La dynamique globale créée au sein de l’entreprise en matière de transmission de savoirs et d’expérience contribuera aussi à la qualité du suivi du jeune, qui est un facteur de succès.
Le contrat de génération n’est certes pas un nouveau contrat en alternance, mais il emprunte à l’alternance la place accordée au tutorat, cette intermédiation indispensable pour transformer le travail productif en compétence. Ce sera le rôle du référent, qui ne doit pas être forcément le senior maintenu dans l’emploi, mais dont le rôle ressemblera, quoi qu’il en soit, à celui d’un tuteur ou d’un maître d’apprentissage.
Dans la panoplie des moyens disponibles pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, le contrat de génération tiendra donc une place de choix aux côtés des emplois d’avenir, dont le déploiement est en cours, et des mesures de développement de l’apprentissage que j’envisage pour atteindre l’objectif fixé par le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi : faire progresser le nombre d’apprentis de moins de 430 000 aujourd’hui à quelque 500 000 en 2017.
À cette fin, nous travaillons à un développement accru de l’apprentissage au sein même des lycées professionnels, dans la fonction publique et dans certains secteurs où il n’est qu’au stade embryonnaire.
Une vaste concertation est d’ailleurs en cours sur la nécessaire réforme de la collecte et de la répartition de la taxe d’apprentissage, qui trouvera sa place dans un prochain projet de loi dédié et qui intégrera également la l’instauration du compte personnel de formation issu de l’accord signé par les partenaires sociaux le 11 janvier.
Enfin, la prochaine loi de décentralisation viendra renforcer les compétences des régions en matière de formation professionnelle.
Concernant la question de la qualification des jeunes, je rappelle que, dans le prolongement de la grande conférence sociale de juillet dernier, les présidents de conseils régionaux et les préfets de région ont été destinataires, voilà quelques semaines, d’un document cadre préconisant la mise en place de pactes régionaux pour la réussite éducative et professionnelle des jeunes, qui établiront des objectifs conjoints et chiffrés de réduction du nombre de jeunes se trouvant sur le marché du travail sans qualification professionnelle.
Vous le voyez, nous ne négligeons aucun des leviers à actionner, aucune des opportunités que crée une discussion au Parlement. Ces leviers sont nombreux et divers, mais cohérents et complémentaires, et chaque projet de loi renforce la cohérence du dispositif.
La raison d’être de la formation professionnelle est de préparer l’avenir de notre pays et donc celui de notre jeunesse. Elle est de transmettre les compétences d’aujourd’hui d’une génération à l’autre et d’anticiper les compétences dont nous aurons besoin demain pour développer la compétitivité hors coût de notre économie, au service de l’emploi. Tel est l’enjeu du volet formation du projet de loi.
Je sais pouvoir compter sur votre engagement. Je suis convaincu que la Haute Assemblée saura parvenir à un consensus de même qualité que celui qu’a su trouver l’Assemblée nationale.
Le groupe UMP, par la voix de Mme Isabelle Debré, avait annoncé en commission que son groupe ne prendrait pas part au vote sur les 32 amendements alors discutés et s’abstiendrait sur le texte issu des travaux de la commission pour mieux s’expliquer en séance publique.
Expliquons-nous donc dans un esprit constructif, car il s’agit à la fois des entreprises et des femmes et des hommes qui aspirent à y entrer.