Intervention de Philippe Bas

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Philippe BasPhilippe Bas :

Au demeurant, quand vous annoncez que vous allez mobiliser au total 2, 3 milliards d’euros en trois ans, nous devenons encore plus dubitatifs, car, cette fois, la montée en régime du dispositif sera largement achevée. Or, pour une seule année, avec 150 000 emplois d’avenir, il faudrait déjà plus de 1, 9 milliard d’euros. Avec les crédits que vous annoncez, à supposer que vous soyez réellement capables de les mobiliser durablement dans la situation actuelle des finances publiques, vous ne pourrez avoir au même moment dans le dispositif que 60 000 jeunes en moyenne chaque année pendant trois ans.

Le Président de la République affirme que son devoir est de « dire la vérité aux Français » ; c’est aussi le vôtre. Car 60 000 jeunes, c’est déjà ça, mais cela ne fait pas 300 000, ni même 150 000 !

Mais je m’inquiète encore. Je crains que vous n’ayez même pas les moyens d’atteindre de tels chiffres revus à la baisse. Vous allez d’ailleurs être poussés à redéployer les crédits de la politique de l’emploi au détriment d’autres emplois aidés dont l’utilité n’est plus à démontrer dans cette période de crise.

Ils sont 520 000 aujourd’hui à bénéficier de ces contrats. Beaucoup sont des adultes chômeurs de longue durée, souvent chargés de famille. Entre les différentes souffrances sociales, nous ne devons pas avoir la fraternité sélective, à deux vitesses. Il ne faut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul ! Puisque vous avez été capables de prendre l’engagement de consacrer 2, 3 milliards d’euros en trois ans à vos nouveaux emplois-jeunes, nous avons besoin d’entendre un autre engagement : celui de sanctuariser les crédits consacrés aux contrats proposés aux chômeurs de longue durée, afin d’éviter un effet d’éviction que les partenaires sociaux, en particulier la CFDT, n’ont pas manqué de relever.

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