Interventions sur "africain"

45 interventions trouvées.

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

...ement dans la politique étrangère de la France en Afrique. Par votre déclaration de ce jour, vous nous confirmez l’importance de cette question pour l’exécutif. Néanmoins, malgré cet investissement de votre temps, de notre argent et de nos coopérants civils et militaires, depuis plusieurs années, la défiance s’accentue, la francophobie progresse et nous perdons en influence sur tout le continent africain, pourtant le plus francophone de tous. De cela, vous êtes en partie responsables. En relayant le postulat culpabilisateur qui repose sur le mythe du pillage colonial, vous sabordez les efforts concertés de notre politique d’influence. Ce n’est pas le cas des autres puissances coloniales, qui ne pratiquent pas cette autoflagellation. J’en veux pour preuve le fait que nos anciennes colonies, toujo...

Photo de Catherine ConconneCatherine Conconne :

Je veux avant tout, mesdames, messieurs les sénateurs, remercier chacun d’entre vous pour vos interventions. Je relève en premier lieu que nous faisons souvent un constat partagé sur les enjeux et les défis que représente notre relation avec le continent africain, les pays africains dans leur évolution. Le constat est également partagé, me semble-t-il, quant à la nécessité de continuer nous-mêmes à évoluer, à transformer notre approche. Monsieur Cambon, je ne saurai vous répondre que par quelques remarques partielles, tant les points que vous avez abordés ont été nombreux. Je voudrais d’abord revenir brièvement après vous sur les relations commerciales. ...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je veux avant tout vous remercier pour l’organisation de ce débat. Ce qui me frappe, depuis un an que j’occupe les fonctions de ministre des armées, c’est que, malheureusement, les questions africaines occupent désormais trop peu de place dans le débat démocratique global. Dès lors, le présent débat, même s’il est tenu nuitamment, quoiqu’avec une représentation proportionnée de l’ensemble des groupes politiques, nous permet tout de même de les y réinscrire, pour notre opinion publique, pour la presse, mais aussi, on le sait, pour nos partenaires africains, qui regardent évidemment ces débats...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

Je trouve donc intéressant d’avoir ce débat. Sur la question africaine, nous ne nous y dérobons pas. Le cardinal de Retz aurait dit que l’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son propre détriment ; je pense au contraire qu’il est sain de le faire. Cela m’amène à ma première remarque. Madame Carlotti, je vous remercie pour l’ensemble du tableau que vous avez dressé, mais je vous trouve un peu dure envers la force Takuba. Peut-être a-t-on manqué d’ambition, mais je ne pen...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

... Je confesse bien volontiers que j’en suis le premier coupable, puisque je n’en ai pas fait mention à la tribune lors de ma première intervention. Mme Duranton y a certes fait allusion ; précisons cependant que ce n’est plus une mission de l’Otan : cette opération est désormais portée par l’Union européenne, et la France y contribue grandement. Pour le coup, si l’on veut être à l’écoute des pays africains, il est clair que leurs besoins en matière maritime sont croissants ; or les Européens, dont les agendas de sécurité se concentrent en miroir sur la mer Méditerranée et le détroit de Gibraltar, peuvent particulièrement y être intéressés. C’est donc selon moi un bon thème de coopération. Certes, je suis un furieux séguiniste et je me montre facilement prudent par rapport à un certain nombre de c...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, au cours des soixante dernières années, la relation que nous entretenons avec les pays africains a rythmé comme nulle autre la vie de notre pays, de sa diplomatie, de sa coopération, de ses armées. Elle est le reflet d'une longue histoire commune, qui porte ses indéniables parts d'ombre, auxquelles il faut savoir se confronter, mais qui fut aussi brillante d'engagements sincères, d'amitiés profondes et de réalisations admirables. Cette relation si singulière, chaque Président de la Républi...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Et si la France reste le premier pays de destination des étudiants africains, sa capacité à attirer les futures élites du continent pour les former est malheureusement en net recul par rapport à d'autres destinations. Surtout, nous devons désormais faire face au mur de ce que l'on appelle le sentiment anti-français. Certes, nous pourrions être tentés de le relativiser, de n'y voir qu'un effet de loupe créé par quelques milliers d'activistes ou de désinformateurs aux mot...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...smes multilatéraux sont fléchés vers leurs propres priorités d'action. Pour nous, cette proportion n'est que de 1 %. Quelle perte d'influence par rapport à nos partenaires ! Il faut compléter cette approche en incitant et en accompagnant bien davantage nos entreprises à s'implanter, à investir et à commercer avec le continent. Car c'est aussi comme cela que nous répondrons aux préoccupations des Africains, souvent d'ordre économique. Enfin, reste la question centrale, structurante, de notre coopération militaire. Une opération comme Barkhane, malgré ses succès indéniables, que vous avez eu raison de souligner, monsieur le ministre, constitue peut-être une anomalie par sa durée particulièrement longue. Faute de progrès sur la solution politique, la France s'est trouvée exposée en première ligne p...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

