Intervention de Laurence Cohen

Réunion du 25 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Article 1er

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Le débat montre depuis le début que nous sommes nombreux ici à vouloir que les emplois d’avenir constituent une première marche vers l’emploi pour les jeunes en difficulté, ce qui est l’objet du projet de loi. Nos amendements vont donc tous dans le sens d’un enrichissement du texte en vue d’apporter de meilleures garanties à ses futurs bénéficiaires.

Il s’agit de combattre la précarité en s’adressant à celles et ceux qui ont déjà connu les stages, l’intérim et la déqualification, à celles et ceux qui désespèrent des petits boulots qui fragmentent leur vie et des portes fermées.

Dans cet esprit, nous souhaitons que l’ensemble des droits et avantages accordés aux salariés de l’entreprise, de l’association ou de l’établissement public qui les emploie leur soient ouverts.

De nombreux acteurs sur le terrain nous ont fait savoir que, par le passé, des jeunes recrutés en CUI ou en CAE s’étaient vus privés de certains éléments accessoires de la rémunération, tels que les chèques-vacances.

On connaît bien le profil de ces jeunes filles ou jeunes garçons qui vont entrer dans le dispositif ; on sait que non seulement ils sont éloignés de l’emploi, mais aussi qu’ils méconnaissent les codes des collectifs de travail qu’ils vont fréquenter. Leur permettre d’avoir les mêmes droits à la restauration du midi, aux chèques-vacances et aux loisirs est un important levier pour leur intégration dans le monde du travail.

Nous souhaitons toutes et tous que tombe la « méfiance » réciproque entre l’entreprise et le jeune. Si ce dispositif se révèle positif, le bilan devra contenir, au-delà des chiffres, des monographies des jeunes, qui raconteront leurs expériences, leurs réussites et peut-être leurs échecs. Une politique publique se mesure non pas seulement en termes de statistiques, mais aussi à l’aune des récits de celles et ceux qui l’ont vécue.

Nous savons bien que c’est lors de l’exercice de leurs droits que des liens se nouent entre salariés et que les anciens peuvent partager leur expérience avec leurs nouveaux collègues. C’est pourquoi nous demandons que les titulaires des emplois d’avenir aient les mêmes droits que les autres salariés, en insistant sur le fait que, s’il y avait une disparité, il y aurait une discrimination.

Au vu du public visé par le nouveau dispositif, chacun s’accordera à reconnaître que ce ne sont pas les familles qui pourront contribuer aux dépenses supplémentaires telles que la restauration du midi ou les transports. L’objet de cet amendement est donc de faire en sorte que les titulaires des emplois d’avenir acquièrent tous les droits qui feront d’eux non seulement des salariés à part entière, mais aussi des citoyens et des citoyennes dans l’entreprise.

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