En cette période budgétaire difficile, les crédits de l'outre-mer sont en légère augmentation, et l'on peut s'en réjouir. Mais il faut, vous l'avez dit vous-même, monsieur le Ministre, entendre les critiques. Je réitère celle que j'avais faite à vos prédécesseurs : la mission « Outre-mer » ne représente qu'une petite partie des crédits dévolus à ces territoires et l'on peut regretter que le ministre chargé de l'outre-mer n'ait pas autorité sur l'ensemble de ces crédits qui, en dépit d'une légère diminution, se maintiennent globalement.
Où en est-on, à Saint-Pierre-et-Miquelon, de l'indispensable coopération avec le Canada, qui, comme un mirage à l'horizon, recule au fur et à mesure que l'on avance ?
La situation financière de Saint-Martin me préoccupe. L'île faisait partie de votre circonscription, comment voyez-vous l'avenir, sachant à quelles difficultés se heurtent les pouvoirs publics pour percevoir l'impôt ?
Je passe sur Saint-Barthélemy, qui subventionnera bientôt la métropole. En revanche, je me préoccupe de la situation des TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises : la présence de l'armée est indispensable, en particulier dans les îles Eparses, pour que ces derniers territoires vierges de la planète ne soient pas livrés au saccage.
Le statut de Wallis-et-Futuna n'étant toujours pas conforme à la Constitution, nous ne sommes pas à l'abri d'une censure à la suite d'une question prioritaire de constitutionnalité. Il serait bon, sans précipiter les choses (nous savons combien le dialogue est indispensable), de travailler sans relâche pour parvenir à un accord, notamment avec les autorités coutumières, pour faire évoluer les institutions et les mettre en conformité avec les règles constitutionnelles.
La Nouvelle-Calédonie approche la phase délicate du référendum d'autodétermination. Or, les meilleures solutions arrivent spontanément... après un long travail préparatoire. Comment entendez-vous faciliter les derniers transferts de compétences et relancer le dialogue pour éviter des divisions préjudiciables dans un territoire où le développement n'est pas un vain mot ?
Quant à la Polynésie française, j'en reviens effondré. Quelle régression en quelques années ! Le recul du PIB atteindrait 7,1 % du PIB l'an dernier, selon les chiffres officiels, et 10 % selon les milieux économiques. Les grands hôtels ferment les uns après les autres, et ceux qui demeurent ont le plus grand mal à se hisser aux normes internationales ; les avions d'Air Tahiti Nui vieillissent tant qu'on pourrait se demander si les touristes américains continueront à les emprunter. Cette situation met le tourisme en difficulté. Et l'industrie de la perle ne va guère mieux. Il y a beaucoup à faire pour lutter contre le chômage.
La défiscalisation ? Malgré les critiques de la Cour des comptes, je partage votre sentiment : l'incitation est utile si elle est bien maîtrisée. Quelles mesures le gouvernement entend-il prendre pour s'assurer qu'elle va bien vers l'investissement sans encourager dans les effets d'aubaine ?