...istre, mes chers collègues, le groupe socialiste était favorable à ce débat sur la politique de la France en Afrique, mais nous l'aurions souhaité sous une autre forme que cet échange extrêmement formel, qui ne nous permet pas d'exercer pleinement notre rôle de parlementaire. Il intervient dans un contexte particulièrement douloureux de déclin relatif de l'influence de la France sur le continent africain, marqué par le rejet spectaculaire de notre présence militaire au Mali et au Burkina Faso. Pour beaucoup, c'est apparu comme un révélateur, mais nous savons que les causes sont bien plus lointaines. Alors que, dans les années 1990, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les États-Unis, l...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

À mon sens, l'Union européenne a montré sa faiblesse à cet égard. Or si elle ne veut pas être la grande perdante de la compétition qui s'est engagée, en Méditerranée comme sur le continent africain, elle doit s'impliquer davantage dans cette zone particulièrement instable, en s'abstenant de considérer ce continent comme un libre-service, une réserve de richesses et de matières premières rares ou comme une menace devant laquelle il faudrait se barricader. Nous ne sommes plus le gendarme de l'Afrique. Ce temps est révolu, il nous faut changer de modèle. Le Président de la République l'a affi...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

...ent climatique, elles frappaient déjà les régions de la Corne de l'Afrique. La situation s'est aggravée en raison de la non-livraison de céréales à bas prix en provenance d'Europe de l'Est sans que ni l'Union européenne ni la France ne soient en mesure de prendre le relais, du moins à court terme, pour faire face à la disette – mais peut-être sommes-nous en train d'y remédier. En République centrafricaine ou au Burkina Faso, le chantage alimentaire constitue même l'un des facteurs déterminants de la montée d'influence de la Russie. Ces crises alimentaires vont immanquablement déboucher sur une nouvelle crise migratoire. Madame la ministre, monsieur le ministre, sachez que, lors du débat sur l'immigration, nous veillerons à ce que notre politique de développement ne soit pas assujettie aux enjeux...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

...nt à tort la stratégie française en Afrique au travers d'un seul prisme. C'est une erreur, car il n'y a pas une, mais des Afriques. Chacune a des problématiques bien distinctes, même si certaines se recoupent. Emmanuel Macron a visité vingt-cinq pays de ce continent depuis sa première élection en mai 2017, ce qui fait de lui le dirigeant ayant le plus d'engagements diplomatiques avec les nations africaines.

