Depuis quarante-huit heures, j’ai entendu les ministres successifs et le rapporteur général de la commission des finances parler de redressement dans la « justice », de partage dans la « justice », de croissance dans la « justice » et de fiscalité dans la « justice ».
Je me suis donc demandé si la mesure que vous proposiez était vraiment « juste ».
Comme d’aucuns l’ont souligné, elle concernera 9 millions de personnes, qui, à mon sens, ne font pas partie des plus riches.
J’ai bien entendu l’argument selon lequel vous ne touchez pas aux heures supplémentaires. Certes, elles pourront toujours être faites, mais elles seront fiscalisées. Pour ces familles modestes ou appartenant aux classes moyennes, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires s’accompagnera d’une augmentation des prélèvements et donc d’une diminution de leur pouvoir d’achat.
Une entreprise de transport est installée sur ma commune. La semaine dernière, quelques salariés de cette entreprise sont venus me voir en me disant qu’ils n’avaient pas très bien compris la mesure. Je me suis donc livré à un petit calcul.
Pour l’un de ces salariés, qui gagnait très exactement 1 900 euros par mois, cette mesure amputera son pouvoir d’achat de 1 000 euros à la fin de l’année.
Avez-vous vraiment le sentiment que prélever 1 000 euros de plus par an à quelqu’un qui gagne 1 900 euros par mois est une mesure de justice ?