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...’hui 1, 1 milliard d’habitants et, selon les Nations unies, sa population devrait doubler d’ici à 2050. L’Afrique, c’est donc un dynamisme réel dans notre voisinage immédiat, avec ce que cela implique en termes tant de défis que d’opportunités. Pour ce qui est des opportunités, je citerai les perspectives de développement, c’est-à-dire, au travers d’une participation toujours plus importante du continent dans l’économie mondiale, des marchés à consolider ou à investir pour nos entreprises. Il faut aussi compter avec une jeunesse dynamique, entreprenante, créative. Du côté des défis, il faut évoquer tous les risques induits précisément par cette forte croissance démographique, dans un espace très exposé par ailleurs au changement climatique et à ses multiples et terribles conséquences. Ce consta...
...squ’ils s’unissent. Cette intimité culturelle entre la France et l’Afrique nous permet aussi de rayonner dans le monde entier. Partout dans le monde, nos Instituts programment des artistes africains ou des créations franco-africaines, souvent avec un très grand succès. Plus que jamais, nous travaillons avec les acteurs de la société civile, les artistes, les entrepreneurs et les intellectuels du continent. La Fondation de l’innovation pour la démocratie, lancée en octobre dernier avec Achille Mbembe, que je rencontrerai bientôt en Afrique du Sud, entend ainsi mettre en réseau celles et ceux qui inventent chaque jour les nouvelles formes de vie démocratique sur le continent, et tout cela sans donner de leçons, avec humilité et conviction. Nous devons les aider et nous appuyer sur eux. Enfin, face ...
Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires étrangères et des forces armées, mesdames, messieurs les sénateurs, je reviendrai plus précisément sur la situation sécuritaire et, par là même, sur la question de la présence militaire française sur le continent africain. Mme la ministre de l’Europe et des affaires étrangères l’a dit, l’Afrique étant un continent, les situations sécuritaires et d’organisation de nos forces armées sont aussi diverses que nous y avons de partenaires. Je commencerai par évoquer cinq points, avant de laisser la place au débat puis de répondre à vos interrogations, commentaires et réflexions. Premier point : en étant quelq...
...agements sincères, d’amitiés profondes et de réalisations admirables. Cette relation si singulière, chaque Président de la République a voulu lui imprimer sa marque, lui donner un nouvel élan, une nouvelle perspective ou une nouvelle méthode. L’actuel chef de l’État ne fait pas exception à cette règle, lui qui ambitionnait en 2017 à Ouagadougou d’écrire une « nouvelle relation d’amitié » avec le continent africain. Et pourtant, nous voilà en 2023 confrontés à cette question qui s’impose chaque jour avec davantage de force : la France et l’Afrique partagent un passé, mais partagent-elles encore un avenir ? Le cœur, presque autant que la raison, m’incite à y répondre sans ambages par l’affirmative. Mais le fait même de formuler cette interrogation impose de procéder à une évaluation lucide et sans ...
Et si la France reste le premier pays de destination des étudiants africains, sa capacité à attirer les futures élites du continent pour les former est malheureusement en net recul par rapport à d’autres destinations. Surtout, nous devons désormais faire face au mur de ce que l’on appelle le sentiment anti-français. Certes, nous pourrions être tentés de le relativiser, de n’y voir qu’un effet de loupe créé par quelques milliers d’activistes ou de désinformateurs aux motivations douteuses. Ce serait une erreur, car le phénomè...
...ntributions du Royaume-Uni, plus du tiers des contributions allemandes aux organismes multilatéraux sont fléchés vers leurs propres priorités d’action. Pour nous, cette proportion n’est que de 1 %. Quelle perte d’influence par rapport à nos partenaires ! Il faut compléter cette approche en incitant et en accompagnant bien davantage nos entreprises à s’implanter, à investir et à commercer avec le continent. Car c’est aussi comme cela que nous répondrons aux préoccupations des Africains, souvent d’ordre économique. Enfin, reste la question centrale, structurante, de notre coopération militaire. Une opération comme Barkhane, malgré ses succès indéniables, que vous avez eu raison de souligner, monsieur le ministre, constitue peut-être une anomalie de par sa durée particulièrement longue. Faute de pro...
