Intervention de Ronan Kerdraon

Réunion du 25 septembre 2012 à 22h00
Création des emplois d'avenir — Vote sur l'ensemble

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, lors de la discussion générale, je vous ai fait part de l’impatience qui était la nôtre de voter ce texte en faveur des jeunes. Nous y voilà ! Il y avait en effet urgence à se pencher sur la situation des jeunes, qui souffrent depuis de trop longues années d’une sorte de marginalisation récurrente, voire d’une stigmatisation. Nul ne peut honnêtement prétendre qu’il découvre le problème ; cela fait trente ans que les choses perdurent.

Trop souvent, la jeunesse est synonyme d’échec scolaire, de précarisation. Ce sont les jeunes qui constituent les variables d’ajustements en période de crise. Conscients de cette situation particulièrement accablante pour la République, François Hollande, alors candidat à l’élection présidentielle, avait érigé la jeunesse au rang de priorité nationale. C’est cet engagement fort qui va trouver sa concrétisation ce soir. Les socialistes sont fiers d’avoir apporté – avec d’autres, bien sûr – leur pierre à l’édifice ainsi construit.

Ce texte, cela a été souligné à plusieurs reprises, n’a pas l’ambition de résorber le chômage des jeunes ; affirmer le contraire serait une tromperie. En revanche, c’est un signe fort, porteur d’espoir, et porteur d’avenir !

Les emplois d’avenir nous apparaissent comme une réponse précise et adaptée à l’urgence sociale qui frappe notre jeunesse. Le dispositif constitue une réponse humaine pour un public ciblé, les jeunes âgés de seize ans à vingt-cinq ans ayant pas ou peu de qualification, car ils sont parmi les plus fragilisés par la vie.

Certes, me direz-vous, mes chers collègues de l’opposition, il existe d’autres publics en difficulté, notamment les seniors – notre collègue René Teulade y faisait allusion cet après-midi –, que les mesures prises ces dernières années ont fortement pénalisés.

J’ai suivi avec attention les débats. J’ai entendu des interrogations légitimes sur certains articles et des propositions d’amélioration du texte. Au final, j’observe que ce texte porte une vision dynamique d’une politique en direction de la jeunesse et un volontarisme affirmé pour faire de l’emploi des jeunes une priorité nationale.

Mes chers collègues, c’est vrai que nous avons travaillé vite, mais je pense que nous avons fait œuvre utile. Lors des débats, il a souvent été fait référence aux différents dispositifs – j’en ai recensé plus de quatre-vingts – mis en place par le passé. Les emplois d’avenir en tirent les leçons, bonnes ou mauvaises, et s’inspirent des emplois-jeunes du gouvernement Jospin en 1997.

Au vu du bilan positif des emplois-jeunes, il semble évident que le dispositif des emplois d’avenir était à encourager. L’économiste Philippe Askenazy le confirme en précisant que le contexte actuel de prévisions de croissance extrêmement limitée justifie cette voie. Il ajoute que, pour être un tremplin, le dispositif doit être individualisé et cibler ceux qui ont perdu le contact avec l’emploi. Il préconise de l’accompagner d’une formation permettant aux jeunes de s’adapter à un marché de l’emploi très incertain. Ces recommandations sont satisfaites par le texte issu de nos travaux.

Je ne reviendrai pas sur l’ensemble du dispositif, mais je veux vous faire part de notre attachement aux emplois d’avenir professeur, qui, à notre avis, tirent l’ensemble vers le haut et répondent à une nécessité. Mais il faudra aussi revenir sur la mastérisation, qui a ravagé notre système éducatif.

L’approche territoriale qui nous est proposée au travers des comités stratégiques locaux nous semble pertinente dans la mesure où sont associés les collectivités, les élus locaux et le service public de l’emploi, en particulier les missions locales.

Le texte que nous nous apprêtons à voter illustre parfaitement la philosophie qui prévaudra au cours de ce quinquennat : l’exécutif et le Parlement œuvrant de concert au service des Français. Le groupe socialiste votera ce texte ! §

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