Europe baisser les bras en termes de souveraineté alimentaire. La forêt et l'agriculture sont deux surfaces en capacité de reproduction : ce sont des ressources inépuisables et je fais confiance aux nouvelles technologies pour permettre de relever les défis environnementaux. On voit bien que les p...

Photo de Patrick ChauvetPatrick Chauvet :

...les stocks coûtent cher, mais regardez ce que nous coûte aujourd'hui le flux tendu... Il faut savoir financer des stocks. La Chine, en faisant fi des recommandations de l'OMC, a fait de larges stocks, parce qu'elle a connu les famines il y a encore pas si longtemps. Se posent aussi des enjeux géopolitiques. Le réchauffement climatique a des conséquences encore plus dures dans les pays pauvres. L'Europe, qui a la chance d'avoir un potentiel agronomique fort, a une responsabilité en la matière. Arrêtons d'opposer économie et environnement : les deux peuvent être pris en compte. Il faudrait aussi remettre de l'humain dans la question alimentaire. La petite musique de l'autonomie, de l'autosuffisance, de la baisse des intrants qu'on entend parfois est assez égoïste : d'un point de vue géopolitiqu...

Photo de Bernard BuisBernard Buis :

Face aux nouveaux enjeux géopolitiques que nous subissons, la stratégie « Farm to fork » est clairement critiquée par de nombreux responsables politiques. Pour autant, il me semble important de ne pas remettre en cause les objectifs ambitieux en faveur d'une transition agroécologique à l'échelle de l'Europe. Certes, alors que la guerre est à nos portes, on peut s'interroger sur une philosophie agricole consistant à faire baisser notre production et augmenter nos importations. Ainsi, la proposition de résolution européenne qui nous est soumise vise dans son alinéa 40 à reconsidérer sans délai les termes de la stratégie « De la ferme à la fourchette » pour redonner la priorité aux objectifs de produc...

Photo de Alain ChatillonAlain Chatillon :

... pourrait utiliser pour produire des céréales, soyons clairs : ce n'est pas au mois d'avril qu'on va planter du blé ! Par ailleurs, on peut s'interroger sur l'unité européenne quand on voit que les Allemands vont acheter 35 avions F-35 aux États-Unis, en ignorant Airbus. Je suis favorable à la proposition de résolution, mais il faudrait la renforcer pour demander aux Allemands de coopérer avec l'Europe plus qu'avec d'autres pays. Je ne suis pas contre le bio - j'ai travaillé 38 ans dans l'agroalimentaire. Je dis simplement qu'aujourd'hui, il faudrait davantage d'unité européenne. Je prendrai l'exemple du dossier Siemens-Alstom, sujet sur lequel j'ai rédigé un rapport avec un de mes collègues. Il est regrettable de ne pas avoir créé le premier opérateur européen, comme on a su le faire avec Air...

Photo de Anne-Catherine LoisierAnne-Catherine Loisier :

...tat des infrastructures aujourd'hui en Ukraine, on sait très bien qu'il faudra de longs mois, voire un certain nombre d'années, pour reconstituer l'appareil productif. Compte tenu des impacts géopolitiques de cette guerre, la donne des relations commerciales et de l'approvisionnement en sera bouleversée pour des temps assez longs. L'un de nos collègues affirmait qu'il fallait faire confiance à l'Europe. Mais l'Europe, c'est aussi nous ! Il en va de notre responsabilité de nous préoccuper de la manière dont l'Union va réagir face à ces nouveaux éléments. Si nous tardons trop, je m'interroge sur les conséquences d'une famine d'un point de vue évidemment humain, mais également géopolitique, avec le risque de déstabilisation des objectifs que nous avions fixés en matière de lutte contre le changeme...

Photo de Jean-Michel ArnaudJean-Michel Arnaud :

Une erreur politique aurait été de ne pas se prononcer, au travers de cette proposition de résolution européenne, sur la question de la souveraineté alimentaire de l'Europe, un sujet issu, à la fois, de la crise de la Covid et de la situation en Ukraine. C'est la raison pour laquelle je voterai ce texte. Néanmoins, il ne faudrait pas que la rudesse de certaines formules donne le sentiment que nous sommes contre l'Europe. L'Union a été capable ces dernières semaines et ces dernières années, à l'occasion des crises traversées, de surprendre, avec des propositions en...

Photo de Jean-Marc BoyerJean-Marc Boyer :

Nous avons tous lu le rapport du GIEC. Certes, nous devons être vertueux, mais également réalistes. La France représente aujourd'hui 0,8 % des émissions de CO2 et l'Europe 9 %, contre 28 % pour la Chine et 15 % pour les États-Unis. Les pays européens font partie de ceux qui mettent en oeuvre le plus de normes de réduction de CO2. Les autres pays ne font pas du tout les efforts nécessaires pour réduire leurs émissions. C'est la double peine pour nos agriculteurs : non seulement on veut réduire nos émissions, mais en plus on s'applique des normes que les autres pays ...

Photo de Alain CadecAlain Cadec, vice-président de la commission des affaires européennes :

... commerce et de coopération euro-britannique. La France n'a manifestement pas su mobiliser ses alliés, qui sont pourtant nombreux, à savoir les États membres que l'on désigne par les termes d'« amis de la pêche ». Sur le fond, je ne serais pas étonné que le commissaire européen en charge de la pêche, M. Sinkevièius, ne soit en réalité secrètement satisfait d'une réduction de l'effort de pêche en Europe, à la faveur des restrictions britanniques. N'ayant pas su peser de tout son poids et en temps utile auprès des institutions européennes, la France s'est donc activée à retardement, avec des menaces de rétorsion, toutes plus offensives les unes que les autres, mais jamais appliquées. La rencontre, lors du G20 à Rome, entre Emmanuel Macron et Boris Johnson n'a, selon moi, rien arrangé... Pour co...

Photo de Daniel GremilletDaniel Gremillet :

Merci de nous consacrer ainsi du temps, monsieur le commissaire. Au cours de la pandémie de Covid-19, on peut dire que les agriculteurs ont été au rendez-vous, alors qu'on a eu le sentiment que l'Europe tardait à l'être, puisqu'il a fallu attendre presque deux mois avant que l'Union européenne ne prenne des décisions significatives en matière de soutien à l'alimentation des Européens dans cette crise. Avec le Brexit, nous avons besoin de renforcer le projet européen, et de renforcer le projet agricole de l'Union européenne. Les différentes résolutions adoptées par le Sénat montrent bien notre vo...

Photo de Noëlle RauscentNoëlle Rauscent :

Les agriculteurs doivent suivre des normes toujours plus contraignantes, en France plus encore que dans d'autres pays de l'Union européenne, au point de subir une distorsion de concurrence à l'intérieur même de l'Union. Dans ces conditions, sans barrière douanière, on pénalise les pays qui sont les plus soucieux de protéger les consommateurs, ce qui va contre l'objectif même de l'Europe. Une harmonisation des normes imposées aux agriculteurs vous paraît-elle possible ?

Photo de Joël LabbéJoël Labbé :

Sénateur du Morbihan, le « Far West de l'Europe », écologiste, je sais que j'exprime une voix parfois dissonante dans notre assemblée, en particulier lorsque je me réjouis de vos annonces : oui, la réduction de l'usage des antibiotiques dans l'élevage, l'extension des terres disponibles pour l'agriculture biologique, ou encore la réserve de 10 % des terres cultivables pour la biodiversité, sont de bonnes nouvelles pour les agriculteurs et pour...