Je ne considère pas personnellement l'autonomie comme une fin en soi, mais comme un moyen parmi d'autres d'amélioration des performances du système scolaire. Personne ne contestera que les établissements français ne bénéficient que d'une très faible autonomie. Deux raisons expliquent cet état de fait : d'abord, la France est historiquement un pays très centralisé où la prise de décision suit un mouvement descendant, alors que dans des pays plus décentralisés, les décisions se construisent progressivement en partant de la base. Ensuite, notre pays est régi par une culture de la circulaire plutôt que du contrat. Il me paraît certainement souhaitable de confier plus de liberté aux établissements. Encore faut-il réfléchir à la façon de procéder. Je renvoie à mon rapport de 2010 sur l'organisation territoriale du système éducatif où je préconisais la mise en réseau des établissements au sein des bassins de formation. Cette mise en réseau devrait s'entendre verticalement entre les différents niveaux d'enseignement (école, collège, lycée), mais aussi horizontalement en associant aux établissements publics de l'éducation nationale les établissements privés sous contrat ainsi que l'enseignement agricole.