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Pourtant, sur le continent africain, et plus particulièrement en Afrique de l'Ouest et au Sahel, on nous répète que le sentiment anti-français ne cesse de croître. Et si c'était une fake news sciemment entretenue, illustrant la guerre hybride livrée à la France pour nous affaiblir ? Nous nous fions trop aux réseaux sociaux animés par les activistes. Aujourd'hui, les gens les plus crédibles aux yeux de la population sont ceu...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

...Lorsqu'ils s'imposent, ils se jettent dans les bras de la Russie, de la Chine, de l'Iran et consorts. On le voit au Burkina Faso ou au Mali. Ils trouvent un écho auprès des acteurs économiques locaux, qui en profitent pour faire du « dégagisme » à l'encontre de nos entreprises et participer ainsi à la prédation sur leurs activités. Récemment, la filiale de la brasserie Castel en République centrafricaine a été attaquée à coup de cocktails Molotov. On suspecte Wagner. De nouvelles menaces planent sur cet industriel français emblématique en Afrique, qui a fait de la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) une marque de fabrique qui fait honneur à notre pays. Monsieur le ministre, avec l'annonce du retrait de troupes françaises du continent, comment allez-vous défendre nos intérêts économique...

Photo de Nicole DurantonNicole Duranton :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, aucune relation internationale n'est aussi complexe et importante pour notre pays et notre continent que celle qui nous unit à l'Afrique. La politique étrangère de la France envers le continent africain se trouve à la croisée des chemins, oscillant entre les promesses d'une coopération fructueuse et les traces tenaces de son passé néocolonial. Comme le disait Albert Camus, l'amitié n'exige rien en échange, elle grandit librement dans le terreau des valeurs communes. Le groupe RDPI se félicite des résultats de la récente tournée du Président de la République en Afrique, durant laquelle il s'est ...

Photo de Nicole DurantonNicole Duranton :

… pourrait être en train de suivre le chemin du Mali et du Burkina Faso, qui se sont tournés vers la Russie à la suite de manifestations contre la force Barkhane. Madame la ministre, monsieur le ministre, quelle réponse constructive la France peut-elle imaginer pour préserver ses liens historiques, tout en respectant la souveraineté et les aspirations de ces nations africaines ?

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

... de l'économie de rente et qu'il convenait d'entrer dans une logique partenariale d'investissement solidaire. Le problème, c'est que tous les fondamentaux dépassés de nos rapports économiques avec l'Afrique, qui sapent depuis tant d'années le développement de ces pays comme la confiance dans cette relation, sont maintenus, au mépris de tous les nouveaux enjeux du XXIe siècle. Alors que les pays africains cherchent, par exemple, à financer leur développement, nous continuons de faire l'éloge de la pseudo-réforme unilatérale du franc CFA, qui laisse en l'état les instruments de la domination monétaire en vigueur et qui n'a constitué en vérité qu'une OPA hostile visant à tuer dans l'œuf le projet de monnaie ouest-africaine de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, ou Cédéao. L...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Nous devons changer résolument de logiciel. C'est ce que nous ne cessons de proposer et ce que ne cesseront désormais de nous rappeler les peuples africains. (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE. – Mmes Marie-Arlette Carlotti et Gisèle Jourda, ainsi que MM. Mickaël Vallet et Guillaume Gontard, applaudissent également.)

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 15 juillet 1959, le général de Gaulle ouvrait ici même la première session du Sénat de la Communauté qui réunissait 284 sénateurs, dont 98 représentaient douze pays africains. Le futur chef d'État du Sénégal siégeait ainsi dans cet hémicycle. À peine un an plus tard, au printemps 1960, la fin prématurée de la Communauté nous renvoie au discours du général de Gaulle : « La grande chance de la paix et de la civilisation, c'est que les hommes, les enfants de l'humanité qui disposent des moyens voulus, apportent leur aide à cette humanité tout entière. » Soixante ans pl...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

Nous n'avons pas que des amis parmi les dirigeants africains. Dans la nouvelle configuration, il nous semble qu'il est important d'investir en faveur de nos alliés, en veillant à ne pas renforcer nos adversaires. Cela implique une stricte sélection des pays et des projets auxquels nous consacrons notre aide, qu'il s'agisse de la vie de nos soldats ou des milliards d'euros de l'aide publique. Également libre et indépendante, la France doit agir au mieux d...