Nous voterons ce contrat de génération parce que, tout le monde le sait, les conditions de vie des jeunes sont vraiment trop précaires aujourd'hui. La succession de contrats à temps partiel, de contrats instables, rend leur existence terriblement difficile. Alors, quand une loi incite au recrutement des jeunes en CDI – et à temps plein –, nous ne faisons pas la fine bouche ! Cette mesure va dans le bon sens même si, bien sûr, elle ne règle pas tout, nous en sommes conscients.
Il est bon de faire une norme du CDI à temps plein. Voilà qui nous change de certaines lois et de certains dispositifs votés par le passé. Il s’agit d’une avancée que nous tenons absolument à saluer par notre vote.
Nous pensons également que ce texte est positif en ce qu’il incite à changer les mentalités dans les entreprises : la question de la transmission des compétences et des savoir-faire est vitale pour l’entreprise elle-même.
Les accords seniors ont aujourd’hui montré leurs limites : à l’avenir, la réussite passe par le maintien dans l’emploi des salariés âgés, voire par l’embauche de salariés âgés. Cela implique – et j’espère que le contrat de génération permettra d’avancer sur ce point – que les partenaires sociaux, à travers les accords collectifs qui pourront être signés, s’attaquent à la question de la pénibilité du travail, en particulier à celle des salariés âgés.
Enfin, à l’instar de tous les textes que nous sommes amenés à voter, à discuter, à affiner, l’avenir du contrat de génération n’est pas écrit d’avance. Seule la réalité du terrain montrera si les choix opérés ont été les bons, s’il convient d’améliorer ce dispositif.
Le groupe CRC a émis quelques propositions, comme d’autres groupes ; toutes sont légitimes et méritent d’être regardées de près. Le vote de ce texte ne clôture pas les débats. Le rapport d’évaluation annuel permettra de voir si les choix retenus ont été les bons. Certaines de nos propositions ont été prises en compte, d’autres ne le sont pas encore. Nous espérons néanmoins que ce rapport d’évaluation nous donnera raison et que le dispositif pourra encore être amélioré.
Cette mesure est positive, mais elle n’aura d’effet que si le Gouvernement s’attaque au chômage des jeunes dans sa globalité, c’est-à-dire aux pertes d’emplois industriels et tertiaires dont notre pays est victime, en prenant des mesures structurelles. Ces dernières doivent non seulement favoriser l’emploi des jeunes mais aussi remettre l’économie de notre pays dans le bon sens. Nous devons faire en sorte que la finance, qui domine trop souvent l’économie réelle, cède un peu de son pouvoir, afin que l’emploi soit mieux pris en compte, que nos industries, notre économie puissent se développer au lieu de régresser. Je l’ai souligné, en 2012, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui ont été sacrifiés, en particulier dans l’industrie, et bien souvent pour des raisons boursières.
Les jeunes ne profiteront vraiment de ce dispositif que s’il s’accompagne de mesures plus ambitieuses et plus structurelles pour mettre fin à cette domination de la finance sur notre économie. §