Intervention de Isabelle Pasquet

Réunion du 9 octobre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Adoption des conclusions modifiées d'une commission mixte paritaire

Photo de Isabelle PasquetIsabelle Pasquet :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, le constat qui a conduit le Gouvernement à déposer ce projet de loi est, me semble-t-il, partagé.

La crise économique que subit notre pays et qui semble ne pas vouloir finir frappe durement les jeunes. Hier stigmatisés, pointés du doigt au motif qu’ils appartenaient à une génération perdue, sans valeur, qui n’aurait ni le goût de l’effort ni celui du travail, ces jeunes font aujourd’hui l’objet d’une attention particulière, une position qui est radicalement différente de celle du précédent gouvernement.

Avec vous, messieurs les ministres, mes chers collègues de la majorité sénatoriale, nous considérons que la jeunesse doit être une priorité. Les jeunes ne constituent pas un problème pour notre pays, ils sont une partie de la solution.

C’est la raison pour laquelle nous soutenons l’idée qu’il faut dès aujourd’hui mobiliser tous les acteurs et tous les moyens possibles pour ne plus laisser sur le bord de la route les 120 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme et sans qualification. Nous avons l’immense responsabilité de faire en sorte qu’ils puissent enfin accéder non pas à un emploi, mais à l’emploi, et le devoir de rompre la spirale de la précarité, démoralisante, dans laquelle trop d’entre eux sont enfermés.

Ici même, certains ont raillé les conditions de travail de notre commission. C’est vrai, il nous a fallu bousculer nos habitudes, et il n’est pas souhaitable qu’il en soit régulièrement ainsi. Toutefois, force est de reconnaître que l’urgence de la situation l’exigeait. Le groupe CRC a d’ailleurs été clair à ce sujet.

Au-delà des réformes d’ampleur que nous appelons de nos vœux – je pense, par exemple, à la mise en place, avec les partenaires sociaux, d’une sécurité sociale professionnelle –, la situation était telle que des mesures d’urgence pouvaient et devaient être prises. Les organisations salariales et patronales, ainsi que les jeunes eux-mêmes, n’auraient pas compris que le nouveau gouvernement ne fasse pas de ce projet de loi sa priorité.

C’est donc sur cette base et sur le constat que j’ai dressé précédemment sur la situation de la jeunesse de notre pays que le groupe CRC a décidé d’appréhender ce texte. À cet égard, nous saluons l’engagement du Gouvernement, y compris financier, avec la mobilisation de plus de 2 milliards d’euros. Cela change de l’ancienne majorité, qui n’avait de cesse de réduire les moyens consacrés à l’emploi et à la formation, et avait même organisé, avec la loi faussement intitulée « droits et devoirs des demandeurs d’emploi », la radiation massive des salariés privés d’emploi.

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