Le budget de l'agriculture baisse de l'ordre de 5 %. Je n'adhère pas à l'idée selon laquelle la baisse serait faite avec discernement, laissant penser qu'avant, régnait l'aveuglement. Il manque dans la politique agricole de la France le souci réel de la compétitivité. Nous perdons des places que nous ne retrouverons pas dans la compétition mondiale si nous ne réglons pas certains problèmes structurels. Le premier problème est celui des coûts, notamment des coûts salariaux, de la production comme de la transformation. Le second problème est celui des normes : durant la discussion de la LMAP, j'avais proposé que l'observatoire des prix et des marges observe aussi la compétitivité. Je souhaitais également que l'on examine les normes que l'on impose à nos agriculteurs en France, au delà des normes européennes. Parfois, nos politiques manquent de cohérence : on souhaite maintenir la prairie naturelle, mais on ne le fera que s'il reste des éleveurs. Or les contraintes, notamment celles imposées dans les zones vulnérables qui ne cessent de s'étendre, amènent les éleveurs à cesser leur activité. Enfin, alors qu'une part importante de la valeur ajoutée des fermes allemandes vient de la méthanisation, les projets de ce type n'avancent pas en France, alors que les agriculteurs sont disposés à les financer et les accueillir. Où sont les blocages ?
Enfin, je souhaite insister sur l'avenir de la PAC, qui n'est aujourd'hui pas assuré : sans un maintien du budget PAC en euros constants, il sera très difficile de mener une politique agricole digne de ce nom en Europe.