...eur le ministre, mes chers collègues, le groupe socialiste était favorable à ce débat sur la politique de la France en Afrique, mais nous l’aurions souhaité sous une autre forme que cet échange extrêmement formel, qui ne nous permet pas d’exercer pleinement notre rôle de parlementaire. Il intervient dans un contexte particulièrement douloureux de déclin relatif de l’influence de la France sur le continent africain, marqué par le rejet spectaculaire de notre présence militaire au Mali et au Burkina Faso. Pour beaucoup, c’est apparu comme un révélateur, mais nous savons que les causes sont bien plus lointaines. Alors que, dans les années 1990, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les État...
À mon sens, l’Union européenne a montré sa faiblesse à cet égard. Or si elle ne veut pas être la grande perdante de la compétition qui s’est engagée, en Méditerranée comme sur le continent africain, elle doit s’impliquer davantage dans cette zone particulièrement instable, en s’abstenant de considérer ce continent comme un libre-service, une réserve de richesses et de matières premières rares ou comme une menace devant laquelle il faudrait se barricader. Nous ne sommes plus le gendarme de l’Afrique. Ce temps est révolu, il nous faut changer de modèle. Le Président de la République...
...vouloir imposer nos modèles clés en main ? Il suffit de soutenir une gouvernance respectueuse des droits humains sans imposer un agenda démocratique irréaliste. Le chef de l’État a insisté sur la démocratie et la liberté dans son discours de l’Élysée du 27 février. Il s’est certes rendu en Afrique à de nombreuses reprises depuis son élection, mais souvent dans les pays les moins démocratiques du continent, qui abritent les plus anciens autocrates ou leurs dynasties. Il semble que la realpolitik le rattrape toujours. Nous ne lui reprochons pas de pratiquer cet exercice, afin de maintenir l’influence de la France, car nous mesurons combien la tâche est difficile. Ce que nous condamnons, c’est le double langage. Ainsi, quand la France accepte le pouvoir militaire au Tchad, mais le condamne au...
...ans en Afrique, m’a confié qu’il se refusait à expliquer l’Afrique à quelqu’un qui n’y avait pas déjà vécu au moins cinq ans. On aborde souvent à tort la stratégie française en Afrique au travers d’un seul prisme. C’est une erreur, car il n’y a pas une, mais des Afriques. Chacune a des problématiques bien distinctes, même si certaines se recoupent. Emmanuel Macron a visité vingt-cinq pays de ce continent depuis sa première élection en mai 2017, ce qui fait de lui le dirigeant ayant le plus d’engagements diplomatiques avec les nations africaines.
Pourtant, sur le continent africain, et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest et au Sahel, on nous répète que le sentiment anti-français ne cesse de croître. Et si c’était une fake news sciemment entretenue, illustrant la guerre hybride livrée à la France pour nous affaiblir ? Nous nous fions trop aux réseaux sociaux animés par les activistes. Aujourd’hui, les gens les plus crédibles aux yeux de la population...
...la filiale de la brasserie Castel en République centrafricaine a été attaquée à coups de cocktails Molotov. On suspecte Wagner. De nouvelles menaces planent sur cet industriel français emblématique en Afrique, qui a fait de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) une marque de fabrique qui fait honneur à notre pays. Monsieur le ministre, avec l’annonce du retrait de troupes françaises du continent, comment allez-vous défendre nos intérêts économiques et nos entreprises quand ils seront directement attaqués ? Comment justifiez-vous ce retrait, alors que l’on observe une militarisation accrue de la Chine pour consolider ses liens diplomatiques et commerciaux avec le continent ? Le retrait de Barkhane a fait les affaires des groupes terroristes au Sahel. Beaucoup s’en rendent compte dans les...
Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, aucune relation internationale n’est aussi complexe et importante pour notre pays et notre continent que celle qui nous unit à l’Afrique. La politique étrangère de la France envers le continent africain se trouve à la croisée des chemins, oscillant entre les promesses d’une coopération fructueuse et les traces tenaces de son passé néocolonial. Comme le disait Albert Camus, l’amitié n’exige rien en échange, elle grandit librement dans le terreau des valeurs communes. Le groupe RDPI se félicite ...
...icalement les règles d’attribution des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. Au-delà d’une redistribution des DTS non utilisés par les pays riches, qui se fait actuellement au compte-gouttes – et c’est nouveau –, une réforme des conditions d’émission des DTS devrait favoriser les critères de lutte contre la pauvreté et le financement à grande échelle de la transition économique et écologique du continent africain. Nous pourrions ainsi aider réellement les pays africains comme nous l’avons déjà proposé. Soyons attentifs à ce qui se passe ! Je constate que les Brics – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – ne restent pas inertes. Si nous continuons comme nous le faisons, nous passerons une fois de plus à côté des besoins d’aujourd’hui. Dans le domaine fiscal, nous constatons que, si les ...
