Vous avez voulu inscrire vos emplois d’avenir dans la postérité des emplois-jeunes ; ils n’en sont en fait que la miniaturisation.
Miniaturisation d’abord par la restriction des publics visés : il faut une faible qualification, ne pas avoir plus de vingt-cinq ans, connaître des difficultés particulières d’insertion avec, il est vrai, un accès plus ouvert dans certaines parties du territoire. Il n’est plus question en principe de prendre des bacheliers. Dommage pour ceux d’entre eux, nombreux aujourd’hui, qui piétinent aux portes de l’emploi et qui auraient apprécié d’être eux aussi aidés !
Miniaturisation ensuite par la nature du contrat proposé et par les aides à l’employeur : trois ans maximum au lieu de cinq pour les emplois-jeunes, une prise en charge de 75 % du salaire au lieu de 80 % pour les emplois-jeunes.
Et miniaturisation surtout en raison de la modestie du dispositif : votre projet initial prévoyait de créer « 300 000 emplois d’avenir à temps plein ». En janvier dernier, le candidat François Hollande n’évoquait plus que « dans un premier temps, 150 000 emplois d’avenir », soit deux fois moins que prévu. Et voici que, dans ce que vous présentez pourtant comme une réponse urgente au problème de l’emploi des jeunes, vous n’entendez consacrer à cette politique que 500 millions d’euros en 2013.
Si l’on divise cette somme par le coût annuel d’un emploi d’avenir pour l’État, c’est-à-dire douze fois 75 % du SMIC brut mensuel, soit 12 828 euros, cela fait 39 000 emplois en année pleine !
Certes, il faut tenir compte de la montée en régime progressive du dispositif : vous nous dites qu’il y a urgence, mais, en même temps, vous prévoyez une progression d’une telle lenteur que nous ne pouvons que douter des moyens que vous vous donnez.