Cette situation ne devrait-elle pas constituer un électrochoc puissant, nous amenant à revoir nos conventions de langage, à briser nos tabous et à renoncer à notre conservatisme ?
C'est peu dire, messieurs les ministres, que votre projet de loi de finances rectificative est assez largement fondé sur la hausse des prélèvements obligatoires et que nous aurions accueilli de bonne grâce quelques avancées en matière de réduction de dépenses publiques. Sans doute les lettres de cadrage pour 2013 seront-elles très volontaristes quant à la tenue des dépenses de fonctionnement et d'intervention, mais l'exercice n'est pas facile et nous devrons, à cet égard, éviter toute dérive démagogique.
Nous avons à maîtriser une situation particulièrement grave. J'observe que votre collectif prévoit un supplément de recettes fiscales de 7 milliards d'euros en 2012 et de 14 milliards d'euros en année pleine. Certes, une présentation habile du prélèvement exceptionnel sur la fortune accrédite l'idée que les 2, 3 milliards d'euros de supplément de recettes pour 2012 seront compensés en 2013, mais j'imagine que le Gouvernement nous proposera un dispositif dont le produit sera au moins équivalent au cumul de ce qui était prévu au titre de l'ISF dans le projet de loi de finances initial et au titre de cette contribution exceptionnelle…