...tard, au printemps 1960, la fin prématurée de la Communauté nous renvoie au discours du général de Gaulle : « La grande chance de la paix et de la civilisation, c’est que les hommes, les enfants de l’humanité qui disposent des moyens voulus, apportent leur aide à cette humanité tout entière. » Soixante ans plus tard, nous souhaitons entretenir un lien d’estime et d’attachement réciproque avec le continent africain. Nous tentons, au mieux de nos capacités, de contribuer à apporter notre aide, lorsqu’elle est souhaitée, pour résoudre les crises que ces pays rencontrent. Plus de la moitié de l’aide publique au développement de la France est consacrée au continent africain. La coopération décentralisée des collectivités locales françaises participe à construire des infrastructures – des puits, des ro...
Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’Afrique est le continent de tous les défis : climatique, démographique et économique. Il est aussi celui de tous les enjeux, pour ne pas dire de toutes les convoitises. L’intérêt de la Chine et de la Russie a permis de sortir l’Afrique de son face-à-face avec l’Europe, mais à quel prix ? Concernant la Chine, la masse d’argent qu’elle a déversée sur de nombreux pays africains a créé une relation asymétrique qui n’a pas f...
...t les limites d’une intervention extérieure purement militaire, sans aucune vision de sortie de crise. La situation chaotique de ces pays et de bien d’autres en Afrique, couplée avec un sentiment anti-français de plus en plus prégnant, ouvre la voie à l’influence russe, en particulier à la milice Wagner, aujourd’hui présente dans dix-sept pays africains. La relation étroite de la France avec le continent africain s’est abîmée. Le sentiment anti-français a progressé à grande vitesse ces dernières décennies. Mais pourquoi ? La présence croissante de puissances étrangères cherchant à instrumentaliser le rejet de la France l’explique, mais seulement en partie. C’est notamment le manque important de transparence des opérations militaires françaises qui est mis en cause. Comment les peuples et gouvern...
...gé publiquement dans la politique étrangère de la France en Afrique. Par votre déclaration de ce jour, vous nous confirmez l’importance de cette question pour l’exécutif. Néanmoins, malgré cet investissement de votre temps, de notre argent et de nos coopérants civils et militaires, depuis plusieurs années, la défiance s’accentue, la francophobie progresse et nous perdons en influence sur tout le continent africain, pourtant le plus francophone de tous. De cela, vous êtes en partie responsables. En relayant le postulat culpabilisateur qui repose sur le mythe du pillage colonial, vous sabordez les efforts concertés de notre politique d’influence. Ce n’est pas le cas des autres puissances coloniales, qui ne pratiquent pas cette autoflagellation. J’en veux pour preuve le fait que nos anciennes coloni...
Je veux avant tout, mesdames, messieurs les sénateurs, remercier chacun d’entre vous pour vos interventions. Je relève en premier lieu que nous faisons souvent un constat partagé sur les enjeux et les défis que représente notre relation avec le continent africain, les pays africains dans leur évolution. Le constat est également partagé, me semble-t-il, quant à la nécessité de continuer nous-mêmes à évoluer, à transformer notre approche. Monsieur Cambon, je ne saurai vous répondre que par quelques remarques partielles, tant les points que vous avez abordés ont été nombreux. Je voudrais d’abord revenir brièvement après vous sur les relations comme...
...agements sincères, d'amitiés profondes et de réalisations admirables. Cette relation si singulière, chaque Président de la République a voulu lui imprimer sa marque, lui donner un nouvel élan, une nouvelle perspective ou une nouvelle méthode. L'actuel chef de l'État ne fait pas exception à cette règle, lui qui ambitionnait en 2017 à Ouagadougou d'écrire une « nouvelle relation d'amitié » avec le continent africain. Et pourtant, nous voilà en 2023 confrontés à cette question qui s'impose chaque jour avec davantage de force : la France et l'Afrique partagent un passé, mais partagent-elles encore un avenir ? Le cœur, presque autant que la raison, m'incite à y répondre sans ambages par l'affirmative. Mais le fait même de formuler cette interrogation impose de procéder à une évaluation lucide et sans ...