Il est bien normal que le Gouvernement, qui sollicite une garantie pour le CIF, informe la Haute Assemblée sur la défaillance de cet organisme.
Il ne faut pas se tromper sur la cause de celle-ci. Le modèle économique du CIF est fondé sur des emprunts à court terme finançant des prêts à long terme. Ce modèle, on le sait, a déjà précipité la chute d’une banque : Dexia. Voilà qu’il fait de même pour une deuxième, le CIF.
Une différence existe cependant. Les deux dirigeants de Dexia qui avaient développé ce modèle à outrance sont partis, l’un avec une retraite-chapeau, l’autre avec un golden parachute. Pourtant, Mme Lagarde avait pris l’engagement formel, devant l’Assemblée nationale, que ni l’un ni l’autre ne partiraient avec des gratifications de cette nature. Or ces deux responsables en bénéficient depuis que Dexia a périclité. Ce n’est pas le cas des dirigeants du CIF.
Le même modèle économique a donc produit, d’une certaine manière, les mêmes effets. La situation du CIF a été aggravée par le fait qu’il ne collecte pas de dépôts, et ne dispose donc pas de ressources. De ce point de vue, monsieur Delattre, vous avez raison : il n’y avait pas de dépôts toxiques puisqu’il n’y avait pas de dépôts du tout !