Intervention de Stéphane Mazars

Réunion du 16 octobre 2012 à 15h45
Lutte contre le terrorisme — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Stéphane MazarsStéphane Mazars :

Certes, aucune étude n'a pu mesurer jusqu'à présent avec précision le nombre de conversions à l'islam en prison, ni appréhender l'étendue de l'islamisme, mais il est désormais pratiquement acquis que nos lieux de détentions constituent un lieu de radicalisation et de recrutement de djihadistes.

Les meneurs sont souvent des jeunes en rupture avec leur milieu, qui expriment leur haine par un fait dit « religieux » poussé jusqu'à son paroxysme.

Ces dérives ont bien été prises en compte par l'administration pénitentiaire. Je pense, par exemple, à l'observation des changements de comportement et aux transferts des prisonniers à risque.

Tout le monde s'accorde à dire que la lutte contre cette radicalisation passe aussi par l'implication d'imams en milieu carcéral, afin de tenter d'empêcher les modérés de se radicaliser ou tout simplement pour garantir des espaces d'accès à la religion. Il est toutefois notoire que le nombre d'imams est trop faible. On en compte 151, contre, par exemple, 655 aumôniers catholiques.

Madame la garde des sceaux, vous avez annoncé l'intégration de 30 imams supplémentaires d'ici à 2014. Mais le chiffre demeure insuffisant ; selon les estimations, il en faudrait quatre fois plus. D'ailleurs, c'est également ce que dit le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Dans un avis du 24 mars 2011, celui-ci notait qu'il appartient, « dans le respect du principe de laïcité » – c'est un principe auquel nous sommes très attachés –, à l'administration responsable des lieux de privation de liberté de « pouvoir satisfaire aux exigences de la vie religieuse, morale ou spirituelle des personnes dont elle a la charge. »

En tout état de cause, la lutte contre le terrorisme est une implication de chaque instant.

Monsieur le ministre, je connais la détermination qui est la vôtre et celle des fonctionnaires de votre administration pour faire triompher nos valeurs communes, celles que nous partageons sur toutes les travées de la Haute Assemblée, face à l'obscurantisme et au fanatisme, qui conduisent aux crimes les plus odieux.

Quand les valeurs républicaines, et, parmi elles, la laïcité – vous l'avez mentionnée tout à l'heure –, sont menacées, vous savez pouvoir compter sur le soutien du groupe du RDSE, héritier au Sénat d'une tradition politique qui participe à la construction et à la défense de notre République depuis 120 ans ! Dans ces conditions, la totalité des membres de notre groupe approuveront le projet de loi relatif à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme. §

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