Intervention de Marie-Arlette Carlotti

Réunion du 2 octobre 2012 à 9h30
Débat sur l'application de la loi pour l'égalité des droits et des chances la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée :

Madame Debré, comme vous, je souhaite éviter les ruptures, en accompagnant ces enfants vers la scolarité. Aujourd'hui, 80 % des enfants en situation de handicap achèvent leur scolarité par l'obtention d'un BEP ou d'un CAP. Il n'est pas tolérable que, parmi les élèves handicapés, certaines intelligences soient abandonnées. La France ne compte que 11 000 étudiants handicapés. Ce n'est pas acceptable ! Il faut accompagner les enfants en situation de handicap vers le plus haut niveau de scolarisation. Les universités font des efforts : elles concluent des conventions, travaillent avec les grandes écoles, lesquelles ont d'ailleurs de plus grandes difficultés à mettre en œuvre ce chantier. J'espère donc que nous travaillerons également en ce sens dans le cadre de la refondation de l'école.

Deuxièmement, la question de la formation des enseignants et, plus largement, de l'ensemble des personnels de l'éducation nationale, a été longuement abordée. Les enseignants exercent leur métier avec passion, mais ils sont souvent démunis face aux enfants en situation de handicap. À cet égard, le Gouvernement tient à rétablir la formation initiale des enseignants, en y intégrant l'approche du handicap. Les professeurs ne deviendront certes pas des spécialistes en la matière, mais ils ne bénéficieront pas moins d'une approche de ces enjeux, que nous souhaitons également promouvoir dans le cadre de la formation continue.

Il faut saluer le travail exceptionnel que les enseignants accomplissent au service de la jeunesse de notre pays, en leur donnant les moyens d'exercer leur métier dans de bonnes conditions.

En outre, nous allons conclure une convention avec l'Association pour adultes et jeunes handicapés, l'APAJH, qui dispose d'un réseau à l'échelle nationale, et dont les membres sont souvent d'anciens enseignants, connaissant bien l'univers de l'éducation nationale. C'est préférable, dans ce domaine ! À la prochaine rentrée scolaire, dès qu'un enfant en situation de handicap sera signalé, ces derniers s'efforceront de se tourner vers les écoles, collèges et lycées, pour accompagner, aider et préparer les personnes concernées.

Troisièmement, et enfin, dans le cadre de la refondation de l'école, la coopération entre les établissements ordinaires et spécialisés doit devenir systématique. L'engorgement des unités localisées pour l'inclusion scolaire, les ULIS, ainsi que l'absence de recrutement d'AVS ces dernières années ont conduit à une triste situation : de nombreux enfants sont en effet « assignés » à domicile, si vous me passez l'expression !

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