Intervention de Guillaume Pepy

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 10 octobre 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Guillaume Pepy président de la sncf

Guillaume Pepy, président de la SNCF :

Madame Didier, nous rouvrons des voies pour le fret : dans l'Yonne par exemple, entre Flamboin et Montereau. Nous modernisons la ligne entre Serqueux et Gisors pour créer un deuxième itinéraire vers le port du Havre. Cela demande du temps : deux ans de procédure et cinq ans de travaux. D'où l'intérêt, quand les voies existent, d'en préserver l'emprise. Du reste, il y a moins de cinq fermetures par an.

Concernant la vitesse, il y a eu ces dernières années des ralentissements dus au mauvais état du réseau. La politique de travaux résorbera ce problème. Et c'est un véritable enjeu, car si les trains roulent lentement, les voyageurs s'en détournent et elle est finalement menacée de fermeture. Les appels d'offres sont européens, c'est une obligation. Il se trouve que l'assemblage de nos trains est effectué en France.

M. Revet, nous avons pour ambition, non de nous inspirer des Allemands mais de construire un modèle français. Pour l'emporter sur le dogmatisme de certains, il faut mettre en avant nos objectifs partagés, l'Europe des trains, l'ouverture progressive des marchés, le financement sain, le gain de compétitivité du ferroviaire, tout en expliquant que les fonctionnements peuvent être différents d'un pays à l'autre. Le Luxembourg a un très beau chemin de fer, mais son organisation diffère bien entendu de celle de la Deutsche Bahn qui réalise 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le système requiert un peu de souplesse.

La LGV Normandie sera, comme les autres projets, débattue au sein du Snit, ainsi que l'a annoncé le ministre. Il est question d'une ligne en Île-de-France, puis de deux branches, l'une vers Caen, l'autre vers Rouen et Le Havre, à quoi s'ajoute une nouvelle gare à Rouen. Ce ne sera pas tout ou rien : nous étudierons comment optimiser le système.

Sur toutes les lignes Intercités, le matériel devra être renouvelé, il a en moyenne 35 à 40 ans. Il ne faut pas tarder. Nous en aurons pour dix ans au moins et pour 3 milliards d'euros, soit 300 millions de commandes supplémentaires chaque année.

J'ai effectué plusieurs déplacements récents à Compiègne et Crépy-en-Valois et dans d'autres villes de l'Oise. Incontestablement, le transport ferroviaire n'est pas à niveau. Les voies sont anciennes, les trains bondés, le trafic saturé - on ne peut augmenter le nombre de trains, car la gare du nord ne pourrait les accueillir. Les quelque 30 000 voyageurs quotidiens qui empruntent la ligne K, celle de Crépy-en-Valois, quand ils arrivent gare du nord, rejoignent les 900 000 passagers quotidiens de la ligne B du RER : c'est la double peine... Il n'y a pas de solution miracle, mais nous continuons à travailler sur ce cas.

Discrimination sociale : nous en sommes conscients, c'est pourquoi 99 % de nos offres, promotions et voyages à prix d'appel sont en vente au guichet. Seul idTGV est 100 % internet.

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