Intervention de Catherine Morin-Desailly

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 14 novembre 2012 : 3ème réunion
Loi de finances pour 2013 — Audition de Mme Aurélie Filippetti ministre de la culture et de la communication

Photo de Catherine Morin-DesaillyCatherine Morin-Desailly :

En réponse à M. Eblé, je voudrais dire qu'il n'y a pas deux vérités ; on ne peut prétendre sous un gouvernement de droite, que les économies traduisent un désengagement de l'État, et sous un gouvernement de gauche qu'elles sont vertueuses ! Il y a une réalité, celle de la crise économique, face à laquelle il n'était pas raisonnable d'annoncer une hausse de 50 % du budget de la culture.

Je ne stigmatise pas vos décisions : vous aviez des choix à effectuer, et vous n'avez pas toujours été bien traitée au sein du gouvernement... Force est toutefois de constater qu'il ne s'agit pas ici d'une stabilisation des crédits mais d'un prélèvement sur les établissements.

Pourriez-vous me rassurer sur le maintien de la politique de mécénat culturel ? Pourriez-vous nous éclairer de l'état des réflexions européennes sur la création à l'heure du numérique ?

Certes, une priorité est donnée aux territoires au travers du maintien des moyens des DRAC mais la baisse de 2,25 milliards des transferts aux collectivités aura bien des répercussions sur la culture. Comment co-construire des politiques dans ce contexte ? Les montants transférés pour les enseignements artistiques seront inférieurs à ceux prévus au moment de la loi de 2004 ; il reviendra donc aux villes et aux intercommunalités de compenser pour le financement des conservatoires. Oui à l'éducation artistique à l'école mais il est important qu'elle puisse s'appuyer sur des établissements de référence et ouverts au plus grand nombre. Le bleu budgétaire prétend que le dialogue avec les collectivités reprend sur ce sujet, alors qu'il n'avait jamais cessé. Quoiqu'il en soit, les professionnels du secteur sont très mobilisés et la baisse d'un quart des moyens n'est pas pour les rassurer.

Pourquoi le projet d'élargissement de l'assiette de la contribution à l'audiovisuel public n'est-il pas allé jusqu'au bout ? L'extension d'une demi-part aurait pourtant rapporté 100 millions d'euros, soit deux fois plus que les deux euros proposés par M. Assouline. Pourquoi cette mesure, que la commission avait défendue contre vents et marées, n'est-elle pas allée à son terme ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion