Nous en sommes tous d’accord, j’en suis persuadé.
Quant à la question que vous me posiez, monsieur Lenoir, elle n’est pas l’objet du projet de loi. Nous en reparlerons à l’occasion d’autres textes. Nous souhaitons mettre en place des dispositions qui encouragent les entreprises à accueillir des jeunes pour un véritable stage, parce que beaucoup d’entre elles y sont réticentes. Nous connaissons tous des jeunes qui courent après les stages et qui n’en trouvent pas, alors même qu’ils sont obligatoires dans leur cursus. S’il faut inciter les entreprises à accueillir des stagiaires, il faut dissuader, pour ne pas dire condamner, celles qui en abusent. Nous en connaissons beaucoup trop, les uns et les autres.
Ce sujet n’a pas échappé à notre sagacité ; il a été abordé à d’autres occasions, y compris par les partenaires sociaux. Nous aurons l’occasion d’en rediscuter dans les mois qui viennent. Pour l’heure, nous n’en avons pas encore terminé avec le contrat de génération ni avec la loi sur la sécurisation de l’emploi, dont nous discuterons dans quelques semaines.
J’espère avoir apporté des réponses qui permettront à M. Desessard – je voulais terminer par lui – de passer de bonnes nuits. Je suis d’ailleurs persuadé que sa nuit a été bien meilleure que ce qu’il nous en a dit. Il a raison de décrire ce que sera un des deux indicateurs de la réussite de ce texte. Quels sont-ils ?
Le premier, celui auquel je faisais référence hier, consiste à savoir combien de jeunes auront pu bénéficier de ce dispositif et donc trouver un emploi. C’est à cette question-là que je répondais en parlant de notre objectif de 100 000 contrats de génération et de la capacité des entreprises à sauter le pas, à oser embaucher grâce aux incitations mises en place, notamment financières.
Le second indicateur est celui que votre sommeil agité, monsieur Desessard, a permis de faire apparaître en pleine lumière, c’est-à-dire celui de la diminution du nombre des contrats à durée déterminée et des autres contrats précaires, dont les jeunes sont aujourd’hui les premiers à pâtir. Ce texte doit donc aussi permettre d’accroître le nombre de CDI signés par les jeunes.
C’est au vu de ces deux objectifs, qualitatif et quantitatif, que nous pourrons, je l’espère, considérer que ce texte était pertinent.