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Nous sommes réunis aujourd'hui pour la présentation par les rapporteurs Maurice Antiste et Jocelyne Guidez du rapport d'information sur la représentation et la visibilité des outre-mer dans l'audiovisuel public. L'annonce officielle par le Gouvernement, le 19 juillet 2018, de la disparition de France Ô de la TNT, consécutive au discours du 28 juin 2018 du Président de la République à l'issue des Assises des outre-mer, av...
... sont trop peu souvent arrivés sur les écrans hexagonaux. Je parlais des stations en disant tout à l'heure que chaque ultramarin les connaît bien. Oui. Les ultramarins que nous sommes pour beaucoup d'entre nous connaissent ces chaînes qui sont dans la quasi-totalité des territoires la première chaîne du paysage audiovisuel local, aussi bien en télévision qu'à la radio. Ces chaînes sont toutes aujourd'hui décrites comme des modèles de médias locaux, à juste titre. Même si leurs moyens sont contraints tant en termes d'effectifs que de budgets de production, ces stations ont réussi à prendre le tournant du numérique. Nous avons entendu l'ensemble des directeurs des neuf stations, à Paris et pour certains en visioconférence. Ils ont eu l'occasion de présenter leurs stratégies éditoriales, notam...
En effet, le constat que nous dressons là est sans appel : une « invisibilité » totale. Pourtant, cette situation ne devrait pas être telle que nous la connaissons. En effet, depuis 1975, les cahiers des charges des sociétés nationales de programme, depuis France Régions 3 à ceux de France 2, France 3 et France Télévisions aujourd'hui, comme ceux de RFO en complément, prévoyaient des exigences. Nous avons scrupuleusement répertorié dans ce rapport les exigences formulées cahier des charges après cahier des charges, contrats d'objectifs et de moyens après contrats d'objectifs et de moyens et, parfois même, dans la loi. Depuis la loi égalité et citoyenneté, il est ainsi écrit dans la loi de 1986 sur l'audiovisuel que les ...
Le constat que nous dressons avec Jocelyne Guidez est donc clair : alors que les stations sont en pointe, l'invisibilité nationale est indéniable en dehors de ce seul canal qu'est France Ô. Ce constat amer force à réagir. Aussi, si pour nous le projet gouvernemental est, au mieux candide, au pire dangereux, nous ne vous proposons pas aujourd'hui de revendiquer un statu quo. Ce projet se résume en une orientation simple : une meilleure programmation sur l'ensemble des chaînes publiques et la création d'un portail numérique censé se substituer à la diffusion de France Ô sur la TNT, appelée à cesser en 2020. Aujourd'hui, France Télévisions propose comme déclinaison de ces orientations : - un portail numérique dédié dont Wallès Kotra ...
... substituer. Sans compter la fracture numérique qui est une réalité de l'hexagone comme des outre-mer, le Gouvernement propose donc un changement brutal - dans moins d'un an - de mode de consommations de l'audiovisuel. Les publics ne « basculeront » pas sur le numérique en un clic. La coupure du signal hertzien, c'est aussi la perte sèche d'un public non ultramarin qui, par curiosité, regarde aujourd'hui France Ô et enrichit ses connaissances sur ces territoires éloignés et oubliés. La transformation de France Ô, précipitée et non concertée, apparaît comme une expérience hasardeuse. Si les outre-mer sont souvent pionniers, ils n'ont pas vocation à être cobayes des évolutions numériques de l'audiovisuel. Quant aux 10 millions d'euros « sanctuarisés », dont une partie pour des co-financement...
Sur tous ces éléments, nous ne nous contentons pas aujourd'hui de dénoncer le projet indigent et encore flou qui est avancé. Nous avons des propositions en la matière. Nous appelons à une restructuration programmatique et fonctionnelle des chaînes publiques. Parvenir à une visibilité des outre-mer sur les écrans implique que des responsables soient nommés et que ceux-ci aient une expérience ultramarine crédible. Il s'agit de promouvoir au sein des or...
