Dans ces conditions, il ne s’agit plus tout à fait d’emplois saisonniers.
Par ailleurs, comment voulez-vous que ces jeunes déjà « en galère » puissent suivre une formation tout en occupant cet emploi saisonnier, surtout quand on connaît les conditions de travail qui sont réservées à la plupart d’entre eux ?
Si l’on prend l’exemple des nombreux saisonniers travaillant dans les stations de ski, ceux que je connais le mieux – je suis élue de l’Isère, un département assez éloigné de la mer mais qui compte quelques massifs montagneux –, je peux vous assurer que leurs journées de travail ne leur laisseront absolument pas le temps de suivre une formation. Quand donc se fera cette dernière ? Avec quels financements ? Qui pourra venir en soutien à ces jeunes qui occupent un poste saisonnier et qui bénéficieront de ces emplois d’avenir ?
J’en viens à un autre argument, développé par M. Mézard, selon lequel l’économie touristique se trouve en grande difficulté. Je partage cet avis : dans nos montagnes et sans doute aussi dans les zones littorales, que je connais moins bien – puissent les élus des territoires concernés me le pardonner –, de nombreuses petites stations souffrent beaucoup aujourd’hui. Leur activité touristique doit être soutenue.
Néanmoins, ce n’est pas avec des jeunes qui connaissent eux-mêmes des difficultés que l’on résoudra les problèmes de ces stations touristiques, de moyenne ou de haute montagne ou du littoral, car ceux-ci sont de nature touristique. Il ne faut pas tout mélanger !
Ces emplois d’avenir s’adressent avant tout à des jeunes qui sont « en galère » ; c’est comme cela que la commission des affaires sociales les a vus et que M. le rapporteur et moi-même les avons défendus pendant tout ce débat. Ils doivent leur offrir une formation et leur permettre, au bout de trois ans ou plus, de reprendre pied dans la vie active. Ce n’est pas en les mettant dans une situation aussi difficile que celle qu’ils connaissent déjà que vous les aiderez à s’en sortir.
Je le répète, il ne faut pas tout mélanger. Les difficultés de l’économie touristique sont une réalité, mais ce n’est pas avec des emplois d’avenir que vous apporterez une réponse à ce problème.