Je rappellerai ce qu’a dit Mme la ministre de la santé voilà dix jours et le déroulement de la commission mixte paritaire, qui s’est soldée par un échec. Selon ses propos, repris par la présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, ce type de taxe doit rentrer dans un cadre plus global d’évaluation de tout ce qui concerne la santé.
Entre-temps, la presse s’est emparée du sujet. Vous savez d’ailleurs qu’un certain nombre de pays nous traitent de colonialistes, la taxe sur l’huile de palme engendrant un préjudice pour les pays d’Afrique ou d’Asie.
Vous évoquez la santé des consommateurs d’huile de palme, madame Blandin. Pourtant, dans un avis rendu au nom de l’AFSSA, qui n’était pas encore l’ANSES, Philippe Legrand affirme que l’huile de palme « n’est ni toxique ni dangereuse en tant que telle. Elle est nécessaire pour un enfant africain en pleine croissance. » Mais, dans nos pays où nous nous dépensons peu et mangeons beaucoup, il faut limiter l’apport de graisses.
Les ONG écologistes, notamment Greenpeace, regrettent elles-mêmes que cette taxe dévoie leur position. Dans l’un des articles que j’ai trouvés sur internet, l’organisation affirme : « Nous n’avons jamais demandé que l’on boycotte l’huile de palme en général, mais seulement celle produite en ayant recours à la déforestation. »
Or la France est le pays d’Europe qui utilise le moins d’huile de palme produit sur des terres déforestées, puisque, à la suite de l’action menée par les ONG, il existe justement un label RSPO, pour Roundtable on Sustainable Palm Oil, lequel permet de se fournir en huile de palme auprès d’usines n’utilisant pas de palmiers issus de zones déforestées.
Le groupe écologiste ayant souhaité redéposer le même amendement que celui qu’il avait introduit, voilà quinze jours, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013, j’ai eu le loisir, pour ma part, de compléter mon information sur ce sujet.