...emain : faisons de France Ô le média global des outre-mer partout en France. Cette transformation doit s'appuyer sur une plateforme permettant d'agréger des contenus vidéo, audio et d'information. Celle-ci doit être réactive et relayer les informations des sites des stations La 1ère. Elle doit aussi héberger les contenus vidéos de France Ô mais beaucoup plus largement ceux des stations qui sont aujourd'hui souvent géobloqués. Enfin, les contenus audio - podcasts et webradios - doivent être développés (recommandations 13 à 15). Mais la transformation numérique ne doit pas être une bascule vers une « deuxième division de l'audiovisuel » où ne serait atteint qu'un public averti. Face aux risques majeurs de pertes de publics et de visibilité que provoquerait l'arrêt brutal et précoce de la diffusi...
...sur la cohésion nationale et l'identité ; - la culture, un des mots les plus utilisés, avec de fortes mentions de l'histoire et du patrimoine ; - l'ouverture, avec les aspects de diversité, de découverte et de fenêtre sur le monde. Ces contributions mettent en évidence des valeurs fortes que doit incarner le service public et que doit continuer de porter France Ô. C'est le sens de notre appel aujourd'hui pour que, demain, nous ne soyons plus « le jouet sombre au carnaval des autres ou dans les champs d'autrui l'épouvantail désuet ».
Je tiens à mon tour à féliciter les rapporteurs pour leur travail remarquable. Dans le contexte que nous connaissons, il n'était pas évident de conduire ce travail. Je forme le voeu que les recommandations faites aujourd'hui soient suivies et que, en effet, les outre-mer ne soient pas « cobayes » de l'audiovisuel public.
...nauté nationale. Ils ont eu à coeur d'associer les collègues à l'ensemble des auditions et je les en remercie. La « visibilité des outre-mer », le sujet est beaucoup plus grave qu'il n'y paraît car il en va de notre existence, et je pèse mes mots. Dans ma formation d'avocat, on nous a appris qu'avant de défendre un justiciable, il fallait le faire connaître. Or, la visibilité des outre-mer n'est aujourd'hui pas satisfaisante : c'est un fait. Nous avons l'habitude de formuler des recommandations et de saisir les véhicules législatifs opportuns pour les porter. Pouvons-nous attendre une occasion future pour un tel sujet ?
...bat dans lequel nous sommes pris pour des idiots. Je pense qu'il appartient désormais à chacun d'entre nous de défendre nos territoires, d'en faire la promotion. Avec mes racines ultramarines, j'ai un attachement à France Ô. Cette chaîne incarne un lien et vous avez fait état de cette situation particulière qu'assume France Ô. France Ô était-elle suffisante, satisfaisante ? Non. Il ne s'agit pas aujourd'hui de la supprimer mais bien de lui donner les moyens de sa mission.
Télévision, radio, internet : je note que vous n'oubliez pas la télévision dans vos analyses alors qu'on nous annonce aujourd'hui presque la mort de ce média. Cela est sans doute vrai pour les jeunes, mais les plus anciens y restent très attachés. Je pense également aux conséquences sociales de ces nouveaux modes de consommation des médias, et à la perte de conversation dans les familles...
...nce 2 et France 3. Je vais vous citer - et ce n'est qu'un premier exemple - le COM 2011-2015 : « France Télévisions renforcera les liens entre les rédactions de France 2, France 3 et celles de RFO, de façon à amplifier la diffusion en métropole d'images et de reportages en provenance de l'outre-mer ». Ce renforcement, appuyé sur le pôle outre-mer, ne correspond-il pas précisément à l'ambition aujourd'hui affichée par le Gouvernement ? Dès lors, quelles ont été les raisons impérieuses qui ont pu empêcher France Télévisions de respecter la mission inscrite dans son contrat ? Les cahiers des charges et les contrats d'objectifs et de moyens ne sont-ils à vos yeux que des déclarations de bonnes intentions ? Si oui, gagnons du temps : n'en écrivons plus. La visibilité des outre-mer dans l'audio...
