Vous semblez être un grand connaisseur des voies ferrées, et votre passage à La Poste vous a donné du cachet. La France est le Finistère de l'Europe et tous les Européens passent chez nous pour aller à Lutèce ou sur nos belles côtes. Les autoroutes et les voies ferrées sont une vitrine. Vous avez parlé du déclin qui s'y installait, d'année en année, et dit qu'il allait s'arrêter. Il y a deux territoires en France : la façade, urbaine qu'on connaît, et la ruralité. Ce déclin fait des laissés pour compte, les réseaux secondaires. Ils constituent un maillage territorial qui permet à nos citoyens de se déplacer vers la ville. Le fret est désormais chargé sur des camions dans ces zones secondaires. Je crains une France des autobus et des camions. Il faut en faire une grande cause nationale, car sans voie ferrée, sans autoroute, on tombe dans l'hyper-ruralité et on crée une fracture difficile à résorber. Il faut avoir conscience de cela dans nos politiques d'aménagement. La France, première destination mondiale, ne doit pas être irriguée uniquement par quelques grands axes. Les touristes doivent pouvoir aller au fond des vallées dans de belles petites michelines, et il faut pouvoir y amener les céréales, comme il y a une ou deux décennies, par le train et non en camion.