Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Réunion du 25 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Article 2

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Cet amendement me permet de rebondir sur l’une des préoccupations que j’énonçais précédemment. Actuellement, les emplois d’avenir professeur font l’objet d’un contrat entre l’étudiant et l’EPLE. Nous nous étonnons que l’université ne soit pas associée à ce contrat.

Je rappelle que, lorsqu’un étudiant effectue un stage, une convention est signée entre l’étudiant, l’établissement d’enseignement supérieur et l’entreprise d’accueil. Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque ces trois parties s’engagent sur un objectif partagé de formation, passant par l’exercice d’une activité professionnelle. L’emploi d’avenir professeur devrait être contractualisé selon ce modèle et inclure l’université.

C’est d’autant plus nécessaire que les emplois d’avenir professeur, contrairement aux stages qui sont souvent effectués à temps plein durant une période déterminée, présentent la spécificité de s’exercer tout au long de l’année, tout comme les enseignements universitaires, et qui plus est, vous l’avez dit, avec des modulations. Il sera donc nécessaire de prévoir des aménagements entre l’université et l’établissement scolaire, afin que les contraintes propres à l’une et à l’autre ne se cumulent pas, de manière à ne pas pénaliser l’étudiant. Cette convention tripartite permettrait d’établir un lien entre les deux instances au sein desquelles l’étudiant doit, soit suivre des cours, soit commencer à apprendre à en donner.

Au-delà des questions d’organisation, il s’agit aussi d’impliquer l’université dans ce dispositif censé conduire l’élève à réussir le concours d’enseignant – j’insiste sur cet objectif de réussite au concours – et le familiariser avec cet univers au travers d’une approche professionnelle.

Nous souhaitons que ces emplois d’avenir professeur revêtent un aspect de formation plus développé, faute de quoi ils s’apparenteraient à une incitation financière au cumul étude-emploi, lequel, nous le savons, ne favorise pas la réussite des étudiants.

L’université apporterait une plus-value à ce dispositif. Parce que le simple exercice d’une activité professionnelle, même encadrée, ne constitue pas une formation, parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend par la conciliation de l’apprentissage disciplinaire et d’une mise en situation progressive et accompagnée, mais aussi par des connaissances théoriques sur la pratique de l’enseignement, nous pensons que l’université aurait tout son rôle à jouer.

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