...mmes de France Ô ? Rien, si ce n'est l'annonce à 20 h 30 des programmes du soir sur l'ensemble des chaînes du groupe : quelques secondes. Étiez-vous contraints sur ce point ? Cette chaîne est dans l'hexagone une fenêtre sur les outre-mer, mais elle est aussi et surtout une passerelle, entre les outre-mer et l'hexagone et entre les territoires eux-mêmes. C'est une symbolique forte et nous avons aujourd'hui le sentiment, avec la décision précipitée du Gouvernement, qu'un grand gâchis est en train de se produire. Mais quels sont les moyens de cette chaîne ? On nous parle de 25 millions d'euros. Est-ce exact ? Cela représente 1,16 % du coût de la grille du groupe France Télévisions. Cela vous semble-t-il correspondre à la mission dévolue à cette chaîne ? Concrètement, quelle économie produira ...
...dente, aboutit à une conclusion pessimiste : comment, madame la présidente, peut-on avoir confiance dans le respect futur d'exigences qui en plus de 20 ans n'ont jamais été satisfaites... ? Comment avoir confiance en la solution avancée d'éventuels indicateurs qui apparaissent comme autant de totems dont les garanties apportées sont plus qu'incertaines ? Surtout, comment, si nous ne pouvons pas aujourd'hui avoir confiance dans le respect du cahier des charges, les citoyens peuvent-ils avoir confiance en l'audiovisuel public pour les représenter, pour leur ressembler ? Si les formules se sont succédé, je le disais, cette exigence ne devrait même pas avoir à être inscrite dans des textes normatifs contraignants : il en va de la mission du service public. Aussi, ma question est simple, madame ...
...nt prenez-vous en compte le fait que, dans de nombreux territoires, l'accès à internet est parfois inexistant sur des régions entières ? Quels obstacles voyez-vous en termes de droits de diffusion ? Le Gouvernement annonce une « plateforme numérique » qui proposerait des contenus en ligne et une création renforcée. Quel bilan tirez-vous de l'offre en ligne actuellement disponible ? Quelles sont aujourd'hui les audiences des programmes disponibles en vidéo à la demande ? Qu'attendez-vous de la future offre ?
... mêmes termes en global, pour toutes les régions. L'humain est, vous le disiez tout à l'heure, la condition la plus importante. Je siège à la commission des affaires sociales et j'ai une préoccupation qui est l'accompagnement à la transformation. Vous l'avez rappelé dans une interview récente que vous avez réduit les effectifs de plus de 800 ETP depuis 2012. On vous prescrit une baisse de 1 000 aujourd'hui avec 400 millions d'euros d'effort financier. Mon inquiétude est l'accompagnement des équipes sur le terrain dans cette transformation, notamment dans les stations locales qui sont souvent contraintes. Vous indiquez maintenir les 10 millions d'euros pour la production : cela veut dire qu'on ne pourra pas faire plus qu'aujourd'hui. Peut-être fera-t-on différemment, me direz-vous. Je suis in...
Avec 42 ans de mandat politique, j'ai appris à ne plus être candide : nous assistons à la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Par philosophie, je défends toujours l'humain. Des centaines d'agents sont concernés. Vous nous avez donné quelques assurances. Sachant que nous devions nous rencontrer aujourd'hui, j'ai reçu des appels de syndicats qui attendent des garanties pour les personnels. Je viens d'accompagner un mouvement de grève de 42 jours en Guyane sur la transformation d'un hôpital. Entre ce que l'on annonce et le résultat, il y a toujours un décalage. Donnez des assurances aux personnels concernés pour que l'on ne se retrouve pas une nouvelle fois dans la rue.
...eut-être ici une rumeur dont je me fais le porte-parole mais j'ai entendu cela de vos syndicats. Pouvez-vous nous garantir ici, devant la délégation, qu'au-delà des redéploiements internes le siège de Malakoff, cette visibilité physique, sera conservé ? La visibilité réside aussi dans la présence de journalistes ultramarins à France Télévisions. Dans les séries, les documentaires, les émissions aujourd'hui, je ne vois aucun ultramarin en prime time : en Angleterre cela est différent. On a du mal dans le traitement de l'information à reconnaître les nôtres, qui ont pourtant fait de bonnes études. Peut-on avoir cette garantie de votre part dans le cadre de cette réforme ? Peut-on dire ici que la délégation, à la faveur du débat national, demande que France Ô soit maintenue - certes revue et corr...